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Claqué

Claque

d’Hautel, 1808 : Il ne vaut pas une claque. Manière fort incivile de dire que quelqu’un ou quelque chose n’a ni mérite ni valeur.
Donner une claque. Pour, frapper avec la main, donner un soufflet.

Delvau, 1866 : s. f. Soufflet, — dans l’argot du peuple, qui aime les onomatopées. Figure à claques. Visage moqueur qui donne des démangeaisons à la main de celui qui le regarde.

Virmaître, 1894 : Maison de tolérance. Abréviation de claque-dents (Argot du peuple).

Hayard, 1907 : Maison de tolérance.

France, 1907 : Soufflet.

— J’voulais être aimée, moi. J’ai pas été heureuse, ici… Tiens.… si j’ai mal fait, c’est ta faute à toi, maman, et à toi aussi, p’pa. Vrai !… Qu’est-ce que vous avez fait pour que je vous aime ? Des claques, d’abord, et puis…

(L.-V. Meunier, Chair à plaisir)

France, 1907 : Restaurant de dernier ordre. On dit aussi, dans le même sens, claque-dents.

France, 1907 : Hôpital et, aussi, maison de prostitution.

— Je n’ai qu’un mot à vous dire : c’est pour cette nuit l’exécution. Rendez-vous vient d’être pris à la minute pour minuit au claque de la mére Poivre-et-Sel. Que pas un de vous ne manque. C’est dit, n’est-ce pas ? Au claque… à minuit !

(Michel Morphy, Les Mystères du crime)

Claqué

Delvau, 1866 : s. m. Homme mort. La boîte aux claqués. La Morgue. Le jardin des claqués. Le cimetière des hospices.

France, 1907 : Mort.

Henri professe pour l’histoire grecque une aversion sans bornes, et comme papa cherche à rallier sur cette branche d’éducation les suffrages de son fils :
— Mais enfin, papa, proteste Henri, qu’est-ce que tu veux que ça me f… à moi, les histoires de tous ces vieux types qui sont claqués il y a plus de trois mille ans !

(A. Allais)

Jardin des claqués, le cimetière.

— Où est ton père ? demande le président à un petit vagabond.
L’aimable voyou, âge de huit ou neuf ans, répond d’une voix et avec l’accent bien connu des barrières :
— Dans le jardin des claqués.

Boîte aux claqués, la Morgue.

Claque (en avoir sa)

Rigaud, 1881 : En avoir sa charge ; en avoir assez.

La Rue, 1894 : En avoir assez.

France, 1907 : Être las.

Claque (la)

Rossignol, 1901 : Groupe de spectateurs dans les théâtres et concerts qui payent leur place meilleur marché qu’au bureau pour applaudir (claquer) sous la direction d’un chef de claque et faire le succès des artistes, Le succès de J’artiste dépend le plus souvent de sa générosité ; plus il donne à la fin du mois au chef de claque, plus il est applaudi. Au Théâtre Français, il est alloué au chef de claque des appointements mensuels par la direction pour recruter des claqueurs à qui il lui est défendu de faire payer la place.

Claque (mec de la)

Rigaud, 1881 : Claqueur, — dans le jargon des voyous.

Claque-bosse

France, 1907 : Maison de prostitution.

— Eh bien ! vous plaisez-vous dans votre détachement ?
— Médiocrement, mon colonel.
— Comment ?… Jolie petite ville, belle campagne, superbes promenades, la mer…
— Ça manque de claque-bosse !

(Les Gaietés du régiment)

Claque-dent

d’Hautel, 1808 : Terme injurieux ; gueux, misérable qui grelotte ; qui meurt de froid ; hâbleur, charlatan, grand bavard.

Claque-dents

La Rue, 1894 : Cabaret du plus bas degré. Prostibulum. Tripot.

France, 1907 : Maison de prostitution.

Ce qui fit enfin le triomphe de Zola dans la foule, ce ne fut pas assurément la précision d’une analyse impitoyable, non plus que la force d’un style merveilleusement net et brillant. Ce fut la langue verte de certains de ses héros qu’il avait surpris dans l’ignominie des assommoirs et des claque-dents, et qu’il coula tout vifs dans le moule de sa terrible observation.

(Abel Peyrouton, Mot d’Ordre)

Zola va dans les claque-dents, au fond des ateliers, dans les ruelles des faubourgs, il descend dans la nuit des mines, et, des ténèbres de ce monde de misères, de vices, de déchéances, de vertus aussi, il tire les acteurs puissants de son drame.

(Henry Fouquier)

Louise Michel a écrit un volume intitulé Le Claque-dents : « Il y a, dit-elle, le vieux monde, le claque-dents de l’agonie ; Shylock et satyre à la fois, ses dents ébréchées cherchent les chairs vives : ses griffes affolées fouillent, creusent toutes les misères aiguës, c’est le délire de la faim. »

France, 1907 : Maison de jeu de bas étage, cercle ou tripot clandestin.

— Voulez-vous donner un coup d’œil au Lincoln, le plus beau claque-dents de Paris, comme qui dirait Le Chabannais des tripots… Les grands tripots sont à couvert… beaucoup de gens importants sont les obligés du patron… et l’on assure même que plus d’un légume de la préfecture a son couvert mis, sans parler d’un crédit ouvert à la caisse, dont on ne parle jamais, dans chaque tripot sérieux…
— Mais alors que faites-vous dont, vous autres agents de la brigade des jeux ? À quoi se borne votre fonction ?
— Nous donnons la chasse aux pauvres diables… nous surveillons et nous déférons aux tribunaux les petits cafés, les crèmeries, les liquoristes où par hasard une partie s’est organisée… Oh ! pour ceux-là, nous sommes impitoyables. Dame ! ils ne se sont pas mis en règle avec la préfecture et n’ont pas les moyens de se payer le luxe d’un sénateur on d’un homme de lettres célèbre comme président…

(Edmond Lepelletier, Les Secrets de Paris)

Et, par là-dessus, des difficultés à son cercle, un convenable claque-dents, fréquenté par des rastaquouères et des grecs, mais bien tenu, et dont, la veille, le commissaire des jeux lui avait fait interdire l’entrée jusqu’à nouvel ordre, sous prétexte qu’il ne jouait pas assez gros. Plus de tripot et pas de position sociale : que devenir ?

(Paul Alexis)

On entend dire tout d’un coup que le chef du cabinet du préfet de police était le protecteur attitré d’un claque-dents de la dernière catégorie. Il était en rapport avez des croupiers de bas étage ; on l’avait vu s’attabler avec eux et traiter, sans la moindre gène, ses petites affaires.

(Hogier-Grison, Les Hommes de proie)

Claque-faim

Delvau, 1866 : s. m. Homme sans ressources, qui meurt de faim. Le peuple dit aussi, dans le même sens, Claque-soif, — par compassion, l’homme qui meurt de soif étant pour lui plus à plaindre que celui qui meurt de faim.

France, 1907 : Misérable, sans ressources.

Claque-patin

Fustier, 1889 : Individu dont la savate claque contre le talon. (Richepin.)

Claque-patins

France, 1907 : Traineur de savates.

Claque, claque-dents

Fustier, 1889 : Restaurant de bas étage.

Claque, claquedent

Rigaud, 1881 : Maison de tolérance, — dans Je jargon des voleurs. — Dans le jargon des voyous, claque s’entend par extension d’une fille de maison publique ; ils disent également : les gonzesses de la claque.

Quand les gonzesses de la claque vont à Montretout il y a toujours du rabiot pour Saint-Lago. Quand les filles de maison passent à la visite, il y a toujours du profit pour St-Lazare.

Claquedent se prend encore dans le sens de mauvais lieu quelconque, cabaret borgne ou tripot.

Si parmi les joueurs, quelques honnêtes gens s’étaient fourvoyés, tous, du moins, fréquentaient le claquedent pour des motifs plus ou moins avouables.

(Vast-Ricouard, Le Tripot)

Claquemurer (se)

d’Hautel, 1808 : Mener une vie sédentaire et retirée ; se renfermer en quatre murailles.

Claquer

d’Hautel, 1808 : Donner une claque, un soufflet, ou tout autre coup avec la main.
Faire claquer son fouet. Se prévaloir hautement de quelqu’avantage ; faire le glorieux, le vaniteux.

Halbert, 1849 : Manger.

Larchey, 1865 : Mourir. Terme figuré. Ce qui claque, dans le sens ordinaire, est hors de service.

C’est là que j’ai appris, entre autres bizarreries, les dix ou douze manières d’annoncer la mort de quelqu’un : Il a cassé sa pipe, — il a claqué, — il a fui, — il a perdu le goût du pain, — il a avalé sa langue, — il s’est habillé de sapin, — il a glissé, — il a décollé le billard, — il a craché son âme, etc., etc.

Delvau.

Larchey, 1865 : Manger — Allusion au bruit des mâchoires.

Il faut claquer, vaille que vaille : De par la loi l’on te nourrit.

Wado, Chanson.

On dit au figuré Claquer : dissiper.

Delvau, 1866 : v. n. Mourir. — dans l’argot des faubouriens.

Delvau, 1866 : v. n. Manger, — dans l’argot des voyous, qui font allusion au bruit de la mâchoire pendant la mastication.

Delvau, 1866 : v. a. Vendre une chose, s’en débarrasser, — dans le même argot [du peuple]. Claquer ses meubles. Vendre son mobilier.

Delvau, 1866 : v. a. Donner des soufflets.

Rigaud, 1881 : Mourir.

Rigaud, 1881 : Manger ; et claquer des bajouettes, — dans le jargon des blanchisseuses.

Rigaud, 1881 : Dépenser. — Avoir tout claqué, avoir tout dépensé.

Boutmy, 1883 : v. intr. Mourir. Ce mot n’est pas particulier aux typographes. Alfred Delvau, dans son Dictionnaire, l’attribue aux faubouriens. Il est aussi bien compris dans le centre de la ville qu’aux faubourgs.

La Rue, 1894 : Vendre.

La Rue, 1894 : Mourir.

Virmaître, 1894 : Mourir. Allusion à un objet qui claque, qui casse (Argot du peuple).

Virmaître, 1894 : Donner une claque sur la figure ou sur le contraire. Synonyme de gifle. Allusion au bruit que produit la main (Argot du peuple).

Rossignol, 1901 : Mourir. Il est bien malade : il va claquer.

Hayard, 1907 : Mourir.

France, 1907 : Vendre.

France, 1907 : Mourir.

— Elle peut traîner un mois, six semaines, comme elle peut s’en aller cette nuit, claquer ce soir, subito, sans même que tu t’en aperçoives.

(Albert Cim)

Léda la laissa débiter son boniment, puis, pressée de questions par tous, dit qu’elle ne savait rien, sinon que la femme assassinée n’était pas morte et que seul l’English était claqué.

(Édouard Ducret, Paris canaille)

— L’hospice ! Non ! non ! je ne veux pas ! J’y ai été, quand j’ai eu la cuisse cassée. Y a des sœurs qui vous font dire des prières… On voit des camarades à côté de vous qui claquent… Les carabins avec leurs tabliers blancs… Non ! non ! je veux pas…

(Oscar Méténier)

France, 1907 : Manger. Se dit aussi au figuré pour dissiper : « J’ai claqué tout mon argent. »

Quand on est de ceux qui prétendent représenter une nation, élus par la moitié des citoyens, et que de cette moitié on acheta les trois quarts, on reste à boire, au cabaret, le fond des caisses électorales, mais on a la pudeur de se taire.
Quand on chourine, pour les voler, d’humbles épargnistes, on claque leur galette en compagnie de femmes au chignon jaune, mais on ne parle pas d’honnêteté.

(Jean Grave, La Révolte)

Claquer du bec, jeûner ; imitation des cigognes, qui font claquer leur bec.

France, 1907 : Faire retentir.

L’œuvre de Corneille est grande, sévère, admirable en certaines de ses parties où passe un souffle ardent de passion. Le fameux « Qu’il mourut ! » peut trouver son application dans nos récentes épreuves, et certains vers claquent encore sur Bazaine à travers l’histoire. Mais enfin c’est du vieux jeu, c’est du poncif tragique, c’est de l’antinaturel, de l’antivivant poussé à la dernière expression. Et n’est-il pas dans le répertoire moderne de pièce d’une portée aussi haute et dans laquelle on sente vibrer la conscience moderne ?

(Le Mot d’Ordre)

Claquer du bec

Virmaître, 1894 : Avoir faim et ne rien avoir à se mettre sous la dent. La faim donne la fièvre, les dents claquent (Argot du peuple).

Rossignol, 1901 : Jeûner. Ne pas avoir de quoi déjeuner.

Hayard, 1907 : Avoir faim.

Claques (figure à)

Larchey, 1865 : Figure qu’on souffletterait volontiers.

Oui, ces figures a claques, nous les caresserons.

Cogniart, 1831.

Claques (une figure à)

France, 1907 : Se dit de toute physionomie qui déplait.

Claquet

d’Hautel, 1808 : La langue lui bat comme un claquet à moulin. Se dit d’un babillard, d’un homme qui parle continuellement à tort et à travers.

Claquette

Rigaud, 1881 : Bavard.

France, 1907 : Langue.

Au second verre de champagne, enchanté par l’inédit de cette aventure, Stanis demanda à la petite :
— Au fait, comment t’appelles-tu ?
Elle répondit :
— À vot choix ! La môme Claquette, parce qu’il parait que je n’ai pas la langue dans un sac.

(Champaubert)

Claqueurs

Virmaître, 1894 : Applaudisseurs à gages (Argot du peuple). V. Romains.

France, 1907 : Hommes pavés pour applaudir les pièces dans les théâtres et chauffer le publie.


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