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Plat

Plat

d’Hautel, 1808 : Avoir le ventre plat. Pour n’avoir rien mangé depuis long-temps ; avoir le ventre creux.
Faire merveille du plat de la langue. Dire de belles paroles, tenir de beaux discours, mais ne point les mettre à exécution.
Donner du plat de la langue. Flatter, cajoler, caresser quelqu’un.
Mettre les petits plats dans les grands. Faire beaucoup de frais pour recevoir quelqu’un, mettre tout en l’air, ne rien épargner pour le bien traiter.
Mettre les pieds dans le plat. Voyez Pied.
Un bon plat de gelée. Pour dire une forte gelée.
On dit figurément d’un vin frelaté, sans goût et sans saveur : qu’il est plat.

un détenu, 1846 : Argent en matière.

France, 1907 : Nom donné autrefois, dans l’argot militaire, au hausse-col que portaient les officiers de service et qui remplaçait dans l’infanterie la giberne des officiers de cavalerie.

Plat (faire du plat)

anon., 1907 : Faire des compliments à une femme.

Plat (faire du)

France, 1907 : Cajoler, flatter, faire le plat.

Et dir’ qu’i’s song’ à fair’ du plat !…
Quand on les voit avec un linge
On s’dit : Sûr que c’tte gonzess’-là
Si a pond a va faire un singe !
Tas d’saligauds, tas d’abrutis,
Bons à rien, gonciers d’pain d’épice,
Avant d’songer à fair’ des p’tits,
Allez donc dir’ qu’on vous finisse !

(Aristide Bruant, Fins de siècle)

Plat (homme de)

France, 1907 : Soldat chargé du nettoyage du matériel ; argot de l’infanterie de marine.

Après le repas, l’homme de plat, changé chaque matin, nettoyait le matériel que, par crainte du rabiotage, il traînait tout le jour, pendu par des ficelles à son éternelle couverture.

(Paul Bonnetain, Le nommé Perreux)

Plat à barbe

Rigaud, 1881 : Hausse-col d’officier. (L. Larchey)

Plat d’affiches (prendre un)

Rigaud, 1881 : Ne pas avoir de quoi déjeuner, — dans le jargon des ouvriers. À l’heure du déjeuner, celui qui n’a ni argent, ni crédit, flâne comme une âme en peine et fait des stations devant les affiches des théâtres.

France, 1907 : Jeûner, errer par les rues en lisant les affiches à l’heure du repas.

Plat d’épinards

Delvau, 1866 : s. m. Paysage peint, — dans l’argot du peuple et des bourgeois, dédaigneux des choses d’art presque au même degré. Ils devraient varier leurs épigrammes. Je vais leur en indiquer une, que j’ai entendu sortir de la bouche d’un enfant que l’on interrogeait devant un Corot : « Ça, dit-il, c’est de la salade ! »

France, 1907 : Tableau, généralement paysage où le vert abonde.

Plat de chat

Virmaître, 1894 : Il ne s’agit pas de la gibelotte de gouttière servie chez les Borgias à vingt-trois sous (Argot des filles). V. Accouplées.

Plat du jour

Rigaud, 1881 : « Il n’est pas de cabaret où il ne se confectionne chaque jour ce que le restaurateur appelle dans son argot un plat du jour, c’est-à-dire un plat humain, possible, semblable à la nourriture que les hommes mariés trouvent chez eux ; un plat, enfin, que l’on peut manger sans en mourir. » (Th. de Banville, La Cuisinière poétique.)

Virmaître, 1894 : Femme nouvelle servie aux habitués des maisons de rendez-vous avant qu’elle ne serve au public (Argot des filles). N.

France, 1907 : Nouvelle arrivée dans une maison de tolérance que la matrone offre aux clients habituels, aux gros bonnets de la localité avant de l’exposer au salon ; argot des filles.

Plat-cul

Virmaître, 1894 : Tomber sur le côté pile. Les typographes disent sur le côté de deux. Allusion à l’envers de la page (Argot du peuple).

Plat-gueux

Virmaître, 1894 : Homme lâche (Argot du peuple). V. Plat-ventre.

Plat-ventre (se mettre à)

Virmaître, 1894 : Se dit de quelqu’un qui rampe devant un supérieur. Se mettre à plat ventre, c’est le comble de l’humiliation et de l’abaissement (Argot du peuple).

Platatim

d’Hautel, 1808 : Mot adverbial et burlesque, parodié du latin, pour dire plat à plat.

Plateau

Delvau, 1866 : s. m. Plat, — dans l’argot des francs-maçons.

Rigaud, 1881 : Plat, — dans le jargon des francs-maçons.

France, 1907 : Plat ; argot des francs-maçons.

Platée

d’Hautel, 1808 : Ce que contient un plat. Se dit par mépris en parlant d’un plat chargé de mauvaise nourriture, d’alimens vils et bas.

Delvau, 1866 : s. f. Grande quantité de choses ou de gens, — dans l’argot du peuple, par corruption de Plentée, vieille expression qu’on trouve dans le roman d’Aucassin :

Se je vois u gaut ramé.
Jà me mengeront li lé,
Li lion et sengler
Dont il i a plenté. (beaucoup.)

France, 1907 : Grande quantité ; argot populaire. Vieux mot.

Li lion et sanglier
Dont il i a platé.

(Aucassin)

Platée, platelée

Delvau, 1866 : s. f. La quantité de mets contenue dans un plat.

Platiau

France, 1907 : Nénuphar jaune ou blanc, ainsi nommé à cause de la surface plane de ses larges feuilles ; patois du Centre.

Platine

d’Hautel, 1808 : Pour dire une bonne langue, une voix forte, un gosier rustique.
Il a une bonne platine. Se dit d’un grand babillard, d’un homme qui parle avec une grande volubilité et pendant long-temps ; d’un crieur public qui fait de grands efforts de voix.

Larchey, 1865 : « Il a une bonne platine, se dit d’un grand babillard. » — 1808, d’Hautel.

Delvau, 1866 : s. f. Faconde, éloquence gasconne, — dans le même argot. Avoir une fière platine. Parler longtemps ; mentir avec assurance.

Merlin, 1888 : Verve, faconde, — de l’argot parisien.

La Rue, 1894 : Faconde, bavardage.

Rossignol, 1901 : Voir grelot.

France, 1907 : Verve, facilité de parole ; argot populaire.

— Ah ! nom de Dieu ! nom de Dieu ! quelle platine… Comme c’est ça, comme c’est ça… Tu étais née pour être actrice, tu gagnerais ce que tu voudrais sur les planches… Nom de Dieu ! comme c’est bien ça, laisse-moi me déboutonner.

(Rene Maizeroy, Portraits parisiens)

Platine (bonne)

Rigaud, 1881 : Langue bien pendue, loquacité, bavardage.

Plâtre

Halbert, 1849 : Argent. On dit aussi du pognon.

Larchey, 1865 : Argent (Vidocq). — Il bouche plus d’un trou. Malgré la possibilité de cette image, on doit y voir une allusion à la blancheur de l’argent.

Delvau, 1866 : s. m. Argent monnayé, — dans l’argot des voleurs.

Rigaud, 1881 : Pour emplâtre. Mauvais ouvrier typographe, lent au travail.

Rigaud, 1881 : Argent. — Montre, matière d’argent, — dans le jargon des voleurs.

Boutmy, 1883 : s. m. Simple paquetier, et plus spécialement mauvais compositeur.

La Rue, 1894 : Argent. Au plâtre, riche.

Rossignol, 1901 : Argent.

Hayard, 1907 : Argent.

France, 1907 : Mauvais compositeur, abréviation d’emplâtre ; argot des typographes.

France, 1907 : Argent, dans de sens monétaire ; argot des voleurs. Être emplâtre, c’est être riche. Dégringoler un pante en plâtre, assassiner un homme cossu.

Plâtre (en avoir)

Virmaître, 1894 : Posséder beaucoup d’argent. Allusion au propriétaire qui fait construire une maison : il a du plâtre (Argot du peuple).

Plâtre (être au)

Rigaud, 1881 : Avoir de l’argent. L’argent est à la poche ce que le plâtre est à un mur crépi. C’est une figure pour dire que celui qui a de l’argent n’est pas décrépit. Les voleurs ont emprunté cette expression à l’argot des maçons.

Plâtre-chaud

d’Hautel, 1808 : Sobriquet injurieux que l’on donne à un mauvais ouvrier en maçonnerie.

Plâtre, galette, pèze

anon., 1907 : Argent.

Plâtrer

d’Hautel, 1808 : Couvrir, cacher, dissimuler quelque chose sous des apparences peu solides.

Plats à barbe

Rigaud, 1881 : Grandes oreilles.

Merlin, 1888 : Cymbales.

Virmaître, 1894 : Oreilles démesurées, se détachant du visage.
— Faudrait un balai pour nettoyer tes plats à barbe (Argot du peuple).

Rossignol, 1901 : Grandes oreilles.

France, 1907 : Longues oreilles, détachées du visage.

Platue

Halbert, 1849 : Galette.

Delvau, 1866 : s. f. Galette, — dans le même argot [des voleurs].

La Rue, 1894 : Galette.

France, 1907 : Langue.

France, 1907 : Galette ; argot des voleurs.

Platventrer

France, 1907 : Être couché à plat ventre ; néologisme.

On grognait alentour. Il ne s’en émut pas. Sûr de sa force, la main au revolver, il était prêt à tuer ; les autres reculèrent, il restait le seul chef de la barricade ; un colonel, la peau trouée, platventrait au dehors ; le capitaine, le crâne ébréché, jurait dans un coin, délaissé, tamponnant sa blessure.
« Chacun pour soi ! »

(Maurice Montégut, Le Mur)

Platventrisme

France, 1907 : Bassesse, avilissement, soumission outrée comme celle du chien qui rampe à plat ventre devant son maître.

Si vous trouvez dans vos recherches un citoyen plus plat que moi devant une manche galonnée, plus lâche devant l’ombre d’une casquette officielle, je m’engage à faire douze cents francs de rente annuelle au malin qui m’amènera ce phénomène d’avilissement.
Si l’on m’interpelle, je salue ; si l’on m’injurie, je souris agréablement. Il suffit de me menacer d’une poussée vers le poste de police pour que je me confonde en honteuses excuses…
Seulement, j’ai parfois mal aux ongles ; il me semble qu’au bout des doigts, entre cuir et chair, il me pousse par gerbes les brûlantes torches de l’incendiaire, et je ne réponds pas qu’un jour mon platventrisme bien connu ne me conduise à l’anarchie.

(Gonzague-Privat, Germinal)


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