Clémens, 1840 : Vol bien fait.
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Affaire chouette
Clémens, 1840 : Vol bien fait.
Chouette
d’Hautel, 1808 : Malin comme une chouette. Pour dire sans finesse, sans esprit, gauche et dépourvu d’industrie.
Vidocq, 1837 : ad. — Excellent.
Clémens, 1840 : Jolie, belle.
un détenu, 1846 : Quelque chose de bien. Largue chouette, femme qui est bien. Cela est chouette.
Halbert, 1849 : Beau, remarquable.
Delvau, 1866 : adj. Superlatif de Beau, de Bon et de Bien, — dans l’argot des ouvriers. On dit aussi Chouettard et Chouettaud, — sans augmentation de prix.
Rigaud, 1881 : Beau, excellent. Chouette, alors ! — très bien alors ! Femme chouette, belle femme. Repas chouette, bon repas.
Rigaud, 1881 : Malin.
(Le Sublime)
— Faire la chouette, jouer à l’écarté, à l’impériale, seul contre plusieurs adversaires qui prennent les cartes à tour de rôle et qui parient de concert.
La Rue, 1894 : Beau, joli. Jolie prostituée.
Virmaître, 1894 : Superlatif de tout ce qu’il y a de plus beau, le suprème de l’admiration. Chouette (être fait) : être arrêté par les agents. Ce n’est pas chouette : ce n’est pas bien. Elle n’est pas chouette : elle est laide (Argot du peuple).
Rossignol, 1901 : Beau, belle, bien, bon, bonne.
Hayard, 1907 : Beau, bien.
France, 1907 : A aussi la signification de chic.
— Pas étonnant, reprend le pantalon percé, si les gens chouettes deviennent rosses, on fait tout pour les dégoûter de donner.
— Les gens chouettes, répond le titi, t’en connais, toi, des gens chouettes ? Regarde un peu à Saint-Eustache, c’était ouvert dès le matin et on pouvait aller s’y chauffer en sortant d’ici. Ben, maintenant, on nous fout à la porte.
(Guy Tomel, Le Bas du Pavé parisien)
Dans l’aube qui naissait, chétive silhouette,
La « veuve » lui semblait piteuse et pas chouette,
Et cabotin hideux, peut-être à son insu,
Polyte murmurait : « Non, vrai ! si j’avais su… »
(Paul Nagour)
France, 1907 : Joli, agréable.
De cent métiers en mon pouvoir
J’ai choisi le plus chouette :
Adèle faisait le trottoir
Et m’offrait la galette.
(Georges Prud’homme)
Beaujean, assez épris de l’étroite banlieue, n’aimait pas beaucoup la province ; même la grande ceinture paraissait arriérée à son parisianisme aigu. Et il se plaint d’être ainsi relégué, pour son dernier acte, hors de son cadre et de son milieu habituel : « Ce qui m’embête, c’est d’être fauché à Versailles. J’aurais préféré place de la Roquette : au moins, là, on a une chouette galerie et l’on peut reconnaître des copains… »
(Séverine)
J’crach’ pas sur Paris, c’est rien chouette,
Mais comm’ j’ai une âme d’poête,
Tous les dimanch’s j’sors de ma boîte,
Et j’m’en vais, avec ma compagne,
À la campagne !
(Paul Verlaine)
Ce mot s’emploie ironiquement : Nous sommes chouettes ! Nous voilà bien lotis.
— Ah ! la riche idée qu’il a eue, l’idiot, d’introduire des femmes chez nous, des femmes au rabais ! de leur faire faire concurrence aux hommes et d’avilir ainsi le prix du travail… Toutes les souffrances, les larmes, les hontes, les désespoirs, les vices et les crimes de toutes ces pauvres petites s’élèvent contre lui, l’accablent et le maudissent. Quand il aurait si bien pu, en donnant à son personnel mâle plus d’argent en échange de plus de travail, l’encourager à se marier, à ne pas laisser vieillir, se faner et s’avilir toutes ces filles de petits bourgeois et d’ouvriers ! Ah ! le monstre ! Mais ce n’est même pas un bordel qu’il nous a légué, ce misérable, c’est un égorgeoir et un dépotoir ! Ah ! c’est superbe ! chouette, le résultat !
(Albert Cim, Demoiselles à marier)
Être chouette, dans l’argot des voleurs, c’est être pris. Faire une chouette, jouer seul contre deux : terme de billard.
anon., 1907 : Beau, belle.
Chouette (être)
Halbert, 1849 : Être pris.
Delvau, 1866 : Être pris, — dans l’argot des voleurs, qui opèrent la nuit comme les chats-huants, et, le jour, s’exposent comme eux à avoir sur le dos tous les oiseaux de proie policiers, leurs ennemis naturels.
Chouette (faire une)
Delvau, 1866 : Jouer au billard seul contre deux autres personnes.
France, 1907 : Terme de tripot.
S’il vous prend la fantaisie de faire une chouette, ce qui est passablement téméraire, faites passer la table dans un coin du salon, asseyez-vous dans l’angle et ne souffrez personne derriére vous. C’est un droit qu’on ne peut vous contester lorsque la chouette est acceptée. Si vous prenez un associé dans une chouette, il faut que ce soit un joueur que vous connaissiez bien. Si vous ne le connaissez qu’imparfaitement ou pas du tout, exigez qu’il s’associe de moitié à la somme qu’il y a en chouette. Si ne mettait qu’une somme minime dans l’association, il pourrait « télégraphier » à votre adversaire votre jeu et vous décaver d’un seul coup.
(Hogier-Grison, Le Monde où l’on triche)
Chouette à trompe
France, 1907 : Autre ineptie boulevaresque. « À trompe », pourquoi ? Le mot prendra, il a pris, tant il est bête. Le Gil Blas du 11 janvier 1889 l’enregistre sous la rubrique : « Le mot de l’année. » « On ne dit plus, écrit le Diable Boîteux : C’est chic, c’est v’lan ; on dit : chouette à trompe. » Et les Français continuent à passer pour un peuple spirituel !
Chouette au panier
France, 1907 : Expression de la même farine, tout aussi bête que la précédente [Chouette (faire une)] et avant la même signification.
— Je l’aime comme ça, moi ! Et après ? Est-ce que vous croyez que c’est les plus rupins qui sont les plus chouettes au panier ?
(Montjoyeux)
Chouette-centre
M.D., 1844 : Vrai nom.
Chouette, chouettard, chouettaud
Larchey, 1865 : Parfait.
Cré chien ! Loïse, t’as là une casquette un peu chouette !…
(Gavarni)
Ah ! vous avez là une chouette femme.
(Gavarni)
Voici peut-être un des premiers exemples du mot :
Ma femme sera coincte et jolye comme une belle petite chouette.
(Rabelais)
Chouettement
Larchey, 1865 : Parfaitement.
Suis-je près d’un objet charmant, Pour l’allumer chouettement, Mon cœur est comme une fournaise.
(Festeau)
Delvau, 1866 : adv. Parfaitement.
France, 1907 : Parfaitement.
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