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Allonger, Allonger de l’argent, s’Allonger

Rigaud, 1881 : Donner de l’argent, c’est-à-dire allonger le bras pour payer.

Argent

d’Hautel, 1808 : On donne vulgairement à ce précieux métal, des noms plus bizarres les uns que les autres. Voici les principaux : de l’Aubert ; du Baume ; de la Mazille ; du Sonica ; des Sonnettes. Tous ces mots servent alternativement à désigner l’or, l’argent, le cuivre, en tant que ces métaux sont monnoyés, et qu’ils ont une valeur nominale.
L’argent est rond c’est pour rouler. Se dit pour excuser les folles dépenses et les prodigalités d’un bélître, d’un dissipateur.
Vous ne faites argent de rien. Reproche obligeant et bourgeois que l’on adresse à un convive qui ne fait pas honneur à la table, ou qui semble ne pas manger de bon appétit.
Manger de l’argent. Expression métaphorique, qui équivaut à dissiper, dépenser avec profusion, se ruiner.
Il a mangé plus gros que lui d’argent. Se dit par exagération d’un homme dépensier et prodigue, dont la jeunesse a été fort déréglée.
Faire argent de tout. C’est-à-dire, faire toutes sortes de commerce ; se procurer de l’argent de tout ce qui tombe sous la main. Se prend aussi en bonne part, et signifie être d’une humeur égale et facile, s’accommoder aux circonstances les plus désagréables.
Il y va bon jeu bon argent. Pour il agit avec franchise et loyauté ; ses intentions sont remplies de droiture.
C’est de l’argent en barre. Et plus communément, C’est de l’or en barre. Se dit pour vanter la Solvabilité de quelqu’un ; et signifie que ses promesses valent de l’argent comptant.
Il est chargé d’argent comme un crapaud de plumes. Façon de parler burlesque, qui signifie qu’un homme est absolument dépourvu d’argent.
Mettre du bon argent contre du mauvais. Faire des dépenses pour une chose qui n’en vaut pas la peine ; plaider contre un insolvable.
Point d’argent point de suisse. C’est-à-dire, rien pour rien.
Bourreau d’argent. Prodigue, dissipateur ; panier percé.
Qui a assez d’argent a assez de parens. Proverbe qui n’a pas besoin d’explication.
Jeter l’argent à poignée, ou par les fenêtres. Le dépenser mal à propos, et sans aucune mesure ; en faire un mauvais usage.
Qui a de l’argent a des pirouettes. C. à d. qu’avec ce maudit métal on obtient tout ce qu’on veut.
Il veut avoir l’argent et le drap. Se dit d’un usurier, d’un homme rapace qui veut tout envahir.
Il a pris cela pour argent comptant. Se dit par raillerie d’un homme simple et crédule que l’on est parvenu à tromper par quelque subterfuge.
Argent comptant porte médecine. Pour dire que l’argent comptant est d’un grand secours dans les affaires.
C’est de l’argent changé. Dicton des marchands, pour persuader aux chalands que la marchandise qu’ils achettent est à très-bon compte, et qu’ils n’y gagnent rien.
Tout cela est bel et bon, mais l’argent vaut mieux. Signifie que de belles paroles, de beaux discours, ne suffisent pas pour remplir les engagemens, que l’on a contractés envers quelqu’un.
N’être point en argent. Gallicisme qui signifie, être gêné, n’avoir point de fonds disponibles.

Argent de menestrier

France, 1907 : Vieux dicton. Argent dépensé aussitôt que gagné. Antoine Robert, curé de la Chapelle, s’exprime ainsi dans son Antibaladin (1611) :

Vous devriez reconnoytre la faute que vous faites de voir que l’argent de vostre journée s’évanouit d’entre vos mains ainsi que la neige se fond aux rayons du soleil, Dieu ne permettant pas que ce que vous acquérez aux jours de festes que vous violez vous fasse grand profit.
Pardonnez-moi si je dis que de là est venu le proverbe argent de menestrier.

Argent mignon

Delvau, 1866 : s. m. Argent destiné à satisfaire des curiosités ou des vanités, — dans l’argot des bourgeoises, à qui le superflu est nécessaire, et qui, plutôt que de s’en passer, le demanderaient à d’autres qu’à leur mari.

Argenteux

d’Hautel, 1808 : Qui a le gousset garni d’argent, qui est à son aise. On n’emploie guère ce mot que dans un sens négatif : Je ne suis guère argenteux pour le moment. Pour dire que l’on ne possède pas beaucoup d’argent dans l’instant où l’on parle.

Collage d’argent

France, 1907 : Union libre où l’amour n’est pas en jeu.

Cramper avec le dab d’argent

France, 1907 : Passer à la visite sanitaire ; argot des filles qui fout allusion an spéculum.

Dabe d’argent

Rigaud, 1881 : Speculum, — dans le jargon des filles. — Cramper avec le dab d’argent, passer à la visite ; mot à mot faire l’amour avec le speculum.

Désargenter

France, 1907 : Être sans argent.

Quand on est désargenté, on se la brosse, et l’on ne va pas se taper un souper à l’œil.

(Mémoires de Vidocq)

J’avais donc, en courant de fredaine en fredaine,
Ruiné mes parents, qui sont morts à la peine,
Et c’est bien fait pour eux, ils m’avaient trop gâté,
Enfin, lorsque je fus par trop désargenté,
— Hélas ! j’avais vendu mes dernières dépouilles
Pour une autre boisson que celle des grenouilles ! –
Voulant continuer mon état de rentier,
Car je l’aimais, je fis plus d’un sale métier.

(Barillot, La Mascarade humaine)

Être argenté

Delvau, 1866 : v. n. Avoir dans la poche quelques francs disposés à danser le menuet sur le comptoir du marchand de vin. Être désargenté. N’avoir plus un sou pour boire.

Être argenté ou désargenté

France, 1907 : Avoir ou ne pas avoir d’argent en poche.

Gueux d’argent !

Delvau, 1866 : Expression du même argot [du peuple], qui équivaut à l’argentum sceleratum (c’est-à-dire causa omnium scelerum) de l’argot des convives de Trimaldon, dans Pétrone. C’est un cri que poussent depuis longtemps les misérables et qui retentira longtemps encore à travers les âges.

Ligne d’argent (pêcher à la)

Rigaud, 1881 : Acheter du poisson après une pêche infructueuse.

France, 1907 : Se dit d’un pêcheur qui, revenu bredouille, achète ses poissons avant de rentrer chez lui.

Marquis d’Argentcourt

Delvau, 1866 : s. m. Homme qui rendrait des points à Job, mais ne pourrait lui rendre que cela, — n’ayant absolument rien autre. On dit aussi Marquis de la bourse plate.

France, 1907 : Noble ruiné.

Molette d’argent

Merlin, 1888 : Croix d’honneur.

Parole est argent, silence est d’or

France, 1907 : Sage maxime que nombre de parlementaires devraient suivre. « Assez sçait qui sçait vivre et se taire », disait encore un vieux proverbe, renouvelé du latin : Sapit qui vivere et silere novit.

Signe d’argent

Delvau, 1866 : s. m. Le stercus humain, — dans lequel il est bon de marcher, paraît-il, parce que cela porte bonheur.

Suer son argent (faire)

Delvau, 1866 : Lui faire rapporter gros ; se livrer à l’usure. Argot des bourgeois.

France, 1907 : Prêter à usure.

Suisse (point d’argent, point de)

France, 1907 : Sans argent, on ne peut rien avoir. Ce dicton, injurieux pour nos voisins qu’il fait considérer comme des mercenaires, est cependant à leur honneur. On sait que, sous l’ancien régime et pendant le moyen âge, les Suisses fournissaient pour les guerres de nombreux contingents. De Charles VII à Louis XVIII les rois de France entretinrent des compagnies appelées les Cent-Suisses, et des régiments entiers composés de Suisses. Pendant les guerres du Milanais, vers la fin du XVe siècle, et au commencement du XVIe siècle, ces régiments se retirèrent plusieurs fois faute de solde. — « Payez-vous sur l’ennemi », disaient les généraux, en d’autres termes « Pillez. » Mais leurs chefs refusaient, disant : « Nous ne sommes pas des brigands, nous sommes des soldats. » Étant pauvres et leur pays n’offrant alors que peu de ressources, ils se faisaient soldats, mais entendaient qu’on les payât, ou point d’argent, point de Suisse. Et ils tenaient bon, car d’après un proverbe du XVIIe siècle, ils avaient une réputation d’entêtés :

D’un Suisse n’entends point raison,
Ni d’un bigot en oraison,
Ou d’une femme en sa maison
Quand elle crie hors de saison.

Racine, dans les Plaideurs, fait dire à Petit-Jean :

On n’entrait pas chez nous sans graisser le marteau
Point d’argent, point de suisse ; et la porte était close.

Travailler l’argent

Rigaud, 1881 : Faire des tours d’escamotage à l’aide de pièces de cent sous, — dans le jargon des escamoteurs. Un escamoteur travaille bien l’argent lorsqu’il cueille habilement des pièces de cinq francs sur les paletots, sur les chapeaux, sur le nez des spectateurs.

Troupe d’argent

Delvau, 1866 : s. f. Troupe de second ordre, — dans l’argot des coulisses.

Rigaud, 1881 : Troupe de théâtre qui joue à tour de rôle sur deux scènes ; par exemple à Montmartre et aux Batignolles. — La troupe de fer-blanc joue tantôt d’un côté, tantôt d’un autre, sans théâtre fixe.

Vif-argent

d’Hautel, 1808 : Il a du vif-argent dans les pieds. Se dit en plaisantant d’un homme turbulent, qui ne peut rester en place.

Rigaud, 1881 : Argent comptant, — dans le jargon des voleurs. Au XVIe siècle, solder argent vif, voulait dire payer comptant. (Bovillè.)

France, 1907 : Argent payé comptant ; argot des voleurs.


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