Amoureux de carême
Rigaud, 1881 : Amoureux timide. Le peuple disait autrefois proverbialement : Amoureux de carême, qui a peur de toucher à la chair.
France, 1907 : Amoureux timide. En carême, les bons catholiques n’osent manger la chair. L’analogie est facile à saisir.
Carême
d’Hautel, 1808 : Si le carême dure sept ans, vous aurez fini cet ouvrage à Pâques. Se dit ironiquement et par reproche à une personne nonchalante et paresseuse qui ne termine rien ; à un ouvrier d’une lenteur extrême et dont on ne voit pas finir la besogne.
Carême-prenant. Les jours gras, saturnales, temps de folies et de divertissement.
Il a l’air de carême-prenant. Se dit par raillerie d’un homme habillé d’une manière grotesque et ridicule.
Cela vient comme mars en carême. Pour dire à point nommé, fort à-propos.
Hirondelles de carême. On donnoit autrefois ce nom à un ordre de frères mendians qui alloient quêter pendant tout le carême.
Pour trouver le carême court, il faut faire une dette payable à Pâques.
Face de carême. Visage blême, maigre et décharné.
Amoureux de carême. Damoiseau ; homme qui affecte de l’indifférence, de la froideur. Voyez Amoureux transi.
Il faut faire carême prenant avec sa femme, et Pâques avec son curé. Maxime grivoise du bon vieux temps.
Tout est de carême. Se dit pour excuser les libertés que l’on prend, les folies que l’ont fait pendant le carnaval.
Carême (amoureux de)
France, 1907 : Amoureux timide ou platonique ; il fait faire maigre à l’objet de sa passion.
Face de carême
Delvau, 1866 : s. f. Mine fatiguée, pâlie par l’étude ou les veilles malsaines. Argot du peuple.
France, 1907 : Figure pâle et maladive.
Femme de carême
Virmaître, 1894 : Femme outrageusement maigre. Un hareng saur en jupons (Argot du peuple). N.
Marée en carême, mars en carême
France, 1907 : Ces deux expressions proverbiales ont chacune une signification distincte qu’il ne faut pas confondre. Arriver comme marée en carême signifie arriver à propos, comme le poisson en temps de jeûne.
Arriver comme mars en carême, c’est venir régulièrement et comme une chose qui ne manque jamais à époque fixe, ainsi que le mois de mars pendant le carême.
Poulet de carême
Delvau, 1866 : s. m. Hareng saur. Les gueux de Londres appellent le hareng saur Yarmouth capon (chapon de Yarmouth).
Virmaître, 1894 : Hareng saur. C’est un triste poulet qui pourtant fait le bonheur d’un tas de pauvres gens. Le hareng se nomme aussi un gendarme (Argot du peuple).
France, 1907 : Hareng saur. En Angleterre, on dit Yarmouth capon, chapon de Yarmouth, à cause de la quantité de harengs qu’on débarque dans ce port.
Saint de carême
Delvau, 1866 : s. m. Homme qui se fâche, hypocrite.
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