Clémens, 1840 : Courir (la campagne, le grand chemin).
Arpenter (le trimar, la cambrouse)
Battre le trimar
France, 1907 : Même sens que battre le quart.
Elle avait été amenée là par deux horribles petits drôles, un ex-tourneur en cuivre et un aide emballeur, qui avaient lâché l’atelier pour cultiver le bonneteau, le vol à la tire et les rôdeuses de barrières. Ils étaient en train de dresser « la gonzesse » avant de l’envoyer « battre le trimar », lorsque les roussins, « les vaches », survinrent et coupèrent court à l’idylle.
(Albert Cim)
Faire la grande soulasse sur le trimard
France, 1907 : Assassiner sur les grandes routes.
Grand trimar
Vidocq, 1837 : s. m. — Grand chemin. Terme des voleurs parisiens.
M.D., 1844 : Grand’ route.
Grand trimard
France, 1907 : Grande route.
Roulotte du grand trimard
France, 1907 : Wagon.
Suer (faire) un chêne sur le trimar
Vidocq, 1837 : Assassiner un homme sur la route.
Travailler sur les grands trimards
Ansiaume, 1821 : Voler sur les grandes routes.
Pour moi sur les trimards autour des roulantes.
Trimancher, trimarder, trimer
Raban et Saint-Hilaire, 1829 : Marcher, cheminer.
Trimar
Clémens, 1840 : Grand chemin.
Larchey, 1865 : Grande route, où triment les voyageurs. V. Butter.
Travailler sur le grand trimar, c’est voler sur le grand chemin.
(Cinquante mille voleurs de plus à Paris, Paris, 1830, in-8)
Trime : Rue. — Trimin : Chemin.
Sur mon trimin rencontre Un pègre de quartier.
(Vidocq)
Diminutif de Trimar. Faire son trimar se dit des filles qui se promènent la nuit pour raccrocher. V. paillasson.
Delvau, 1866 : s. m. Chemin. — dans l’argot des voleurs, qui y triment souvent en attendant leurs victimes. Grand trimar. Grande route. On dit aussi Grande tire.
Rigaud, 1881 : Éventaire ; balle de marchand ambulant, boutique de marchand forain.
La Rue, 1894 : Chemin, rue. Eventaire. Balle. Grand trimar, grande route.
France, 1907 : Éventaire.
Trimar (aller au)
Rigaud, 1881 : Sortir pour voler sur la voie publique, — dans le jargon des voleurs.
Trimar (faire son)
Delvau, 1866 : Raccrocher, — dans l’argot des filles.
Trimar (patiner le)
Rigaud, 1881 : Raccrocher, — dans l’argot des filles.
Trimar, grand trimar
Rigaud, 1881 : Route, voie publique, — dans le jargon des voleurs, qui disent également : Trime et grande tire.
Trimar, trimard
France, 1907 : Route, chemin. Aller sur le trimard, voyager. Travailler sur le grand trimard, dévaliser, voler sur les grands chemins ; argot des voleurs et des vagabonds, du verbe trimer, marcher beaucoup avec fatigue.
Moi, j’suis pas né faubourg Germain
(En v’là d’un quartier que j’détesse),
Sans m’la fouler j’vas mon p’tit ch’min
Comm’ l’empoyé d’la p’tit’ vitesse :
Tous les soirs j’descends sur l’trimard
Ma marmit’, pour qu’alle y turbine,
Et, pendant qu’la goss’ fait son quart,
J’m’en vas m’envoyer eun’ chopine.
(É. Blédort)
Trimard
Ansiaume, 1821 : Chemin.
Dans la sorgue de la fourmillante sur le trimard.
anon., 1827 : Chemin.
Raban et Saint-Hilaire, 1829 : Chemin. Faire suer le chêne sur le grand trimard, assassiner sur la grande route.
Bras-de-Fer, 1829 : Chemin.
Vidocq, 1837 : s. m. — Chemin.
(Le Jargon, ou Langage de l’Argot moderne)
Halbert, 1849 : Chemin.
Virmaître, 1894 : Chemin. Grand trimard : grande route (Argot des voleurs).
Rossignol, 1901 : Chemin, route. Un ouvrier qui va de ville en ville chercher du travail, va sur le trimard.
Hayard, 1907 : Chemin.
Trimard (grand)
Ansiaume, 1821 : Grande route.
Mon phlanchet, mot, c’est sur le grand trimard.
Trimard (sur le)
anon., 1907 : En campagne.
Trimardant
France, 1907 : Voyageur ; argot des vagabonds.
Trimarde
un détenu, 1846 : Rue.
Delvau, 1866 : s. f. Rue. On dit aussi Trime.
France, 1907 : Rue.
Trimarder
Delvau, 1866 : Voyager.
Rigaud, 1881 : Marcher.
Virmaître, 1894 : Voyager. Quand un apprenti a appris son état, pour se former, il fait son tour de France. Il trimarde, mais en travaillant. Mot à mot : parcourir les grandes routes. Ceux qui trimardent ne sont autre chose que des vagabonds ; ils ont une profession, mais ne travaillent jamais. Cette profession leur sert pour mendier. Le truc est des plus simples : Le trimardeur, supposons le compositeur typographe, entre dans un atelier avec la quasi-certitude qu’il ne sera pas embauché, c’est ce qu’il souhaite. Il demande mèche ; on lui répond qu’il n’y a pas de place vacante, alors il lâche son boniment :
— Il vient de loin, de Paris ; il a été malade en chemin, il est dans la plus affreuse misère, il sollicite la permission de faire la quête. Le patron donne, les compagnons donnent aussi ; ils savent bien que c’est un fainéant, mais les typos ont bon cœur, ils préfèrent être volés dix fois que d’en refuser une à une misère véritable.
Avec ce métier, les trimardeurs sont les gens les plus heureux du monde (Argot d’imprimerie). N.
Hayard, 1907 : Voyager à pied.
France, 1907 : Voyager, marcher sur les routes.
Que je dise aux aminches une histoire que j’ai entendue dans les montagnes de l’Auvergne, au temps où je trimaridais :
En ce temps-là, y avait entre le village en question et la ville, à un endroit tout à fait désert appelé « les Foulanges »,un voleur à la coule, qui foutait le trac aux richards…
(Almanach du Père Peinard, 1894)
Depuis bien longtemps je trimarde,
Je suis le petit camelot ;
La liberté pour camarade,
Je vais portant mon bibelot.
Le ciel pour plafond sur la tête,
Je marche au rythme de la fête.
Allons, mesdames, en avant
Pour entendre le boniment.
(Chanson des Mercadots)
Trimarder, trimancher
La Rue, 1894 : Marcher. Voyager.
Trimarder, trimer
anon., 1827 / Bras-de-Fer, 1829 : Cheminer, marcher.
Trimardeur
Fustier, 1889 : Voleur de grand chemin. (V. Delvau : Trimar.)
Rossignol, 1901 : Celui qui voyage sur les routes. Celui qui travaille beaucoup est aussi un trimardeur.
France, 1907 : Nomade, vagabond, individu qui marche sur les routes, qui arpente le trimard. Argot populaire.
À côté du premier anarchiste qui est un théoricien pur (Satan), nous voyons apparaître le premier magistrat bourgeois. Le créateur punit sans pitié sa créature pour une pomme volée ! Il condamne l’homme au labeur sans espoir — les travaux forcés à perpétuité, — la femme à l’esclavage, à l’enfantement dans la douleur. Il les chasse, il les exproprie, il requiert la force armée pour les expulser. Regardez Adam fuyant par le monde, nu, sans défense, terrifié sous le glaive flamboyant de l’archange, c’est le premier trimardeur. Il porte l’anarchie en lui à travers l’humanité.
(Flor O’Squarr, Les Coulisses de l’anarchie)
Je sais bien que d’être empereur
Ou seulement roi de Hollande
Ça rapporte plus qu’d’être trimardeur
Ou que d’faire de la contrebande,
Mais c’est égal, j’crois que les pauvres vieux
N’sont plus tout à fait à leur aise
Et que d’puis le p’tit père Louis XVI
C’est un métier qu’est rien dangereux.
(J.-B. Clément)
Trimardeuse
Virmaître, 1894 : Fille publique qui fait le trottoir. L’asphalte n’est pas la grande route, on l’appelle néanmoins le trimard parce que la fille y trime (Argot des souteneurs).
Trimare
d’Hautel, 1808 : Le grand trimare. Terme d’argot, qui signifie le grand chemin.
Trimart
un détenu, 1846 : Chemin.
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