AccueilA B C D E F G H I J K L M N O ΠP Q R S T U V W X Y ZLiens

courriel

un mot au hasard

Dictionnaire d’argot classique
Argot classique
le livre


Facebook

Share

Russe-français
Russisch-Deutsch
Rusianeg-Brezhoneg
Russian-English
Ρώσικα-Ελληνικά
Russo-italiano
Ruso-español
Rus-român
Orosz-Magyar
Ruso-aragonés
Rusice-Latine
Французско-русский
Немецко-русский
Бретонско-русский
Französisch-Deutsch
Allemand-français
Блатной жаргон
Soldatensprachführer
Военные разговорники

Entrez le mot à rechercher :
  Mots-clés Rechercher partout 


Bille de bœuf

Rigaud, 1881 : Saucisson, — dans le jargon des voleurs.

Bœuf

d’Hautel, 1808 : Mettre la charrue devant les bœufs. Mettre devant ce qui doit être derrière.
Lourd comme un bœuf. Se dit d’un butord, d’un homme qui marche pesamment.
Saigner comme un bœuf. Pour dire, abondamment.
C’est la pièce de bœuf. Se dit d’une chose dont on fait un usage continuel, ou d’une personne que l’on a coutume de voir journellement et à des heures marquées.
Bœuf saignant, mouton bélant, porc pourri ; tout ne vaut rien s’il n’est bien cuit. Pour marquer le degré de cuisson qui convient à chacune de ces viandes.
Je ne lui ai dit ni œuf ni bœuf. Pour, je ne lui ai dit ni oui ni non ; je ne lui ai adressé aucune injure.
On dit des gens grossiers, sots et stupides ; qu’Ils sont de la paroisse Saint-Pierre-aux-Bœufs, patron des grosses bêtes.
Le bœuf ne doit pas aller avant le char. Pour dire que chacun, selon sa condition, doit se tenir à sa place.
Dieu donne le bœuf et non pas la corne. Signifie que Dieu donne les moyens et les grâces ; mais qu’elles demeurent sans efficacité lorsqu’on ne s’aide pas soi-même par un travail ardent et assidu.

Larchey, 1865 : Monstrueux. — Mot à mot : aussi énorme qu’un bœuf.

Regarde donc la débutante. Quel trac bœuf ! Elle va se trouver mal.

Ces Petites Dames.

Se mettre dans le bœuf : Tomber dans une situation misérable. Allusion au bouilli qui représente le rôti des indigents. On lit dans une mazarinade de 1649 :

Auprès de la Bastille, Monsieur d’Elbeuf, Dans sa pauvre famille, Mange du bœuf, Tandis que Guénégaud Est à gogo.

Delvau, 1866 : s. m. Second ouvrier, celui à qui l’on fait faire la besogne la plus pénible. Argot des cordonniers.

Delvau, 1866 : adj. Énorme, extraordinaire, — dans l’argot des faubouriens. Avoir un aplomb bœuf. Avoir beaucoup d’aplomb.

Rigaud, 1881 : Second ouvrier cordonnier. — Ouvrier tailleur qui fait les grosses pièces. — Petit bœuf, ouvrier qui commence une pièce, qui l’ébauche.

Rigaud, 1881 : Roi d’un jeu de cartes.

Rigaud, 1881 : Mauvaise humeur, emportement, colère. Dans le jargon des typographes, ce mot est synonyme de chèvre. — Prendre un bœuf, gober son bœuf, avoir son bœuf, se mettre en colère, être en colère.

Rigaud, 1881 : Énorme, colossal. — Un succès bœuf, un aplomb bœuf ; n’est guère employé qu’avec ces deux mots.

Boutmy, 1883 : s. m. Composition de quatre ou cinq lignes qu’un compagnon fait gratuitement pour son camarade momentanément absent. S’emploie presque exclusivement dans les journaux. On disait autrefois tocage.

Boutmy, 1883 : s. m. Colère, mécontentement ; synonyme de chèvre. V. ce mot. Ajoutons cependant que le bœuf est un degré de mécontentement plus accentué que la chèvre. Le bœuf est une chèvre à sa plus haute puissance. Gober, avoir son bœuf, être très contrarié, se mettre en colère.

Fustier, 1889 : Joli, agréable. C’est rien bœuf ! dit le peuple.

La Rue, 1894 : Mauvaise humeur. Prendre un bœuf, se mettre en colère.

France, 1907 : Roi du jeu de cartes, appelé ainsi parce qu’il est le plus gros et le plus puissant du jeu. Avoir son bœuf, être en colère ; être le bœuf, être la dupe dans une affaire ; se mettre dans le bœuf, tomber dans une situation critique, allusion au bœuf bouilli ordinaire des ouvriers et des petits bourgeois. On appelle bœuf un apprenti tailleur en passe de devenir ouvrier et les seconds ouvriers cordonniers.

Bœuf (avoir un mâle)

Virmaître, 1894 : Être fort en colère. Superlatif de bouffer son bœuf (Argot d’imprimerie).

Bœuf (être le)

Rigaud, 1881 : Payer pour les autres, avoir tous les désagréments d’une affaire, supporter, seul, les conséquences d’une entreprise qui a mal tourné.

Bœuf (faire un)

Rigaud, 1881 : Remplacer momentanément à la besogne un compagnon qui est allé relever un factionnaire, par exemple, — dans le jargon des typographes.

Bœuf, bœuve

France, 1907 : Extraordinaire, étonnant ; argot des écoles militaires. C’est bœuf ! c’est chic ; une chance beuve.

Bœuffer

Rigaud, 1881 : Ramer, — dans le jargon des canotiers de la Seine. C’est-à-dire se fatiguer autant qu’un bœuf.

Bœufier

Boutmy, 1883 : s. m. Facile à mettre en colère, qui gobe facilement son bœuf.

France, 1907 : Rageur.

Bœufs portent cornes et veaux cornettes

France, 1907 : Cette expression, bien que hors d’usage, mérite par son originalité de prendre place ici. L’explication en est donnée par Fleury.

Bœufs est mis là pour gens de robe, avocats et conseillers, ou procureurs, et veaux pour les jeunes docteurs licenciés. On dit que les premiers sont bœufs qui porteront cornes, parce que ceux d’entre eux qui sont vieux et qui ont de belles jeunes femmes, sont sujets à êtres cocus. Les seconds sont appelés veaux à cornettes parce qu’ils sont si enflés d’avoir le bonnet de docteur, qu’à peine font-ils quatre pas sans leur robe et le chaperon qui y est attaché, qu’on nomme cornette.

Côte de bœuf

France, 1907 : Sabre de cavalerie légère, vulgairement appelé bancal.

Côte-de-bœuf

Delvau, 1866 : s. f. Sabre d’infanterie, — dans l’argot du peuple.

Donner un pois pour avoi une fève, ou un œuf pour avoir un bœuf

France, 1907 : Faire un présent de peu de valeur, dans l’espoir d’en recevoir un de plus grand prix.

Être le bœuf

Delvau, 1866 : v. a. Être victime de quelque mauvaise farce, de quelque mauvais coup, — dans l’argot du peuple, qui a voulu faire allusion au dieu Apis que l’on abat tous les jours dans les échaudoirs sans qu’il proteste, même par un coup de corne.

France, 1907 : Être la victime.

Faire un bœuf

France, 1907 : Guillotiner.

Gober sa chèvre, son bœuf

La Rue, 1894 : Être en colère.

Gober son bœuf

Delvau, 1866 : v. a. Être furieux, d’une chose ou contre quelqu’un, — dans l’argot des ouvriers.

Rigaud, 1881 : Être furieux d’une chose ou contre quelqu’un. (A. Delvau)

France, 1907 : Être furieux ; argot des typographes.

Gras-bœuf

Rigaud, 1881 : La soupe et le bœuf, l’ordinaire de l’École Polytechnique, — dans le jargon des élèves de cette école.

Grog au bœuf

France, 1907 : Bouillon.

Manger du bœuf

Delvau, 1866 : v. a. Être pauvre, — dans l’argot des ouvriers, qui savent combien l’ordinaire finit par être fade et misérable.

Mettre la charrue devant les bœufs

France, 1907 : Commencer une chose par la fin.

Mouchoir à bœufs

Rigaud, 1881 : Champ.

Aujourd’hui la belle est une maison à quatre étages, une ferme en Beauce, un mouchoir à bœufs, un moulin !

(Madame de Girardin, Correspondance parisienne.)

France, 1907 : Pré.

Œil de bœuf

Delvau, 1866 : s. m. Pièce de cinq francs.

Rigaud, 1881 : Pièce de cinq francs, — dans l’ancien argot.

Œuf pour avoir un bœuf (donner un)

France, 1907 : Dans le VIe chant de l’Iliade, Glaucus, en échange du présent que lui fit Diomède d’armes d’airain estimées à neuf taureaux, lui donna des armes d’or de la valeur de cent. Peut-être le proverbe vient-il de là. Les anciens disaient encore : donner de l’or pour du cuivre.

Paroisse de Saint-Pierre-aux-Bœufs (être de la)

France, 1907 : Se disait autrefois et se dit encore en certains coins de province d’un homme lourd, grossier, stupide.

Paroissien de saint Pierre aux bœufs

Delvau, 1866 : s. m. Imbécile, — dans l’argot du peuple, qui sait que ce saint est le patron des grosses bêtes.

Petit bœuf

France, 1907 : Apprenti ; argot des tailleurs, qui disent aussi tartare.

Pièce de bœuf

Larchey, 1865 : « Grand article de pathos sur les choses du moment qui ouvre les colonnes de Paris. On l’appelle aussi la pièce de résistance. Un excellent journal qui ne servirait pas tous les jours à ses abonnés la pièce de bœuf ne serait pas sûr de réussir. » — 1826, Biog. des Journalistes. — On dit aujourd’hui tartine.

Delvau, 1866 : s. f. Drame, comédie ou vaudeville où l’on a le plus de succès. Argot des coulisses. On dit aussi Rôle de bœuf.

Delvau, 1866 : s. f. « Grand article de pathos sur les choses du moment qui ouvre les colonnes de Paris. » Argot des journalistes. On dit aussi Pièce de résistance.

France, 1907 : Pièce de théâtre dont le succès est assuré : argot théâtral. C’est comme la pièce de bœuf qui est le morceau de résistance des dîners.

Pique-bœuf

France, 1907 : Charretier qui conduit.

Saint-Pierre-aux-Bœufs (paroissien de)

France, 1907 : Homme grossier, paltoquet.

Sang de bœuf

Fustier, 1889 : Saladier de vin chaud. Argot du peuple.

Assise à une table graisseuse, vis-à-vis d’un homme en accroche-cœurs, elle aspire les parfums grossiers d’un saladier de vin chaud, d’un sang de bœuf, comme cela s’appelle là-bas.

(Événement, septembre 1885.)

La Rue, 1894 : Saladier de vin chaud.

France, 1907 : Saladier de vin chaud ; argot des souteneurs.

Soupe et le bœuf

Virmaître, 1894 : La femme dit cela du mari et, naturellement, le mari de sa femme. Synonyme de pot-au-feu. Cette expression a donné naissance à un dicton qui est très ancien :
— Toujours du bouilli, jamais de rôti (Argot du peuple). N.

Soupe et le bœuf (la) ou le bouilli

Delvau, 1864 : L’ordinaire conjugal : — les mêmes bonjours, les mêmes bonsoirs, les mêmes coups tirés par le même homme, — avec la même femme.

qu’enfin, voyez-voue, du nectar et de l’ambroisie, c’est toujours la même chose que de l’ambroisie et du nectar. Junon, Flore, etc…, tout ça est bel et bon ; mais c’est toujours la soupe et le bouilli ; tandis qu’il y a là-bas, chez la papa Desnoyers, des brunettes, et de la piquette qui nous ravigoteront.

Émile Debraux.

Soupe-et-le-bœuf (la)

Delvau, 1866 : Bonheur conjugal, — c’est-à-dire ordinaire. C’est une expression de la même famille que Pot-au-feu.

Tomber dans le bœuf

Delvau, 1866 : v. n. Devenir pauvre, misérable, — dans l’argot des ouvriers.

Rigaud, 1881 : Être réduit à la misère.


Argot classique, le livreTelegram

Dictionnaire d’argot classique