Vidocq, 1837 : s. f. — Carte de géographie.
Bremme de pacquelins
Pacquelin
Vidocq, 1837 : s. m. — Pays.
Rigaud, 1881 : Pays. — Brème de pacquelin, carte de géographie. — Pacquelin du raboin, pays du diable, enfer.
Boutmy, 1883 : s. m. Pays natal. Mot emprunté à l’argot des voleurs.
Un suage est à maquiller la sorgue dans la tolle du ratichon du pacquelin… — Un coup est à faire, la nuit dans la maison du curé du pays…
(Lettre d’un assassin à ses complices)
C’est donc à tort que quelques-uns disent patelin.
La Rue, 1894 : Pays. Ville.
France, 1907 : Pays natal ; argot des voleurs. On dit communément et à tort patelin, puisque pacquelin est une dérivation du latin pagus, village. Brême de pacquelin, carte géographique ; le pacquelin du raboin, le pays du diable, l’enfer.
Pacquelin du rabouin
Vidocq, 1837 : s. m. — Enfer, pays du diable.
Pacquelin, linage, lineur, liner
Larchey, 1865 : Ces quatre mots répondent en argot à Pays, Voyage, Voyageur et Voyager (Vidocq). — On trouve dans Bailly les formes Paclin, Patelin, Pasquelin.
Pacquelinage
Vidocq, 1837 : s. m. — Voyage.
Rigaud, 1881 : Voyage. — Pacqueliner, voyager. — Pacquelineur, voyageur.
France, 1907 : Voyage.
Pacqueliner
Vidocq, 1837 : v. a. — Voyager.
La Rue, 1894 : Voyager. Pacquelinage, voyage. Pacquelineur, voyageur.
France, 1907 : Voyager.
Pacquelineur
Vidocq, 1837 : s. m. — Voyageur.
France, 1907 : Voyageur.
Pilier de pacquelin
France, 1907 : Voyageur de commerce ; argot des voleurs.
Piliers de pacquelin
Vidocq, 1837 : Commis voyageurs. Les voleurs nomment Piliers de Pacguelins une nouvelle espèce d’escrocs qui exploitent les hôteliers de province, en procédant de la manière que je vais indiquer.
L’un d’eux quitte Paris, muni de tout l’attirail d’un commis voyageur, et arrive dans une petite ville ; il descend à l’hôtel dans lequel logent habituellement ceux dont il se donne la qualité ; il paie exactement sa dépense, et, après deux ou trois jours consacrés à étudier le caractère de ses hôtes, il se fait indiquer les personnes de la ville susceptibles d’acheter quelques-uns des articles qu’il est, dit-il, chargé de placer. L’hôte, comme on le pense bien, s’empresse de faire ce qu’il désire, et à la fin de chaque journée il ne manque pas de lui demander si ses démarches ont été couronnées de succès. L’escroc, qui prend habituellement la qualité de commis voyageur en librairie, lui répond qu’il est très-content de sa tournée, et lui montre grande quantité de bulletins de souscription. Lorsque quelques jours, que l’escroc a employés à courir la ville, sont passés, il annonce à son hôte qu’il va parcourir les villes environnantes. « Il peut se faire que pendant mon absence, qui durera quelques jours, dit-il, il m’arrive une caisse de marchandises contre remboursement. Je ne sais pas positivement ce qu’il faudra payer ; je vais cependant vous laisser 400 francs, si cette somme est trop forte, vous me remettrez l’excédant à mon retour, si elle n’est pas assez forte, vous aurez la bonté d’ajouter ce qui manquera, et je vous en tiendrai compte. » L’escroc laisse en effet 400 fr. à son hôte, et part. Quelques jours après son départ une caisse très-lourde arrive à l’hôtellerie, contre remboursement de 875 francs et quelques centimes ; l’hôte, avant de payer ce qu’on lui demande, hésite bien quelques minutes, mais sa femme, qui a été séduite par les manières gracieuses de l’escroc, lui fait observer qu’il ne risque rien, puisqu’une valeur de 875 francs reste entre ses mains en garantie d’une somme de 475. L’hôte paie, et son argent va joindre à Paris l’expéditeur de la caisse, qui n’est autre que le compère de l’escroc voyageur.
Il est inutile de dire que la caisse ne contient que des pierres et du foin.
Ce truc, dit-on, a été mis en usage il n’y a pas encore long-temps, par un très-jeune homme qui promet d’aller fort loin s’il n’est pas arrêté dans sa course.
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