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À la bonne (prendre une chose)

France, 1907 : La prendre de bonne humeur ; faire contre fortune bon cœur. Avoir quelqu’un à la bonne se dit pour aimer.

Accoucher de quelque chose

Delvau, 1866 : Divulguer un secret ; faire paraître un livre ; prendre un parti.

Attraper quelque chose

Delvau, 1864 : Gagner la chaude-pisse ou la vérole dans un coït malsain, avec une coureuse ou avec une honnête femme.

Que ces drôlesses-là sont souvent de bons greniers à chaudes-pisses ! ce qu’on appelle de véritables attrape-michés.

Comte De Caylus.

Si j’attrape quéque chose, au moins j’ l’aurai pas volé.

Lemercier de Neuville.

Avoir eu quelque chose avec une femme

Delvau, 1864 : Avoir couché avec elle, une ou plusieurs fois ; avoir été son amant.

Tu me feras peut-être accroire que tu n’as rien eu avec Henriette ?

Gavarni.

Avoir quelque chose avec une femme ou avec un homme

Delvau, 1864 : Être son amant ou sa maîtresse ; ou s’être donné rendez-vous pour coucher ensemble.

Chier sur quelqu’un ou sur quelque chose

Delvau, 1866 : Témoigner un grand mépris pour elle ou pour lui ; l’abandonner, y renoncer. Brantôme a employé cette expression à propos de la renonciation du ministre protestant David.

Chose

Larchey, 1865 : Indignité.

C’est ce gueusard d’Italien qui a eu la chose de tenir des propos sur Jacques.

Ricard.

Larchey, 1865 : Embarrassé. — Du vieux mot choser : gronder. V. Roquefort.

Ma sainte te ressemble, n’est-ce-pas, Nini ? — Plus souvent que j’ai un air chose comme ça !

Gavarni.

Ce pauvre Alfred a sa crampe au pylore, ça le rend tout chose.

E. Sue.

Mamselle, v’là qu’vous m’rendez tout chose, je vois bien que vous êtes un esprit fort.

Rétif, 1783.

Larchey, 1865 : Dignité.

Tu me feras peut-être accroire que tu n’as rien eu avec Henriette ? Vois-tu, Fortuné, si tu avais la moindre chose, tu ne ferais pas ce que tu fais…

Gavarni.

Delvau, 1866 : Nom qu’on donne à celui ou celle qu’on ne connaît pas. On dit aussi Machin. Ulysse, au moins, se faisait appeler Personne dans l’antre de Polyphème !

Delvau, 1866 : adj. Singulier, original, bizarre, — dans l’argot du peuple, à qui le mot propre manque quelquefois. Avoir l’air chose. Être embarrassé, confus, humilié. Être tout chose. Être interdit, ému, attendri.

France, 1907 : Singulier, étrange. Je me gens tout chose, je me sens mal à l’aise. Vous avez l’air tout chose, vous paraissez malade, embarrassé.

France, 1907 : Mot banal servant à remplacer un nom qui vous échappe. C’est le synonyme de Machin. « Quand on n’a pas la mémoire des noms propres, dit Charles Nisard, — ce qui est l’infirmité de quelques personnes, — ou quand on ne veut pas l’avoir — ce qui est la manie de beaucoup d’autres, — on se sert communément de ce mot pour désigner l’individu qu’on ne peut ou qu’on ne veut pas nommer. »

Parlons bas, Chose nous écoute.

(Comédie des Proverbes)

Chose (le)

Delvau, 1864 : Pseudonyme pudibond de la pine ou du con.

Après, il me fait empoigner son chose, qu’il a roide, et quelquefois me prend à force de corps et me fait rouler sur lui.

Mililot.

Mais votre chose est tout petit, comme l’on dit, que si vous l’apportez en quelque lieu, à peine si l’on perçoit qu’il y est.

(Les Cent Nouvelles nouvelles.)

Quand je l’eus lavé une pose,
Soudain je vis dresser son chose.

(Farces et Moralités.)

Serait-il vrai, bouche de rose,
Ce que m’a dit un imprudent :
Que vous vous passez moins de chose
Qu’un espagnol de cure-dent ?

Théophile.

O ! ouy, ma foi, elle a un chose
Qui ne bouge de la maison,
Ainsi que fait celuy Lison,
Ainsi fatelu et douillet.

(Ancien Théâtre français.)

Ton chose, me dis-tu,
À si petite ouverture,
Qu’un vit moindre qu’un fêtu
Y serait à la torture.

(Cabinet satyrique.)

Chose de (avoir la)

Rigaud, 1881 : Avoir la délicatesse de, avoir l’avantage de, faire montre d’un bon procédé. Et, en abrégeant : Avoir ce-lui de. — Avoir quelque chose pour quelqu’un, ressentir de l’affection pour quelqu’un. — Tout chose, embarrassé, penaud.

Chose de nuit (faire la)

France, 1907 : Dans l’argot des pudiques bourgeoises, pour exprimer l’acte conjugal.

— C’est un peu tard pour… de pareilles choses.
— Quelles choses ?
— De ces choses, roucoula la dévote, qu’on ne doit pas avouer parce qu’elles font rougir.
— Mais je n’avoue rien, belle dame !
— Il vaut mieux faire, n’est-ce pas ?
— Mais je ne fais rien !
— Non, mais vous avez l’intention…
— L’intention ?… de quoi ? demanda ingénument la victime.
— De faire…
— Quoi ?
— La chose ! soupira la dévote.
— Quelle chose ? repliqua-t-il, feignant de ne pas entendre.
Madame Renaud ne répondit pas, mais elle posa sa main tremblante sur celle de ce sourd obstiné.

(Hector France, Le Pêché de Sœur Cunégonde)

On disait autrefois la chose de par Dieu :
— Doncques, Hélaine est vostre femme ?
— Ouy, Hélaine est ma femme,
— Vous croiray-je ?
— Oy, si tu veux, et te dy que je lui ay faict laquelle chose de par Dieu.

(Larivey, Le Morfondu)

Chose, machin

Larchey, 1865 : On appelle ainsi celui dont on ne se rappelle pas le nom (d’Hautel).

Chose est malade. — Qui ça, Chose ?

H. Monnier.

La coutume est ancienne. Tallemant des Réaux conte que M. le Mage, conseiller à la Cour des aides, dit toujours Chose au lieu du nom.

Chose, machin, machine

d’Hautel, 1808 : Ces mots sont d’un grand secours dans le langage du peuple ; on pourroit presque dire dans la conversation familière. En effet, ils suppléent continuellement à tous noms quelconques d’objets ou de personnes que la mémoire ne présente pas à l’instant.
Dites à Chose, à Machin ou Machine de s’occuper de cela. C’est chose, Machin ou Machine qui a fait cela. Pour c’est un tel ou une telle.
On dit aussi que l’On travaille pour l’intérêt de la chose, pour dire l’intérêt d’une affaire, le bien commun.
Avoir l’esprit à sa chose. C’est-à-dire être très assidu à son ouvrage.
On dit d’un homme maladroit, ou qui a un maintien gauche et emprunté, qu’il a l’air d’un chose, pour dire d’un nigaud, d’un stupide, d’une bête.

Chose, machin, untel

Rigaud, 1881 : Terme de mépris lorsqu’on ne veut pas désigner quelqu’un par son nom. — Celui dont le nom nous échappe s’appelle aussi Chose, Machin.

Comment, Nana, ce sont tes amis, et tu ne sais seulement pas comment ils se nomment ? — Ma foi, non ; moi, je les appelle toujours : Ohé ! Machin !… ou bien : Dis donc, Chose ! et ils entendent très bien.

(Grévin.)

Comme un pied (faire quelque chose)

France, 1907 : Le faire mal, comme si l’on se servait de son pied au lieu de sa main.

— Eh bien ! Sébastien, la bourriche de gibier pour ma tante n’est donc pas prête ?
— Non, monsieur le comte, c’est que…
— Quoi ?
— Je préférerais, avec votre permission, y mettre les pièces que j’ai tuées moi-même à l’ouverture.
— Pour quelle raison ?
— Les vôtres sont trop saccagées ; nous avons été ensemble au 28e, et monsieur le comte sait bien qu’il tire comme un pied !

(Le Masque de fer)

Conter quelque chose au perruquier des zouaves

Fustier, 1889 : Argot militaire. Ne pas croire à cette chose.

Cracher sur une chose (ne pas)

France, 1907 : L’aimer, en faire cas. « Il ne crache ni sur la pipe, ni sur la jupe, ni sur la bouteille. »

Cracher sux quelque chose

Delvau, 1866 : v. n. En faire mépris, — dans l’argot du peuple, qui emploie plus ordinairement cette expression avec la négative : Il ne crache pas sur la vendange, c’est-à-dire il aime le vin.

Dire quelque chose

Rigaud, 1881 : Éveiller la sensualité, — dans le jargon des libertins. — Ne rien dire, laisser froid, indifférent. Cette femme ne me dit rien.

Enlever quelque chose

Delvau, 1866 : v. a. — dans l’argot des bourgeois qui n’osent pas employer la précédente expression.

Être ou n’être pas en train de faire quelque chose

Delvau, 1864 : Avoir ou n’avoir pas envie de baiser ; se sentir ou ne pas se sentir en queue.

Dis donc, chéri, pisq’t’es t’en train de rien faire, moi non plus, si nous tâchions d’ pioncer un peu.

Henry Monnier.

Faire ses choux gras de quelque chose

Delvau, 1866 : En faire ses délices, s’en arranger, — dans l’argot des bourgeois.

Faire son deuil d’une chose

Delvau, 1866 : La considérer comme perdue, s’en passer, — dans l’argot du peuple.

In fidelium (passer quelque chose)

France, 1907 : Traiter un sujet à la légère. L’on trouve dans Pasquier l’origine de cette expression :

Quand au lieu de nous acquitter de plusieurs charges auxquelles nous sommes obligés, nous les passons à la légère, on dit que nous les avons toutes passées par un fidelium. Il ne faut pas douter que nous n’ayons emprunté ce proverbe des fautes que font quelques curés quand ils ne s’acquittent pas de ce qu’ils doivent aux morts ; car comme il arrive qu’il y a tant d’obitz fondés dans une église, que dans le siècle du temps il est très difficile de s’en acquitter, où bien que la négligence des ecclésiastiques est très grande, nos anciens ont dit que tout cela se passait par un fidelium, qui est la dernière oraison dont on ferme les prières des morts, voulant dire que l’on avait employé une seule messe des morts pour tous les autres. Le même proverbe a été en usage dans toutes les autres affaires où l’on commet de semblables fautes.

(Recherches de Pasquier)

Jarretières (mettre quelque chose dans les)

Rigaud, 1881 : Donner une gratification à une fille publique. Les prostituées de maison placent cet argent dans leurs bas, sous la jarretière.

Meilleure chose du monde (la)

Delvau, 1864 : La fouterie, qui est le plaisir des dieux et des déesses, des hommes et des femmes — l’excelsior de toutes les jouissances connues.

Comment, si c’est quelque chose de bon ! C’est la meilleure chose du monde !

Mililot.

Pas grand’chose

Larchey, 1865 : Personne de médiocre vertu.

Tu as filé avec ta pas grand’chose.

P. de Kock.

Delvau, 1866 : s. m. Fainéant ; homme sans moralité et sans courage, vaurien.

Delvau, 1866 : s. f. Drôlesse, bastringueuse, vaurienne.

Porter une chose en paradis (ne pas)

Delvau, 1866 : La payer avant de mourir, — dans l’argot du peuple, qui dit cela surtout à propos des mauvais tours qu’on lui a joués et dont il compte bien tirer vengeance un jour ou l’autre.

Prendre quelque chose à la blague

Fustier, 1889 : S’en moquer ; la tourner en ridicule.

C’est dans le pauvre peuple qu’on l’a prise (une pièce de théâtre) tout d’abord à la blague.

(F. Sarcey.)

Psychose

France, 1907 : Maladie récemment inventée particulière aux bas-bleus et aux intellectuels.

Elle est atteinte de psychose, ainsi qu’a dit un savant russe. Elle ne voit qu’Elle, but général ; les autres n’existent qu’en raison de leurs rapports avec Elle.

(Harry-Alis, Petite Ville)

Quelqu’un, quelque chose

d’Hautel, 1808 : Il fait bien son quelqu’un, ou son quelque chose. Se dit d’un parvenu, d’un présomptueux, qui s’en fait trop accroire, qui est dur avec les subalternes dont naguères il étoit l’égal.

Quelque chose de chaud

Delvau, 1864 : Sec, un vit ou un con ; liquide, le foutre qu’ils font en collaboration.

Lis’ que veux-tu qu’on t’apporte,
Des huîtr’s ou d’la têt’ de veau ?
— Non, non, ferme-nous la porte,
J’aime mieux quelque chos’ de chaud.

Ch. Colmance.

Quelque chose de court

Delvau, 1864 : Une courte, même quand elle est longue.

Tout le mond’ connaît bien l’aventure
Qui m’a fait rire si souvent :
Un certain paillard par nature,
D’une nonne prît l’habillement
Et s’en alla droit au couvent
Que d’victimes il aurait faites,
Si la mère abbess’ le même jour,
N’avait pas, grace à ses lunettes,
Vu qu’il portait quequ’chos’ de court.

Bapt. Lamome.

Vendredi aux tripes (courir à ure chose comme le)

France, 1907 : Répugner à une chose ; ne s’y prêter qu’à contre-cœur. Expression du Centre.

Ventre (avoir quelque chose dans le)

France, 1907 : Avoir des idées, se sentir des aptitudes.

La « jeune gloire » de Fouilly-les-Oies rassemble ses élucubrations et arrive à Paris. Alors, de deux choses l’une : ou il a réellement, comme on dit en argot littéraire, quelque chose dans le ventre, auquel cas il se juge très vite et jette au feu ses vers pour apprendre à émettre en simple prose des idées raisonnables, ou il n’a pas d’idées du tout, et alors il s’obstine et inonde les bureaux de journaux et les quais de ses productions jusqu’à ce que mort s’en suive.

(Santillane, Gil Blas)


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