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Défrimousser

Vidocq, 1837 : v. a. — Défigurer, gâter la figure.

Larchey, 1865 : Dévisager. V. Frime.

Delvau, 1866 : v. a. Défigurer quelqu’un, — dans le même argot [des voyous].

France, 1907 : Dévisager.

Du vent ! de la mousse !

Larchey, 1865 : Rien pour toi ! — Vent signifie ici vesse. — V. Mousse.

Delvau, 1866 : Phrase de l’argot des faubouriens, qui l’emploient fréquemment en réponse à quelque chose qui leur déplaît ou ne leur va pas. Ils disent aussi, soit : De l’anis ! soit : Des navets ! soit : Des nèfles ! soit : Du flan !
Qu’on ne croie pas l’expression moderne, car elle a des chevrons : « Si on la loue en toutes sortes de langues, elle n’aura que du vent en diverses façons, » dit La Serre, historiographe de France, dans un livre adressé à mademoiselle d’Arsy, fille d’honneur de la reine (1638).

Émoussé

Fustier, 1889 : Encore un des nombreux surnoms qui ont été donnés à la fleur de nos jeunes élégants.

Quant aux jeunes étriqués, efféminés, rachitiques dérivés des grelotteux, crevés, rez-de-chaussée, ils s’appelleront désormais des émoussés.

(Voltaire, mars 1887.)

Enfrimer ou enfrimousser

Virmaître, 1894 : Dévisager quelqu’un. Les agents de la Sûreté enfriment les voleurs pour reconnaître les récidivistes (Argot des voleurs).

Estafiler la frimousse

France, 1907 : Donner un coup de sabre sur la figure ; argot militaire.

Faire de la mousse

France, 1907 : Faire des manières, prendre de grands airs, faire l’important.

Le cocher. — C’est Blanche de Croissy qui m’a renseigné.
Le valet de pied. — Ah ! c’est vrai… tu as été cocher chez elle.
Le cocher, se rengorgeant. — Cocher et autre chose… La v’là… tiens… Blanche de Croissy !…
S’adressant à demi-voix à Blanche de Croissy qui passe en landau & huit ressorts :
— Oh ! là ! là !… Fais donc pas tant d’la mousse !… Tu sais ! Inutile avec moi, les magnes !… On n’monte pas l’coup à Bibi, mon petit chat.
Le valet de pied. — Oh ! elle a piqué un fard !
Le cocher. — Ben, elle m’a reconnu, quoi !

(Gyp, Au Bois)

Faire mousser

Larchey, 1865 : Louer immodérément.

Celui-ci commande de longs articles dans lesquels il faut faire mousser les modistes en dix lignes.

(Roqueplan)

Mousser : Écumer de rage.

Ne moussez donc pas comme ça.

(Labiche)

Mousseux : Faisant de l’effet redondant.

J’estime et j’honore celui qui est un peu mousseux dans sa façon de parler.

(La Bédollière)

Filer la mousse

France, 1907 : Faire ses besoins.

Frime, frimousse

Rigaud, 1881 : Figure, physionomie. — Frime à la manque, borgne, défiguré.

Frimousse

Ansiaume, 1821 : Figure, visage.

Je lui ai moucheté 3 camoufflets sur la frimousse.

Raban et Saint-Hilaire, 1829 : Visage.

Larchey, 1865 : Visage. — Diminutif de Frime.

C’est bien là le son du grelot, si ce n’est pas la frimousse.

(Balzac)

On a dit aussi firlimousse :

Je voy bien à leur physionomie ou firlimousse, mine et trogne, que l’une est subjecte au vin.

(Parlement nouveau, par D. Martin, Strasbourg, 1660)

Delvau, 1866 : s. f. Visage, — dans l’argot des faubouriens. C’est pour ma frimousse. C’est pour moi. L’expression a des cheveux blancs :

«… De tartes et de talmouses,
On se barbouille les frimouses. »

a écrit l’auteur de la Henriade travestie.

La Rue, 1894 : Visage (de jeune femme, d’enfant).

Virmaître, 1894 : Vieille expression qui veut dire visage. On la trouve dans la Henriade travestie (Argot du peuple).

Rossignol, 1901 : Visage.

France, 1907 : Visage, physionomie.

Une fois mariée, pourvue d’un éditeur responsable, elle saura bien se créer une existence selon ses goûts. Sa frimousse de Parisienne futée, sa tenue à peine réservée et qui se ferait volontiers provocante, ne laissent aucune hésitation sur les projets formés par cette petite tête à l’apparence frivole. Le choix de ses amants futurs l’inquiète plus que celui du mari qu’elle va chercher. Ah ! si elle était libre, comme elle mordrait vite à la pomme !

(Yvan Bouvier)

Et aux abois, retombée sur le trottoir avec, pour tout capital, sa frimousse drôle, ses lèvres et ce que Virelocque eût appelé son instrument de travail, elle avait enfin pensé à son petit guerluchon qui végétait là-bas, là-bas en province, se décidait à le reprendre, à lui demander le vivre et le couvert, comme un pauvre oiseau perdu qui cherche un colombier.

(Mora)

Pauvre Repoussoir ! Pauvre Taupe ! Elle suivait pour le contraste ; elle suivait pour mettre en valeur, grâce à son horrible frimousse, les charmes de madame ; elle suivait pour arrêter le bon client sous l’œillade amoureuse de sa compagne ; elle suivait pour jeter le p’sstt, p’sstt ! et se détourner, en gémissant : « Madame est belle !… Regarde-la… Ne me regarde pas… Aimez-vous !… » Elle suivait pour aider, pour souffrir, pour allumer, pour pleurer, — pour en mourir.

(Dubut de Laforest)

Frimousser

Vidocq, 1837 : v. a. — Tricher au jeu, préparer les

Larchey, 1865 : Tricher (Vidocq). — Mot à mot : faire des signes de tête révélateurs. — Frimousseur : Tricheur.

Delvau, 1866 : v. n. Tricher au jeu en se donnant les figures à chaque coup, — dans l’argot des voleurs.

Frimoussette

France, 1907 : Petite frimousse.

Une frimoussette nichée dans une perruque à marteaux. Allongée dans les ramages d’un fauteuil, elle écoutait babiller trois dames, et l’index posé sur une mouche du menton, ironique, agaçait de coups de pointes sa jupe à la circassienne.

(Georges d’Esparbès)

Frimousseur

Delvau, 1866 : s. m. Tricheur.

Rigaud, 1881 : Tricheur. — Frimousser, tricher. C’est mot à mot : se donner les figures, « frimousses, » du jeu.

Lâcher la mousseline

France, 1907 : Neiger.

Le ciel restait d’une vilaine couleur de plomb, et la neige, amassée là-haut, coiffait le quartier d’une calotte de glace… Gervaise levait le nez en priant le bon Dieu de ne pas lâcher la mousseline de suite.

(Émile Zola, L’Assommoir)

Mouscaille, mousse

Rigaud, 1881 : Matière fécale.

Mousse

d’Hautel, 1808 : Pierre qui roule n’amasse point de mousse. Signifie, qu’il ne faut pas changer à chaque instant de métier, si l’on veut amasser de la fortune ; mais bien en choisir un, et s’y tenir.

anon., 1827 : M.

Bras-de-Fer, 1829 : M…

Halbert, 1849 : Excrément.

Larchey, 1865 : Excrément. — On s’injurie fréquemment dans le peuple par ces mots : Vent et mousse pour toi !

Delvau, 1866 : s. f. Le résultat de la fonction du plexus mésentérique, — dans l’argot des marbriers de cimetière.

Delvau, 1866 : s. m. Apprenti commis, — dans l’argot des calicots.

Rigaud, 1881 : Vieux mot injurieux, très en vogue aux XVe et XVIe siècles, synonyme de bran et auquel à succédé le fameux « merde » de nos jours, qui semble répondre à toutes les situations tendues.

Mousse pour le guet ; bran pour les sergents.

(Adages français)

La Rue, 1894 : Excrément. Mousser, aller à la selle. De la mousse ! Non ! Rien ! Mousserie, latrines.

Rossignol, 1901 : Couteau.

France, 1907 : Excrément. Vieux mot.

Mousse (faire de la)

Rigaud, 1881 : Faire des embarras, chercher à briller, faire grand étalage de toilette.

La dite belle se promenait devant ces agents, faisant le plus de mousse possible aux yeux des nobles étrangers.

(Figaro du 28 oct. 1878)

Rossignol, 1901 : Faire des épates ou des manières, c’est faire de la mousse.

Mousseline

Vidocq, 1837 : s. m. — Pain blanc.

Halbert, 1849 : Pain blanc.

Delvau, 1866 : s. f. Fers dont on charge un prisonnier, — dans l’argot des marbriers de cimetière.

Delvau, 1866 : s. f. Pain blanc, léger, agréable au toucher comme au goût, — dans l’argot des faubouriens.

Rigaud, 1881 : Fers de prisonniers. (Larchey)

Rigaud, 1881 : Pièce d’argent. — Pain blanc. — Sorte de gâteau de Savoie.

La Rue, 1894 : Fers de prisonniers. Pain blanc. Pièce d’argent.

France, 1907 : Fers d’un condamné à la chaîne.

France, 1907 : Pain blanc.

France, 1907 : Pièces d’argent.

Mousseliné

Ansiaume, 1821 : Gâteau feuilleté.

Veux-tu venir ? Nous tortillerons un mousseliné.

Mousser

d’Hautel, 1808 : Faire mousser un succès ; un avantage ; sa réputation. Pour dire, exagérer le mérite d’un succès ; chercher à en hausser la valeur ; vanter sa réputation.

Halbert, 1849 : Satisfaire ses besoins.

Delvau, 1866 : v. n. Alvum deponere.

Delvau, 1866 : v. n. Avoir du succès, — dans l’argot des gens de lettres et des comédiens. Faire mousser. Préparer le succès d’un auteur ou d’une pièce par des éloges exagérés et souvent répétés.

Delvau, 1866 : v. n. S’emporter, être en rage, de dépit ou de colère, — dans l’argot des faubouriens.

Rigaud, 1881 : Être en colère. — Exagérer. — Faire mousser, exagérer les dualités d’une personne, la valeur d’une chose.

France, 1907 : Faire ses besoins.

France, 1907 : S’impatienter.

Mousser (se faire)

Delvau, 1866 : Se vanter, parler sans cesse de ses talents ou de ses qualités. Argot du peuple.

France, 1907 : Se faire valoir.

Mousserie

Halbert, 1849 : Latrine.

Delvau, 1866 : s. f. Water-closets, — dans l’argot des voyous.

Virmaître, 1894 : Fosse d’aisance des prisons (Argot des voleurs).

France, 1907 : Latrines.

Mousseuse

Fustier, 1889 : Femme galante, à la mode.

Mousseuse est pimpant, léger, provocant, vaporeux ; mousseuse donne bien l’idée du bruissement de la soie, du froufrou du satin, de la joyeuse envolée des jupes de batiste et de dentelles. La mousse est ce qui brille, scintille, pétille, émoustille. Voilà pourquoi mousseuse, un mot significatif et complet, mérite droit de cité ; voilà pourquoi mousseuse court grand’chance d’être adopté par la gent boulevardière… Les débutantes ès-galanterie deviendront des moussettes.

(Voltaire, 9 mars 1887)

France, 1907 : Nom par lequel quelques journalistes désignent les demoiselles qui trafiquent de ce que Dumas fils appelait leur capital.

Un de nos confrères du Voltaire propose d’appeler mousseuses les jolies créatures dénuées de préjugés qui, a dit M. Prudhomme, « passent une existence qui pourrait être plus chastement employée à faire des indécences qui leur rapportent de l’argnt ».
Mousseuse ne saurait nous déplaire ; le terme est galant et non dénué de signification.
Va donc pour mousseuse.
Je doute que mousseuse ait la fortune d’horizontale.

(Maxime Boucheron, Écho de Paris, 1881)

Mousseux

d’Hautel, 1808 : Il a un genre mousseux. Se dit d’un homme qui a une mauvaise tournure ; qui a les mœurs, les manières et les habitudes des gens de dessus le port.

Delvau, 1866 : adj. Redondant, hyperbolique, — dans l’argot des gens de lettres et des comédiens.

Pierre qui roule n’amasse pas mousse

France, 1907 : Ce dicton se trouve à peu près dans toutes les langues. Pietra mossa son fa muschio, disent les Italiens qui ont traduit le latin Saxum volutum non obducitur musco. On disait encore :

Pierre souvent remuée
De la mousse n’est vellée.

C’est l’expression de l’esprit casanier de nos ancêtres qui n’aimaient guère à se déplacer, un des défauts des races latines filles de la Grèce, dont ce dicton est originaire. Les Italiens disent encore : Albero spesso traspiantato mai di frutti é caricato, traduction d’un autre vieux dicton français :

Arbre souvent transplanté
Ne porte pas fruit à planté.

Cependant les Anglais, voyageurs par excellence, ont adopté ce mot à mot du nôtre : A rolling stone gathers no moss. Mais il y a des gens prudents et timorés partout.

Va, mon vieux, va comme j’te pousse,
À gauche, à droit’, va, ça fait rien,
Va, pierr’ qui roule amass’ pas mousse,
J’m’appell’ pas Pierre et je l’sais bien.

(Aristide Bruant, Dans la Rue)

Plamousse

Delvau, 1866 : s. f. Soufflet, dans l’argot du peuple, qui a dit jadis Mouse pour Visage.

France, 1907 : Soufflet, gifle ; argot populaire ; littéralement, au plat sur la mousse, vieux mot pour visage.

Sainte Mousseline

Delvau, 1866 : s. f. Une sainte de la création de Victorien Sardou (La Famille Benoiton), et qu’invoquent aujourd’hui, par genre, les mères de famille qui suivent les modes de la morale comme elles suivent les modes… de la Mode. Voici donc l’oraison que murmurent à cette heure de jolies lèvres parisiennes : « Ah ! Mousseline, blanche Mousseline, des mères ingrates qui te devaient leurs maris t’ont reniée pour leurs enfants ! Sainte Mousseline, vierge de la toilette, sauve nos filles qui se noient dans des flots de dentelles ! » Amen !

France, 1907 : Robe en mousseline blanche.

Trémousser

d’Hautel, 1808 : Se trémousser. Se mouvoir ; se remuer en tout sens ; s’agiter, s’inquiéter, se tourmenter. Le peuple dit, trimousser.

Trémousser (se)

Delvau, 1864 : Jouer des fesses et des reins. S’agiter sous l’homme, — ou sur la femme, selon le plaisir que l’on ressent et que l’on veut faire partager ; afin d’arriver a la jouissance mutuelle.

Amusez-vous, trémoussez-vous
Amusez-vous, belles ;
Amusez-vous, ne craignez rien,
Trémoussez-vous bien

(Désaugiers)

Quoique usé, le vieux Mondor
Pour Lisette soupire
L’âge a rouillé son ressort
Mais il se trémousse encor
Pour rire.

(Piton)

Trémousser le baluchon

France, 1907 : Agiter, porter au cerveau. Se dit d’une boisson capiteuse. Du vin à faire trémousser le baluchon.


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