Boulet
d’Hautel, 1808 : Tirer à boulet rouge sur quelqu’un. Débiter sur son compte médisances et calomnies, en parler outrageusement.
Virmaître, 1894 : Femme légitime.
— Tu traînes toujours ton boulet mon vieux Boireau ?
— Mon Dieu oui, elle ne veut pas crever.
— Fous-lui un lavement au verre pilé.
Boulet, allusion au forçat condamné aux travaux forcés qui en traînait un autrefois pendant la durée de sa peine (Argot du peuple). V. Paillasse.
France, 1907 : Homme ennuyeux. Femme légitime. Boulet à côtes ou à queue, melon.
Boulet à côtes
Delvau, 1866 : s. m. Melon, — dans l’argot des faubouriens. Ils disent aussi Boulet à queue.
Boulet à queue
Vidocq, 1837 : s. m. — Melon.
Larchey, 1865 : Melon (id.) — Mot imagé.
Rigaud, 1881 / La Rue, 1894 : Melon.
Boulet jaune
Delvau, 1866 : s. m. Potiron, — dans l’argot des voyous.
Boulette
Larchey, 1865 : Petite faute. Un peu plus grave, elle devient une brioche. On appelle de même sale pâtissier, un homme peu soigneux de sa personne ou tripotant des affaires véreuses. La pâtisserie est-elle redevable de l’honneur de ces acceptions aux soins minutieux qu’exige son exercice ? Le fait est possible. En ce cas, il faut sous-entendre mauvaise avec brioche et boulette.
Delvau, 1866 : s. f. Bévue, erreur plus ou moins grave. Argot du peuple.
Virmaître, 1894 : Commettre une erreur, se tromper.
— J’ai fait une rude boulette en me mariant.
— Quelle boulette j’ai faite en quittant ma place.
La dernière boulette est de mourir (Argot du peuple).
Virmaître, 1894 : Mélange de chair à saucisse et de bœuf bouilli, haché menu. Elles sont rondes, de là : boulette (Argot du peuple). V. Attignolles.
France, 1907 : Bévue ; argot populaire.
Boulette (faire une)
Hayard, 1907 : Se tromper.
Boulette de poivrot
Rigaud, 1881 : Raisin.
— Je ne bois pas mon vin en pilules, répondit un ivrogne à qui l’on offrait du raisin.
France, 1907 : Grain de raisin.
Boulettes
Delvau, 1864 : Les testicules, — qu’on ne jette pas aux chiens, mais sur lesquels se jettent ces chiennes enragées d’amour qu’on appelle les femmes.
Ceux-là que tu voulais dire qui ne déchargent point, sont les châtrés, à qui on a coupé les deux boulettes et qui ne sont bons à rien qu’à bander quelquefois.
(Mililot)
Virmaître, 1894 : Billes de billard. Allusion à la forme ronde (Argot des voleurs). N.
France, 1907 : Billes de billard.
Riboulet
Rossignol, 1901 : Marchand de numéros et rubans pour conscrits. Voir Faire la riboule.
Saboulette
Virmaître, 1894 : Table de toilette. Elle supporte le savon et les brosses qui saboulent la crasse. C’est ainsi que les voleurs nomment les lavabos communs qui leur servent dans les prisons (Argot des voleurs). N.
France, 1907 : Table de toilette, lavabo de prison. On s’y saboule.
Secouer la cartouche, le chinois, la boulette (se)
Delvau, 1864 : Se branler la pine.
Sans mot dire il se fait secouer la houlette.
(Louis Protat)
Tirer à boulets rouges sur quelqu’un
Delvau, 1866 : v. n. Le poursuivre inexorablement, lui envoyer des monceaux de papier timbré, — dans l’argot des bourgeois, qui deviennent corsaires avec les flibustiers. On dit aussi Poursuivre à boulets rouges.
France, 1907 : Ne pas le ménager, le poursuivre par tous les moyens.
Traîner son boulet (ou sa chaîne)
Delvau, 1864 : Terme populaire qui signifie ; avoir toujours sa femme légitime au bras, sur le dos, ou sous la pine. — Le mariage étant une chaîne, on en a pour jusqu’à la fin des jours de l’un ou de l’autre.
Triboulet
d’Hautel, 1808 : Servir de triboulet. C’est-à-dire, de bardeau ; être le jouet de la société.
Delvau, 1866 : s. m. Homme grotesque, servant de jouet aux autres, — en souvenir du fou de Louis XII et de François Ier.
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