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Croire le premier moutardier du pape (se)

Delvau, 1866 : Se donner des airs d’importance, faire le suffisant, l’entendu, — dans l’argot du peuple, qui a ouï parler du cas que les papes, notamment Clément VII, faisaient de leurs fabricants de moutarde, justement enorgueillis.

France, 1907 : Se donner et se croire beaucoup d’importance ; montrer une suffisance que rien ne justifie. Ce dicton populaire vient de ce que le pape Clément VIII éleva a des postes importants dans ses cuisines trois marmitons qui excellaient à préparer la moutarde.

Envoyer une lettre chargée au pape

Virmaître, 1894 : Allusion au papier employé qui est en effet chargé d’un singulier cachet (Argot du peuple). V. Déballer.

Gueulent (les soupapes)

Rigaud, 1881 : Terme des ouvriers du fer, des mécaniciens, lorsqu’ils veulent dire que la vapeur s’échappe par les soupapes. Au figuré, c’est lorsqu’un ivrogne donne congé aux flots de liquide qu’il a absorbés.

Moutardier du pape

Delvau, 1866 : s. m. Homme qui s’en fait accroire, imbécile vaniteux. On dit qu’il se croit le premier moutardier du pape.

La Rue, 1894 : Vaniteux.

France, 1907 : Vaniteux.

Un pape — on ne dit pas lequel, mais c’est du temps que les papes habitaient Avignon — était harcelé par un Dijonnais qui se prétendait son neveu et demandait, à ce titre, quelque faveur spéciale. Sa Sainteté, lassée de ces importunités, dit à son secrétaire :
— Ce gaillard ne me laissera pas en paix. Il se peut qu’il soit mon parent. À quel emploi pourrais-je le nommer ?
— Saint-Père, répondit le secrétaire, j’ai pris déjà des informations ; il existe, en effet, quelque parenté lointaine, mais le postulant ne me paraît avoir besoin de rien, du moins pécuniairement. C’est un riche fabricant de moutarde.
— Voilà notre affaire, dit en riant le pape. Écrivez-lui de m’envoyer quelques pots de moutardes, et faites-lui savoir que je le nomme mon premier moutardier.
Le Dijonnais, — dit Ch. Ferrand — heureux de cette réponse, proclama partout sa bonne fortune, et se para en toute circonstance du titre original qui lui était conféré. Ses voisins ne manquèrent pas d’en rire, et depuis lors le dicton s’est acclimaté avec le sens que tout le monde connaît.

Moutardier du pape (premier)

Rigaud, 1881 : Sot orgueilleux.

Nez du pape

France, 1907 : Le croupion d’une volaille, le bonnet d’évêque. Les Anglais disent parson’s nose, le nez du curé.

Ouvrir sa soupape

Virmaître, 1894 : Péter bruyamment. Allusion à la soupape de la chaudière qui se soulève pour laisser échapper la vapeur quand la pression est trop haute. On crie à celui qui s’oublie aussi fort :
— Ferme ta soupape, ça pue (Argot du peuple). N.

Pape

d’Hautel, 1808 : On dit, lorsque deux personnes expriment en même temps la même pensée, qu’elles ont fait un pape.

Delvau, 1866 : s. m. Imbécile, — dans l’argot des faubouriens.

Rigaud, 1881 : Imbécile, — dans le jargon des voleurs. C’est une variante très altérée de pante.

La Rue, 1894 : Imbécile. Verre de rhum.

France, 1907 : Le commandant de l’école navale ; argot du Borda.

France, 1907 : Imbécile ; argot des faubouriens.

France, 1907 : Verre de rhum ou de bitter.

Au Quartier latin, l’absinthe s’appelle une purée, l’eau-de-vie un pétrole, le bock un cercueil, le bitter un pape.

(Mémoires de M. Claude)

On appelle ainsi et plus exactement un verre de rhum en jouant sur les mots Rome et pape.

Pape (soldat du)

Larchey, 1865 : Mauvais soldat.

Soldats du pape, méchantes troupes. Machiavel a dit que les compagnies de l’église sont le déshonneur de la gendarmerie.

Le Duchat, 1738.

Le terme remonterait donc au seizième siècle.

Vous êtes bien des soldats du pape. Est-ce que par hasard un jupon vous ferait peur ?

L. Reybaud.

Pape (un)

Rigaud, 1881 : Un verre de rhum. Le mot pape implique l’idée de Rome, et Rome fournit l’occasion d’un déplorable jeu de mots.

Pape Colas

Delvau, 1866 : s. m. Homme qui aime à prendre ses aises, à se prélasser, — dans l’argot du peuple.

Papegot

France, 1907 : Individu soumis au pape, dévot, hypocrite ; altération du vieux français papegaut.

Allons, enfants de la croustille,
Le jour de boire est arrivé !
C’est pour nous que le boudin grille,
C’est pour nous qu’il est préparé.
Entendez-vous dans la cuisine
Bouillir les marmites, les pots ?
Ah ! ne serions-nous pas bien sots
Si nous leur faisions triste mine ?
À table, papegots ! Vidons tous ces flacons !
Buvons, buvons !
Qu’un nectar pur abreuve nos poumons !

(La Marseillaise des curés)

Papelard

d’Hautel, 1808 : Fourbe, hypocrite, faux dévot.

Halbert, 1849 : Papier.

Larchey, 1865 : Papier (Vidocq). Corruption de mot.

Delvau, 1866 : s. m. Papier, — dans l’argot des voleurs, qui ont voulu coudre une désinence de fantaisie au papel espagnol.

Rigaud, 1881 : Papier ; de l’espagnol papel.

La Rue, 1894 : Papier. Tout papier imprimé vendu par le camelot dans la rue.

Rossignol, 1901 : Marchand de journaux.

Hayard, 1907 : Papier.

France, 1907 : Papier ; argot des voleurs. « Maquiller le papelard », écrire. Tout papier imprimé vendu par les camelots dans la rue est appelé papelard.

anon., 1907 : Papier.

Paper-hunt

France, 1907 : Chasse au papier. Anglicisme et de nom et de chose. C’est une sorte de steeple-chase (course au clocher), où un cavalier part en avant, muni d’un sac plein de petits morceaux de papier qu’il sème sur sa route en franchissant tous les obstacles qu’il rencontre, murs, haies, fosses. Les autres, cavaliers et amazones, qui partent dix ou quinze minutes après lui, doivent suivre ses traces.

Paperasser

d’Hautel, 1808 : Feuilleter de vieilles paperasses, remuer de vieux papiers.

Paperassier

d’Hautel, 1808 : Mauvais écrivain, auteur verbeux ; celui qui, pour se donner de l’importance, aime à ramasser, à conserver des papiers inutiles.

Pièce du Pape, pièce suisse

Rigaud, 1881 : Femme de mauvaise mine. Les voyous employaient cette expression à l’époque où la convention monétaire n’existait pas entre la France et les États-Romains, entre la France et la Suisse. Les pièces du Pape et les pièces suisses étaient refusées.

Soldat du pape

Larchey, 1865 : Voir pape.

Delvau, 1866 : s. m. Mauvais soldat, — dans l’argot du peuple.

Rigaud, 1881 : Mauvais soldat. Soldat qui préfère le feu de la cuisine au feu de peloton.

France, 1907 : Mauvais soldat.

Soupape

Virmaître, 1894 : Casquette (Argot des souteneurs).

Soupape (serrer la)

Rigaud, 1881 : Cherchez à étrangler son adversaire, — dans le jargon des ouvriers du fer.

France, 1907 : Étrangler ou chercher à étrangler ; argot populaire. Faire cracher ses soupapes, s’enivrer ; argot des mécaniciens.

Soupapes (faire cracher ses)

Rigaud, 1881 : Se griser, — dans le même jargon.


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