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Air (se donner de l’air, se pousser de l’air, jouer la fille de l’air)

La Rue, 1894 : Partir, se sauver.

Air (se donner, se pousser de l’, jouer la fille de l’)

Larchey, 1865 : Fuir. — Les deux premiers termes font image ; le troisième a été enfanté par la vogue de La Fille de l’Air, une ancienne pièce du Boulevard du Temple.

La particulière voulait se donner de l’air.

Vidal, 1833.

Dépêchez-vous et jouez-moi la Fille de l’air avec accompagnement de guibolles.

Montépin.

Allons, môme, pousse-toi de l’air.

Id.

Vivre de l’air du temps : Être sans moyens d’existence. Terme ironique.

Tous deux vivaient de l’air du temps.

(Balzac)

Être à plusieurs airs : Être hypocrite, jouer plusieurs rôles à la fois.

Autor (jouer d’)

France, 1907 : Apocope d’autorité. Faire quelque chose d’autor, agir délibérément et péremptoirement.

— Dis donc, fourline, la première fois que nous trouverons la Pégriotte, faut l’emmener d’autor.

(Eugène Sue.)

Être d’aplomb, d’autor, de taille
À ne jamais perdre bataille
Dans la rue aussi bien qu’au pieu ;
Tous ces trucs, si tu te figures
Que ce sont là des sinécures,
Ah ! fichtre ! Ah ! foutre ! Ah ! nom de Dieu !

(Jean Richepin)

Belle (jouer la)

Larchey, 1865 : Tout risquer d’un seul coup. — On sait que deux joueurs jouent la belle (partie), lorsque après avoir gagné chacun une partie, ils conviennent d’en jouer une décisive.

Billard anglais (jouer au)

Fustier, 1889 : Pratiquer l’onanisme.

France, 1907 : Se livrer aux jeux de Vénus. On dit couramment : « Au billard anglais, les billes poussent la queue. »

C’est plus fort que de jouer au bouchon avec des pains à cacheter dans six pieds de neige

Virmaître, 1894 : Expression employée pour marquer le comble de l’étonnement. On dit aussi c’est fort de café (Argot du peuple). N.

Cadavre (jouer le)

Rigaud, 1881 : S’acharner après un banquier en déveine, en argot de joueurs.

Ils jouaient le veinard, absolument comme d’autres jouaient le cadavre, s’acharnant contre le banquier, qui était dans une période malheureuse.

(Vast-Ricouard, Le Tripot)

Carré (jouer le)

France, 1907 : Jouer sur quatre numéros à la fois ; argot des joueurs de roulette.

Cassure (jouer une)

France, 1907 : Remplir un rôle de vieillard ; argot des théâtres. Se dit aussi dans le même argot pour un débit de rôle accentué.

Cheval (jouer à)

Rigaud, 1881 : « C’est risquer (au baccarat en banque) une somme moitié sur chaque tableau, de sorte que, si un tableau perd et que l’autre gagne, le coup est nul. » (A. Cavaillé.) — Faire le reste de la banque à cheval. — On dit également jouer le cheval.

Cul levé (jouer à)

Rigaud, 1881 : Céder sa place à un autre chaque fois qu’on a perdu une partie d’écarté ou d’impériale.

Culotte (jouer la)

Rigaud, 1881 : Les joueurs de dominos jouent la culotte, quand ils cherchent à fermer le jeu dans l’espoir de marquer un grand nombre de points. Le domino qui opère ce tour de force a reçu le surnom de domino-culotte.

Danaïdes (faire jouer les)

Rigaud, 1881 : Battre une femme, — dans le jargon des voleurs. (L. Paillet.)

France, 1907 : Battre ou fouetter une femme. Allusion à une pièce de 1819 : Les petites Danaïdes, représentant les épouses infidèles sévèrement punies.

Épinette (jouer de l’)

France, 1907 : Ce que Rabelais appelait : jouer du serre-croupière.

Ah ! vous me la bayez belle
De me croire encor’ d’moiselle,
Voilà cinquante ans et plus
Qu’j’apprends à jouer d’l’épinette.

(Vieille chanson)

Fiacre (jouer comme un)

Rigaud, 1881 : Aux XVIIe et XVIIIe siècles, fiacre désignait un cocher de carrosse public. Jouer comme un fiacre était donc jouer comme un cocher.

Et les fiacres qui mènent ces carrosses sont la plupart des maquereaux, qui connaissent tous les lieux de débauche de Paris.

(Le Roux, Dict. comique, 1750.)

L’expression jouer comme un fiacre s’est conservée jusqu’à ce jour.

Flûte (jouer de la)

Rigaud, 1881 : Prendre un clystère. — Joueur de flûte, flûtiste, infirmier. C’était autrefois flûtencul, qui avait également le sens d’apothicaire.

Peste du courtaud de boutique et du flûtencul !

(Pièces comiques.)

Fort que de jouer au bouchon (c’est plus)

Rigaud, 1881 : Se dit ironiquement d’une chose dont l’exécution ne demande ni force ni adresse.

Fourchettes (jouer des)

France, 1907 : S’enfuir.

Harpe (jouer de la)

France, 1907 : Tricher au jeu ; faire sauter la coupe. Allusion à la dextérité des doigts. Cette expression a aussi une autre signification donnée dans le Dictionnaire Comique de J. Leroux : « Jouer de la harpe signifie jouer des mains auprès d’une femme, la patiner… la farfouiller… la chatouiller avec les doigts. »

Jouer

d’Hautel, 1808 : Jouer des jambes. Pour dire, décamper, s’enfuir au plus vite.
Jouer à la faillousse. Jeu auquel se divertissent les écoliers, et notamment les petits polissons des rues, et qui consiste à introduire autant de pièces que l’on peut d’un seul coup dans un petit trou fait en terre, que l’on nomme le pot.
Faire jouer du pouce à quelqu’un.
Pour lui faire débourser de l’argent contre sa fantaisie.
Jouer à quitte ou double. Risquer le tout pour le tout.
Jouer une pièce à quelqu’un. Pour, lui jouer quelque tour.
Jouer des griffes, ou des mains. Pour dire, filouter, voler avec adresse.
Jouer des prunelles. Clignoter les yeux ; regarder quelqu’un ou quelque chose avec une grande attention.
Jouer de son reste. Employer le peu de temps que l’on a à se divertir ; tenter les derniers efforts dans une affaire désespérée.
Jouer des éperons. Pour, donner des coups de pieds.
Jouer des épinettes. Pour, friponner, tricher, voler.
Il joueroit jusqu’à sa chemise. Se dit d’un joueur déterminé ; d’un homme qui s’entête au jeu.
Jouer du cœur. Pour, vomir, dégobiller.
Jouer quelqu’un par-dessus la jambe. Avoir une grande supériorité sur quelqu’un ; le gagner sans effort.

Jouer (en)

Rigaud, 1881 : Connaître, savoir faire une chose.

Passez-moi le poulet pour que je le découpe, je sais comment on en joue. — Est-il fort sur les mathématiques ? — Il en joue très bien.

Jouer (se)

Delvau, 1866 : S’arranger, s’organiser, — dans l’argot du peuple, qui emploie cette expression à propos d’une foule de choses étrangères à la musique et au jeu. Ainsi, à propos d’un portefeuille à secret, au lieu de dire : Comment cela s’ouvre-t-il ? il dira : Comment cela se joue-t-il ?
Ce verbe s’emploie dans un autre sens, celui de faire, pour marquer l’étonnement. Comment cela se joue-t-il donc ? Tout à l’heure j’avais de l’argent et maintenant je n’en ai plus !

Jouer à courir

Delvau, 1866 : v. n. Se défier à la course, — dans l’argot des enfants.

Jouer à l’avant scène

Fustier, 1889 : Argot théâtral. Dire son rôle le plus près possible de la rampe de façon à se mettre en plus intime communication avec le public.

Jouer à la main chaude

Delvau, 1866 : v. n. Être guillotiné, — dans l’argot des voleurs, qui font allusion à l’attitude du supplicié, agenouillé devant la machine, la tête basse, les mains liées derrière le dos.

Virmaître, 1894 : Être guillotiné. Cette expression n’est plus juste, car, comme autrefois, le condamné ne s’agenouille plus pour recevoir le coup fatal, il est couché sur la planche. On dit : Il fait la planche (Argot des voleurs). N.

France, 1907 : Être guillotiné. Allusion à la posture du supplicié dont les mains sont attachées derrière le dos.

Jouer à la petite femme, au petit mari

France, 1907 : Imiter papa et maman, même dans les actes les plus secrets, accomplis imprudemment lorsque l’on croit les enfants endormis.

Lorsque nous voyons des bébés roses, les joues encore barbouillées de confiture, jouer à la « petite femme » et au « petit mari », nous trouvons cela délicieux, sans faire attention que cette parodie naïve dénote une observation persistante et aigue dont les effets peuvent laisser, en de jeunes et tendres cerveaux, d’indélébiles traces.

(Pierre Domerc, La Nation)

Jouer à la poupée

France, 1907 : Faire des mignardises amoureuses à une fille ou une femme.

Ô mignonnette enfant, dont les yeux sont si doux
Qu’on rêve en vous voyant d’une tendre équipée,
Il doit être charmant de jouer avec vous
À la poupée !

(Gil Blas)

Jouer à la ronfle

Delvau, 1866 : v. n. Ronfler en dormant, — dans l’argot des faubouriens.

France, 1907 : Dormir en ronflant.

Jouer à pile ou face

France, 1907 : On disait autrefois : « jeter à croix et à pile », c’est-à-dire jeter en l’air une pièce de monnaie pour tirer au sort. Nos premières monnaies avaient une croix d’un côté et de l’autre le portail d’une église (pila, pilastra), usage qui remonte à Louis le Débonnaire.
Bien que l’une et l’autre de ces marques aient été supprimées, le mot pile est resté.
N’avoir ni croix ni pile, n’avoir point d’argent.

Jouer au trou-madame

Delvau, 1864 : Faire la chosette.

Il est très dangereux de jouer au trou-madame avec elle.

Tabarin.

Jouer aux bouchons (plus fort que)

France, 1907 : — et l’on ajoute : « dans la neige, avec des pains à cacheter, quand il fait beaucoup de vent », c’est-à-dire faire une chose fort difficile.

Jouer aux dames rabattues

France, 1907 : Se livrer aux jeux de Vénus.

Le jeu des dames rabattues est connu. La manière dont on y joue et ce nom ont donné lieu d’en faire ce proverbe, dont on se sert quand des hommes trouvent des femmes qui ne sont pas cruelles, ou quand elles sont de si mauvaise humeur que leurs maris s’emportent à les battre.

(Fleury de Bellingen, Étym. des Prov. franç.)

Jouer aux quilles

Delvau, 1864 : Faire l’acte vénérien.

La tienne joue bien aux quilles.

Brantôme.

Que l’un sur l’autre ils tombèrent
En jouant au beau jeu de quilles.

(Recueil de poésies françaises.)

Bon compagnon et beau joueur de quilles.

La Fontaine.

Jouer comme un fiacre

Delvau, 1866 : v. n. Jouer très mal, — dans l’argot du peuple, qui sait que les voitures imaginées, au XVIIe siècle, par Sauvage, sont les plus détestables véhicules du monde. On dit aussi Jouer comme une huître.

France, 1907 : Jouer mal.

Jouer de

Larchey, 1865 : Faire ce qu’on veut.

Nachette, en un mot, joua parfaitement du baron.

De Goncourt.

Rigaud, 1881 : Avoir de l’influence sur l’esprit de quelqu’un, savoir prendre quelqu’un par son côté faible. Mot à mot : jouer de lui comme d’un instrument qui nous est familier. — « En voilà une qui peut se vanter de jouer des hommes, comme il faut ! »

Jouer de la flûte de l’Allemand

France, 1907 : Boire abondamment, à cause des verres longs et étroits dont les Allemands se servaient autrefois pour boire de la bière et qu’on appelle flûtes. « Comme, dit Fleury de Bellingen, ils vuident souvent et qu’ils boivent beaucoup, on dit en commun proverbe : jouer de la flûte de l’Allemand, quand on veut dire boire avec excès. »

Jouer de la harpe

Delvau, 1866 : S’assurer, comme Tartufe, et dans le même but que lui, auprès d’une femme, que l’étoffe de sa robe est moelleuse.

France, 1907 : Chatouiller les parties grasses ou sensibles d’une femme. Voir Harpe.

Jouer de quelqu’un

Delvau, 1866 : v. n. Le mener comme on veut, en tirer soit de l’argent, soit des complaisances de toutes sortes, — dans l’argot de Breda-Street, où l’on joue de l’homme comme Liszt du piano, Paganini du violon, Théophile Gautier de la prose, Théodore de Banville du vers, etc., etc.

Jouer des coudes

France, 1907 : Se faire place dans une foule en donnant des coups de coude.

Au bout d’une heure d’efforts inouïs, pendant laquelle je ne remarquai rien, tant j’étais occupé à jouer des coudes et des épaules, me glissant et me faufilant, gagnant du terrain et le reperdant pour le regagner ensuite, je parvins enfin, et je ne sais comment, à l’extrémité du pont de la Concorde.

(Sutter Laumann, Histoire d’un Trente sous)

Jouer des dominos

France, 1907 : Manger

Jouer des fourchettes

Larchey, 1865 : Se sauver, s’enfuir (la Correctionnelle).

Jouer des fuseaux

France, 1907 : S’enfuir.

Lapierre vit que cela devenait vilain, juge qu’il est temps de jouer des fuseaux ; mais au moment où il se dispose à gagner plus au pied qu’à la toise, tout en laissant Jean-Louis se débarbouiller comme il l’entendrait, le garçon saisit mon Lapierre à la gorge et crie de toute la force de ses poumons :
— Au voleur !

(Marc Mario et Louis Launay)

Jouer des jambes

Delvau, 1866 : v. a. S’enfuir, — dans l’argot des faubouriens.

Jouer des mains

Delvau, 1864 : Peloter les tétons et le cul d’une femme — qui ne hait pas ce jeu, même lorsqu’elle en a le plus l’air offensé.

Je me souviens… qu’il hasarda sur cela des manières et des tons de polissonneries, qu’il s’exposait déjà à jouer des mains.

La Popelinière.

Jouer des quilles

un détenu, 1846 : S’évader, partir, fuir, jouer des jambes.

Jouer des reins

Delvau, 1864 : Faire l’acte vénérien.

L’étudiant jouant avec vigueur des reins…

Henry Monnier.

Jouer devant les banquettes

Delvau, 1866 : Jouer devant une salle où les spectateurs ne sont pas nombreux, ainsi que cela arrive fréquemment l’été. Argot des coulisses.

Jouer du bancal

France, 1907 : Se battre au sabre. Les sabres de la cavalerie légère étaient appelés bancals à cause de leur forme recourbée. Ceux de la cavalerie de ligne, qui sont droits, sont nommés lattes.

Hardi sur eux, mon bon cheval ;
De tes sabots, brise les crânes.
J’ai derrière moi les plus crânes ;
Ils savent jouer du bancal,
Guide, emballe, cette avalanche ;
Nous aurons, ô Postérité !
Sabre rouge et conscience banche.

(Alfred L. Marquiset, Rasure et Ramandous)

Jouer du cœur

Delvau, 1866 : Rejeter les vins ou les viandes ingérés en excès ou mal à propos, — dans l’argot du peuple, à qui les concetti ne déplaisent pas. Nos aïeux disaient Tirer aux chevrotins.

France, 1907 : Vomir.

Jouer du corps

Rossignol, 1901 : Non pas du cor de chasse, mais produire un autre son qu’avec un instrument.

Jouer du croupion, ou du cul

Delvau, 1864 : Jouer des fesses, faire l’acte vénérien.

Et en même temps, lui, de jouer du croupion.

(Les Aphrodites.)

Ne jouez plus du cul, ma tante,
Ni moi aux dés, je le promets.

Agrippa d’Aubigné.

Le vieux Jaquet dans une étable,
Voyant Lise jouer du cu
Avec un valet à gros rable,
En va faire plainte au cocu.

Théophile.

Jouer du fifre

La Rue, 1894 : Se priver de nourriture.

France, 1907 : Partir sans manger.

Jouer du mirliton

Delvau, 1864 : Baiser une femme.

En jouant du mirlitir,
En jouant du mirliton.

(Refrain d’une chanson récente.)

Jouer du Napoléon

Delvau, 1864 : Faire sonner son gousset en passant devant une femme que l’on suppose aimer cette musique-là.

Delvau, 1866 : v. a. Payer ; dépenser sans compter, — dans l’argot des bohèmes, à qui ce jeu-là est interdit.

France, 1907 : Payer.

Jouer du piano

Delvau, 1866 : v. a. Se dit — dans l’argot des maquignons, d’un cheval qui frappe inégalement des pieds en courant.

France, 1907 : Terme sportique ; se dit d’un cheval qui frappe inégalement les pieds en courant.

Jouer du pouce

Delvau, 1866 : v. a. Dépenser de l’argent, — dans l’argot du peuple. Signifie aussi Compter de l’argent.

Rigaud, 1881 : Dépenser de l’argent. (Dict. comique.) Compter de l’argent à quelqu’un.

France, 1907 : Compter de l’argent.

Jouer du serre-croupière

Delvau, 1864 : Faire l’acte vénérien.

Jouer du vingt-deux

Bras-de-Fer, 1829 : Jouer du poignard.

France, 1907 : Donner des coups de couteau ; allusion aux couteaux dont se servent MM. les chourineurs de barrière, achetés un franc dix centimes dans les bazars. Ils entaillent le cuir humain tout comme les couteaux de dix francs.

Jouer du violon

Bras-de-Fer, 1829 : Scier ses fers.

Delvau, 1866 : v. n. Se dit — dans l’argot des écrivains fantaisistes, à propos des mouvements de systole et de diastole du cœur humain en proie à l’Amour, ce divin Paganini.

Delvau, 1866 : v. a. Scier ses fers, — dans l’argot des voleurs. On dit aussi Jouer de la harpe.

France, 1907 : Scier ses fers.

Les argousins faisaient des rondes fréquentes, pour s’assurer que personne ne s’occupait à jouer du violon.

(Marc Mario et Louis Launay, Vidocq)

Jouer la fille de l’air

Delvau, 1866 : v. a. S’en aller de quelque part ; s’enfuir, — dans l’argot des faubouriens.

France, 1907 : S’en aller, s’enfuir.

Tout marchait à ravir (pour cette canaille, s’entend), lorsque la rusée petite bonne annonça formellement, au beau matin, son intention de demander son compte et de jouer la Fille de l’Air.

(Marc Anfosse)

Jouer le cadavre

France, 1907 : Terme de joueur indiquant qu’on ne joue que lorsque la veine s’est déclarée contre quelqu’un. On prend alors les cartes pour l’achever, en faire au figuré un cadavre.

Jouer le mot

Fustier, 1889 : Argot théâtral. Souligner chaque mot à effet au point d’atténuer le caractère général du personnage qu’on représente.

France, 1907 : C’est, dans l’argot des gens de théâtre, appuyer sur chaque mot à cet effet. Ce ne sont que les mauvais acteurs qui jouent le mot, ou ceux qui ont affaire à un public ignorant et imbécile.

Jouer le point de vue

Fustier, 1889 : Argot de cercle ou mieux de tripot.

De la même famille est la « ficelle » qui consiste à suivre les cartes pendant leur distribution ; il y a des banquiers qui les donnent très haut, et l’on peut arriver, avec une certaine habitude, à les voir par-dessous. Si l’on aperçoit un neuf, on ajoute (à sa mise) tout ce qu’on peut ajouter. Cette grosse indélicatesse s’appelle jouer le point de vue.

(Carle des Perrières, Le Monde qui triche)

France, 1907 : C’est, dans l’argot des grecs, se placer de façon à apercevoir le dessous des cartes du banquier qui, de connivence, les donne de très haut. L’on ajoute alors à son enjeu, si l’on découvre le principal atout, tout ce qu’on peut ajouter.

Jouer un air (en)

France, 1907 : Courir.

Jouer un air de violon

Virmaître, 1894 : Prisonnier qui scie les barreaux de sa cellule pour s’évader (Argot des voleurs).

Jouer un pied de cochon

Larchey, 1865 : Tromper, décamper.

Vous avez donc voulu nous jouer un pied de cochon.

Canler.

Virmaître, 1894 : Jouer un bon tour à quelqu’un ; s’en aller, le laisser en plan au moment de payer son écot, sachant qu’il est sans le sou (Argot du peuple). N.

Rossignol, 1901 : Faire une méchanceté, ou une mauvaise farce à quelqu’un, c’est lui jouer un pied de cochon.

France, 1907 : Jouer un mauvais tour.

Après nous avoir bien fait poser, manger la botte et notre prêt, faire l’œil en coulisse et le pied de grue, la mâtine disparut avec un gendarme, nous jouant ainsi un pied de cochon.

(Les joyeusetés du régiment)

Main chaude (jouer à la)

Larchey, 1865 : Être guillotiné. V. Raccourcir.

Rigaud, 1881 : Être guillotiné. Allusion à la position du patient.

France, 1907 : Être guillotiné. Allusion à la posture du condamné mis sur la bascule et dont les mains sont liées derrière le dos. Acheter à la main chaude, payer comptant.

Musette (s’en faire jouer un air)

Virmaître, 1894 : Expression employée dans les maisons de rendez-vous pour désigner un certain travail très estimé des écoliers (Argot des filles).

Musique (faire, jouer de la)

Fustier, 1889 : Dénoncer.

Orgue (jouer de l’)

Rigaud, 1881 : Ronfler.

Virmaître, 1894 : Ronfler. Il ronfle comme un tuyau d’orgue. Il ronfle comme une toupie d’Allemagne. Allusion au ronflement sonore que fait la toupie en tournant sur elle-même (Argot du peuple).

France, 1907 : Ronfler.

Patin (jouer du)

France, 1907 : Se dépêcher. Quand un ancien crie à un fistot : « Patin ! » cela veut dire : dépêche-toi. Argot du Borda.

Piano (jouer du)

Rigaud, 1881 : Trotter d’une manière irrégulière, — dans le jargon des maquignons.

France, 1907 : Se dit d’un cheval qui a le trot désuni ; on dit aussi qu’il forge.

Pianoter, jouer du piano

Rigaud, 1881 : Filouter, — dans l’argot des voyous.

Pied de cochon (jouer un)

Rigaud, 1881 : Mystifier.

France, 1907 : Tromper, faire une mauvaise farce.

Pied levé (jouer au)

France, 1907 : Remplacer, sans en avoir été prévenu à l’avance, un artiste indisposé ou manquant.


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