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Avoir une carotte dans l’plomb

Rossignol, 1901 : Être enroué.

Avoir une carotte dans le plomb

Virmaître, 1894 : V. Trouilloter de la hurlette.

Carotte

Delvau, 1864 : Le membre viril, — par allusion à sa forme et à sa couleur.

Pourquoi la retires-tu, ta petite carotte ? Je ne voulais pas te la manger.

E. Jullien.

Delvau, 1866 : s. f. Prudence habile, — dans l’argot des joueurs. Jouer la carotte. Hasarder le moins possible, ne risquer que de petits coups et de petites sommes.

Delvau, 1866 : s. f. Escroquerie légère commise au moyen d’un mensonge intéressant, — dans l’argot des étudiants, des soldats et des ouvriers. Tirer une carotte. Conter une histoire mensongère destinée à vous attendrir et à délier les cordons de votre bourse. Carotte de longueur. Histoire habilement forgée.

Rigaud, 1881 : Roux ardent. Couleur de cheveux qui rappelle les tons de la carotte, couleur fort à la mode pendant les années 1868, 69 et 70. Les femmes se firent teindre les cheveux « blond ardent », avant de s’appliquer la teinture « beurre rance. »

Rigaud, 1881 : Mensonge fabriqué dans le but de soutirer de l’argent. — Cultiver la carotte. — Tirer une carotte de longueur. — Les premiers, les militaires se sont servis de cette expression. C’est là, sans doute, une allusion aux carottes de tabac. Lorsque les militaires demandent de l’argent, c’est presque toujours pour acheter, soi-disant, au tabac, du tabac à chiquer, vulgo carotte.

La Rue, 1894 : Demande d’argent sous un faux prétexte. Duperie. Mensonge.

Virmaître, 1894 : Mensonge pour tromper ou duper quelqu’un. Tirer une carotte : emprunter de l’argent. Tirer une carotte de longueur : la préparer de longue main. Le troupier tire une carotte à sa famille quand il lui écrit qu’il a perdu la clé du champ de manœuvre, ou qu’il a cassé une pièce de canon (Argot du peuple).

Rossignol, 1901 : Mensonge. Le militaire a la réputation d’en tirer à ses parents pour obtenir de l’argent. Il y en a de légendaires et de carabinées : lorsqu’il raconte qu’il a perdu son chef de file, ou casse le front de bandière, perdu la clé du champ du manœuvres, qu’il passera au conseil s’il n’a pas d’argent pour les remplacer.

France, 1907 : Demande d’argent à l’aide d’un mensonge.

Doyen maudit… dont la main sacrilège
Sur la carotte osa porter la main,
Songeas-tu donc à quelque affreux collège
Pour étouffer le vieux quartier latin ?

Tirer un carotte, raconter une histoire mensongère pour obtenir de l’argent ; lorsque l’histoire est habilement ou longuement forgée, on l’appelle carotte de longueur, ou d’épaisseur ; dans le cas contraire, quand l’histoire est mal combinée, c’est une carotte filandreuse. Vivre de carottes, vivre d’eprunts, pour ne pas dire d’escroqueries. Avoir une carotte dans le plomb, chanter faux ou avoir mauvaise haleine. Jouer la carotte, jouer prudemment, ne risquer que de petits coups par de petites sommes.

Carotte (indigestion de)

France, 1907 : Se dit d’une fille enceinte. Henri Loridan, l’auteur du Recueil de chansons en patois de Roubais, a consacré, dans sa chanson intitulée les Carottes, sur ce genre d’indigestion, un plaisant couplet :

Y a inn’ fillette dins min canton,
Tous les soirs au clair de la lune,
Elle s’inva avec in garchon
Manger in plat de c’bon légume.
Mais in jour tell’ment d’in mingé
Par gourmandise eu l’petite sotte,
Elle est dev’nu tout in inflé
D’in grand indijestion d’carotte.

Carotte (la)

Merlin, 1888 : La visite du docteur au régiment. C’est le moment où plus d’un carottier « en tire une de longueur », en prétextant une maladie imaginaire pour se faire exempter du service.

Carotte (tirer une)

Larchey, 1865 : Demander de l’argent sous un faux prétexte.

Nul teneur de livres ne pourrait supputer le chiffre des sommes qui sont restées improductives, verrouillés au fond des cœurs généreux et des caisses par cette ignoble phrase : « Tirer une carotte. »

(Balzac)

Carotte de longueur. Grosse demande, demande subtile. — Vivre de carottes : Vivre en faisant des dupes.

Carotte dans le plomb

Rossignol, 1901 : Celui qui est enroue ou a la voix cassée à une carotte dans le plomb.

Carotte dans le plomb (avoir une)

Delvau, 1866 : v. a. Se dit d’un chanteur qui fait un couac ou chante faux, — dans l’argot des coulisses ; avoir l’haleine infecte, — dans l’argot des faubouriens.

Rigaud, 1881 : Chanter faux.

Carotte filandreuse

Virmaître, 1894 : Carotte tirée de longueur, mais peu claire comme explications. Allusion à une vieille carotte pleine de filaments, qui ne se digère pas facilement.
— Ça ne prend pas, la carotte est filandreuse (Argot du peuple). N.

Carotter

d’Hautel, 1808 : Jouer petit jeu ; n’être point hardi au jeu.

Larchey, 1865 : Obtenir de l’argent en tirant une carotte :

Allons, va au marché, maman, et ne me carotte pas.

Larchey, 1865 : Ne vivre que de légumes. Vivre mesquinement.

Il se dépouillait de tout… Il sera très heureux de vivre avec Dumay en carottant au Havre.

(Balzac)

Delvau, 1866 : v. n. Jouer mesquinement, ne pas oser risquer de grands coups ni de grosses sommes.

Delvau, 1866 : v. a. Se servir de carottes pour obtenir de l’argent de son père, de son patron, ou de toute personne charitable. Carotter l’existence. Vivre misérablement. Carotter le service. Se dispenser du service militaire, ou autre, en demandant des congés indéfinis, sous des prétextes plus ou moins ingénieux.

Rigaud, 1881 : Se contenter d’un léger bénéfice en exposant peu. — Carotter à la Bourse, dans les affaires. — Jouer très serré, jouer petit jeu, — dans le jargon des joueurs.

France, 1907 : Faire des dupes.

La plus hardie de ces ribaudes parait avoir été la dame des Armoises ; elle arriva à s’établir convenablement, carotta de droite et de gauche, non sans habileté, et fit souche de nombreux marmots.
Telle est la Jeanne d’Arc dont M. Lesigne prétend faire présent à la France : — reste à savoir si elle en voudra !

(Jacqueline, Gil Blas)

Carotter l’existence, mener une vie misérable. Carotter à la Bourse, spéculer sur une petite échelle.

Carotter le service

Larchey, 1865 : Éluder sous de faux prétextes les obligations du service militaire.

Carottes

d’Hautel, 1808 : Tirer des carottes à quelqu’un. Locution basse et tout-à-fait populaire, qui signifie sonder quelqu’un avec adresse ; le faire jaser, le tourner en tout sens, afin de savoir ce qu’il n’a pas dessein de révéler ; ce que l’on appelle d’une manière moins triviale, Tirer les vers du nez.
Il ne mange que des carottes. Pour dire qu’un homme vit misérablement ; qu’il fait maigre chère.

Carottes cuites (avoir ses)

Rigaud, 1881 : Être près de mourir, — dans le jargon du peuple.

Carotteur

Delvau, 1866 : s. et adj. Celui qui carotte au jeu.

France, 1907 : Joueur de petites sommes ; les joueurs de grosses sommes s’appellent brûleurs.

Carotteur, carottier

Larchey, 1865 : Tireur de carottes.

Allons, adieu, carotteur !

(Balzac)

Joyeux vivant, mais point grugeur et carottier.

Vidal, 1833.

Chier des carottes

Delvau, 1866 : v. a. Se dit de toute personne qui non potest excernere, ou difficillime excernit, ou excernit sanguinem.

Plomb (avoir une carotte dans le)

Virmaître, 1894 : Puer de la bouche. Plomb est une expression déjà ancienne. Théophile Gautier faisant goûter à Alexandre Dumas père de la fine Champagne excessivement rare, celui-ci avala son petit verre d’un seul coup.
— Ah ! dit Théophile Gautier, tu jettes ça dans le plomb (Argot du peuple). N.


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