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Bas de buffet (vieux)

Rigaud, 1881 : Vieillard ridicule, vieille femme à prétentions.

Bas quelque part (avoir un vieux)

Rigaud, 1881 : Avoir des économies. Les gens de la campagne placent encore leurs économies dans des bas ; de là l’expression.

Chirurgien en vieux

Delvau, 1866 : s. m. Savetier qui répare les vieux cuirs, — dans l’argot des faubouriens.

Rigaud, 1881 : Savetier. (A. Delvau)

France, 1907 : Savetier.

Connaître un vieux

Delvau, 1864 : Servir de maîtresse à un vieux libertin, essayer de tous les moyens connus pour le faire godiller.

J’ me mets à connaît’ un vieux, encore un autr’, un troisième, et pis, et pis…

(Henry Monnier)

Coup de vieux (recevoir un)

Rigaud, 1881 : Toucher à la quarantaine, en parlant d’une femme, — dans le jargon des hommes de lettres et des artistes.

Débris (vieux)

Rigaud, 1881 : Homme vieux, cassé, femme vieille, cassée.

Fagot (vieux)

Ansiaume, 1821 : Forçat (vieux).

C’est un vieux fagot, il ne mangera pas sur nous.

Faire de vieux os (ne pas)

Delvau, 1866 : v. a. Ne pas demeurer longtemps dans un emploi, dans un logement, etc. Signifie aussi : N’être pas destiné à mourir de vieillesse, par suite de maladie héréditaire ou de santé débile.

Grognard (vieux)

Merlin, 1888 : Vieux soldat.

Hérode (vieux comme)

France, 1907 : Chose si vieille qu’on peut la faire remonter à Hérode. Mais quel Hérode ? On en compte plusieurs en Judée. Le premier est Hérode le Grand ou l’Ascalonite. C’est lui qui, après avoir tué sa femme et trois de ses fils, ordonna – dit la légende chrétienne – le massacre des petits enfants de Bethléem. Viennent ensuite Hérode Antipas, qui, à la demande de sa femme Hérodiade, fit trancher la tête à Jean-Baptiste ; Hérode Philippe, Hérode Agrippa et Hérode Agrippa II, à qui l’empereur Clande enleva le royaume de Judée. Il est probable que l’Hérode dont on parle est le premier, qui, par rapport à ses descendants, était appelé le vieil Hérode.

Jeu (vieux)

Rigaud, 1881 : Vieille école, ancien régime, vieux système. — L’écrivain qui emploie dans un livre des moyens usés, des rengaines pour charmer ses lecteurs : vieux jeu. — L’auteur dramatique dont les procédés scéniques, le dialogue rappellent soit l’exagération des romantiques, soit la monotonie des classiques : vieux jeu. — L’avocat, l’orateur qui effeuille à la barre, à la tribune, les vieilles fleurs desséchées de la rhétorique, celui qui dit : « Nos modernes Hétaïres, le vaisseau de l’État conduit par d’habiles pilotes, l’honorable organe du ministère public, l’hydre de l’anarchie ose relever la tête… » vieux jeu. — Celui qui appelle sa femme « sa moitié » ; celui qui, en quittant un ami, le prie de « mettre ses respectueux hommages aux pieds de madame » ; vieux jeu, vieux jeu.

France, 1907 : Anciennes habitudes hors de cour, usages passés de mode, plaisanteries rabattues.

Quand, vers la trentaine, le comte Sosthène d’Apremont, après une éducation provinciale et vieux jeu sous les jupons maternels, devenu grand gas balourd et hobereau savantasse, décoré du pape, avait eu, comme il convient, l’idée du mariage…

(Gaëtan de Meaulne)

Jeune angelot, vieux diable

France, 1907 : Quand on a été trop sage en sa jeunesse, le diable, qui ne perd rien, se rattrape en la vieillesse. Ce proverbe est du XVe siècle : on le retrouve au XVIe un peu modifié dans Rabelais : « De jeune hermite, vieil diable, notez ce proverbe authentique. »

Tel qui s’est toujours bien conduit
Souvent dans ses vieux jours succombe ;
Notre raison ressemble au fruit ;
Quand elle est trop mûre, elle tombe.

(Panard)

Nous avons l’antithèse : Quand le diable se fait vieux, il devient ermite.

Lard (vieux)

Virmaître, 1894 : Terme de mépris employé pour qualifier les vieilles rouleuses. Superlatif : Vieux lard rance (Argot du peuple). N.

France, 1907 : « Terme de mépris employé pour qualifier les vieilles rouleuses. Superlatif : vieux lard rance. » (Ch. Virmaître)

Un vieux lard qui rôdait chaque nuit autour du quartier en quête d’un garde d’écurie amoureux ou compatissant qui lui offrit une place sur la litière…

(Les Joyeusetés du régiment)

Meuble (vieux)

Larchey, 1865 : Personne usée, incapable de service.

Prends garde à toi, vieux meuble, affreuse bohémienne !

(Les Folles Nuits du Prado, 1854)

Rigaud, 1881 : Vieille femme, vieille courtisane.

Modèle (vieux)

Fustier, 1889 : Grand-parent.

Il avait éloigné tous les vieux modèles, comme nous disons au couvent, pour désigner les grands-parents.

(Vie Parisienne, 1882)

Pompon (vieux)

Merlin, 1888 : Synonyme de vieille bête.

Virmaître, 1894 : Se dit d’un vieux soldat :

Le soldat est comme son pompon
Plus il devient vieux, plus il devient… melon. (Argot des troupiers).

France, 1907 : Vieux soldat.

Quand le diable devient vieux, il se fait ermite

France, 1907 : Quand on est devenu trop vieux et trop laid pour plaire, quand on a plus de dents pour mordre à la pomme du péché, qu’on n’éprouve plus de plaisirs aux mets succulents, et qu’on ne peut goûter ceux que vous offrent les jolies femmes, l’on se fait dévot et l’on devient marguillier de sa paroisse. Ce dicton s’applique surtout aux vieilles coquettes et aux courtisanes dont même la vieille garde ne veut plus.
Il paraitrait, d’après certains étymologistes, que le diable n’entre pour rien dans ce dicton, car, ne vieillissant pas, il ne peut se faire ermite ; mais qu’il s’agit de Robert le Diable, duc de Normandie, empoisonneur de Richard III, son frère, qui, pris de remords vers la fin de sa vie, alla chercher à Rome le repos de sa conscience. Il faudrait donc dire, au lieu du dicton actuel : « Quand le Diable devint vieux, il se fit ermite. »

Rester dans la salle d’attente à reconnaître ses vieux bagages

Rigaud, 1881 : Rentrer seule, après minuit, — dans l’argot des filles.

Sapajou (vieux)

Rigaud, 1881 : Vieux libertin, vieillard aussi obscène qu’un singe.

Sergent de vieux

Rigaud, 1881 : Garde malade.

France, 1907 : Infirmier d’hospice de vieillards.

Tabac (un vieux)

Merlin, 1888 : Un vieux soldat.

Tableau (vieux)

France, 1907 : Vieil homme fardé, vieille femme maquillée.

Elle m’avait paru charmante à la lumière des cierges, mais quand au matin les rayons de soleil pénétrèrent dans la chambre, je m’aperçus avec dégoût que ce n’était qu’un vieux tableau.

(Confessions de l’abbé Ledru)

Vieux

d’Hautel, 1808 : C’est un jeune homme avec un vieux visage. Se dit par moquerie pour faire entendre qu’un homme est plus âgé qu’il ne veut le paroître.
J’en suis las comme d’une vieille morue. Voy. Morue.
Se faire vieux. Parvenir à un âge avancé, vieillir.
Vieux comme Hérode, comme les rues. C’est-à-dire connu depuis nombre de siècles, depuis temps immémorial. Se dit aussi pour se railler d’un homme très-avancé en âge.
C’est de la vieille drogue ; de la vieille mercerie. Se dit pour abaisser la valeur de quelque chose.
Des contes de vieilles. C’est-à-dire des récits qui ne méritent aucune croyance.
C’est du vieux jeu. Pour ces contes, ces tours sont connus, on n’y croit plus, on ne s’y laisse plus attraper.

Delvau, 1866 : s. m. Amant en cheveux blancs ou gris, et même sans cheveux, — dans l’argot des petites dames. Avoir son vieux. Être entretenue.

Rigaud, 1881 : Amant sérieux, à lunettes, ventru, riche, et frisant la cinquantaine.

Rigaud, 1881 : Père, — dans le jargon des ouvriers. — Le vieux se décatit joliment.

Vieux ! (c’est)

Merlin, 1888 : Réponse à celui qui cherche à vous monter le coup, et qui peut se traduire de cette façon : À d’autres ! je la connais ! Elle est verte signifie encore : c’est raide, épatant, incroyable.

Vieux (se faire)

Delvau, 1866 : S’ennuyer, attendre plus qu’il ne faudrait ; rester longtemps quelque part. Argot du peuple.

Rigaud, 1881 : Attendre quelqu’un avec impatience ; se tourmenter. Les variantes sont : Se faire viocque, se faire antique.

C’est rasant… C’est que je me fais vieux.

(La Vie moderne, 2 août 1879)

Merlin, 1888 : S’ennuyer, trouver le temps long.

La Rue, 1894 : Se tourmenter, s’ennuyer.

Vieux beau

France, 1907 : Galantin.

Cette révolte contre la nature, les hommes ne sont pas seuls à la connaitre. Les femmes en éprouvent aussi la désespérance, plus profonde encore que celle des hommes qui, en somme, prolongent plus aisément l’âge d’aimer. Quand je vois passer les vieux beaux, soupçonnant la ceinture hygiénique sur leur ventre rebelle, redressant leur taille, portant une main inquiète sur la barbe noircie ; et aussi quand je vois défiler celles qui furent belles, les cheveux teints, la joue fardée, la gorge s’évadant de la prison insuffisante du corset, une grande pitié me prend.

(Colomba, Écho de Paris)

Vieux cabas

France, 1907 : Vieille femme avare.

Vieux chien

France, 1907 : Il n’est chasse que de vieux chiens.

Vieux comme Hérode

France, 1907 : C’est Hérodote qu’il faudrait dire. Vieux comme Hérode n’a aucun sens. On disait autrefois vieux comme Hérodote par allusion aux radotages de cet historien fort crédule et grand ami du merveilleux.
On dit aussi : vieux comme le Pont-Neuf, allusion à l’ancienneté de ce pout, Le plus vieux de Paris. En Normandie : Vieux comme le pont de Rouen, à cause de l’ancien pont de pierre construit au XIIe siècle par Mathilde, veuve d’Henri V, empereur d’Allemagne, et remariée au comte d’Anjou Geoffroy Plantagenet. Les ruines de ce pont se voyaient encore il y a quelques années au-dessus des basses eaux ; vieux comme les rues ou comme Mathieu-Salé, pour Mathusalem, qui, selon le roman biblique, vécut mille ans !

Vieux comme les rues

Delvau, 1866 : adj. Extrêmement vieux. On dit aussi Vieux comme Mathieu-salé, — par corruption de Mathusalem, un patriarche.

Vieux de la vieille

France, 1907 : Les anciens de la vieille garde. Types depuis longtemps disparus et qui n’existent plus, écrivait déjà, en 1840, Émile Marco de Saint-Hilaire, que dans les dessins de Charlet, les tableaux de Bellangé et les vignettes de Raffet.

Les vieux de la vieille ! les soldats du grand empereur !… Ils étaient si superbes, ces Diomède et ces Idoménée de l’Iliade moderne, que tous ceux qui en ont parlé, qui les ont réunis d’après nature, en ont reçu comme un coup de génie, comme un souffle d’épopée. Voyez plutôt, dans le seul Balzac, toutes ces belles figures militaires : Hulot, devenu sourd à force d’entendre le canon. Chabert le spectre, montrant la cicatrice de son crâne, et ce formidable truand de Philippe Bridau, avec son regard bleu d’acier « qui plombe les imbéciles. »

(François Coppée)

Vieux jeu

Delvau, 1866 : s. m. Méthode classique, procédé d’autrefois pour faire des chansons, des vaudevilles, des romans. Argot des gens de lettres.

France, 1907 : Vieille façon, vieille manière d’agir ou de penser ; terme populaire.

C’était un notaire de la vieille école, un notaire vieux jeu, fier de ses panonceaux, d’une probité qu’aucun soupçon n’avait jamais effleurée, de la délicatesse la plus scrupuleuse, d’une exquise courtoisie, et non moins renommé pour sa prudence, son tact et ses sages conseils.

(Albert Cim, Jeunes amours)

Dans la rue ne jamais offrir le bras ; on aurait l’air vieux jeu, rococo, 1830, si l’on agissait autrement. Il faut avouer, du reste, qu’avec les préoccupations des relevages de traîne, avec les embarras du manchon, du parapluie ou de l’ombrelle, la nouvelle habitude est infiniment plus pratique pour les dames.

(H. Barthélémy, La Vie élégante)

Vieux marcheur

France, 1907 : Vieux débauché, homme mûr qui court après les jupes courtes.

Les Roméos de notre temps ne sont pas trop aimants. On cite de quelques-uns des traits affreux, des mots épouvantables. « J’aime mieux les femmes que je paie, disait l’un d’eux, fier de son imbécile cynisme : ça vous dispense des égards. » Le vieux marcheur, au contraire, ne se dispensera pas des égards, où il met ses joies, même envers la femme qu’il paie. Les femmes savent très bien ces choses, beaucoup, assez vite, arrivent à estimer que, comme il est rare qu’on puisse tout avoir en ce monde, ce qui est doux et durable vaut encore mieux que ce qui est violent et passager. Et c’est ainsi que, très enviable parfois, le vieux marcheur peut encore cueillir une rose dans le jardin où l’inattentive jeunesse passe trop vite, dévastatrice, parfois, comme Attila, mais ignorant la douce et forte joie des amours qui sont faites, un peu mélancoliques, mais exquises, de la dernière tendresse guérissant ou faisant oublier les blessures de la vie.

(Colomba)

Vieux meuble

Delvau, 1866 : s. m. Vieillard, personne impotente, bonne à mettre au rancart de la vie.

France, 1907 : Vieillard impotent.

Vieux monsieur (le)

Delvau, 1864 : L’homme qui entretient une femme, pour le distinguer du jeune — ou des jeunes — qu’elle entretient elle-même.

C’était par un temps pluvieux,
Nos bell’s n’avaient pas leurs vieux.

(A. Watripon)

Celle-là, sur un lit nonchalamment couchée,
Par un vieux cupidon était gamahuchée.

(L. Protat)

À son âge, on n’a plus d’amour…
— Oui mais on a plus d’un caprice.
Quand mon fils est par trop méchant,
Tu sais comment je le corrige,
— Eh ! mais c’est ainsi, justement
Que j’entretiens le sentiment
De ce vieux monsieur qui m’oblige.

(Chanson anonyme moderne)

Toinette, fraîche dondon,
Chantait ainsi son martyre,
Pensant à son vieux satyre…
Tout en plumant un dindon.

(J. Poincloud)

Vieux plumeau

France, 1907 : Viel imbécile ; argot populaire.

Ell’ dit : Il ne sent pas bon !
— Pas bon ?… Espèce de vieille cruche !
Dit la marchand’, vieux plumeau !
T’en mang’rais plus que d’merluche !…
Va donc, eh ! fourneau !

(A. Queyreaux)

Vieux pompon

France, 1907 : Même sens que vieux plumeau.

Vieux style

Delvau, 1866 : s. m. Se dit de toute chose démodée, de tout procédé tombé en désuétude, de toute idée arriérée, etc.

Vieux tison

Delvau, 1866 : s. m. Galantin, vieillard amoureux.

France, 1907 : Vieillard amoureux.

Vieux-aux-trottins

France, 1907 : Vieillard qui suit les fillettes.

Échelonnés par deux, par trois, par quatre à droite et à gauche de la rue bruyante, sous les larges portes cochères, devant les magasins, à côté des kiosques, aux abords de la place où si haute, entourée d’hôtels muets, s’élance la Colonne, telle en l’obscurité qu’une étrange borne phallique dominant les luxures déchainées, les vieux-aux-trottins passent et repassent, attendant celles qui ont tiré l’aiguille tout le jour dans les ateliers empuantis.

(René Maizeroy)

Vieux-bahut

France, 1907 : Nom donné par les saint-cyriens à l’École spéciale militaire, et au Prytanée par les élèves de l’École de la Flèche.

Nous retrouvons les camarades du Vieux-Bahut dans un de ces diners joyeux où les rires sonnent des fanfares, où les verres se choquent, où l’on croit encore avoir vingt ans et son premier galon, où l’on se reconnait si vite malgré les jours enfuis, où l’on évoque tant de souvenirs demeurés intacts au fond du cœur.

(René Maizeroy)

J’ai gardé bien des souvenirs du Vieux Bahut de la Flèche, quelques-uns agréables, un plus grand nombre mêlés d’amertume et d’étonnement sur la singulière façon dont on comprenait l’éducation de la jeunesse militaire.

(Hector France, Souvenirs du Bahut)


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