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Père

Père

d’Hautel, 1808 : Ce mot joint à un nom propre, désigne parmi nous la familiarité, il ne s’emploie qu’en parlant à un homme âgé. Parmi les Grecs et les Latins, c’étoit une épithète honorable que les cadets donnoient à leurs aînés.
Un père Duchesne. Pour dire, un criard, un homme qui s’emporte sans sujet, et dont la colère n’est nullement à craindre.
Le père la Ressource, la mère la Ressource. Sobriquet flatteur que l’on donne à une personne fertile en expédiens, à laquelle on a toujours recours dans de mauvaises affaires, et qui, par ses conseils, sa fortune ou son crédit sait vous tirer d’embarras.
À la ronde, mon père en aura. Pour point de façon, point de cérémonie, chacun à son tour. Se dit lorsque dans une distribution, quelqu’un refuse la part qu’on lui présente pour l’offrir à son voisin.
Un père, ou une mère la joie. Homme ou femme d’une humeur joviale, qui amusent les autres par des bouffonneries, et qui mettent tout en train.
Le Père ou la mère aux écus. Personnes fortunées, mais dont l’extérieur n’est pas fastueux.
Je l’ai renvoyée chez son grand-père. Pour, je l’ai tancé fortement ; je l’ai envoyé promener.
Quand ce seroit pour mon père, je ne le ferois pas mieux. Se dit par exagération ; pour, il m’est impossible de mieux faire.
Un père douillet. Homme qui se dorlotte, qui aime à prendre ses commodités.
Le père aux autres. Se dit en plaisantant des personnes ou des choses dont le volume est très considérable,

Père aux écus

Delvau, 1866 : s. m. Homme riche, — dans l’argot du peuple.

Père avare, enfant prodigue

France, 1907 : Dicton qui donne un démenti à cet autre : Tel père, tel fils. Quoi qu’il en soit, ce proverbe se retrouve au XIIIe siècle sous cette forme : Kanques amasse avers tout emporte Maufèz, « tout ce qu’amasse l’avare est emporté par le diable » : le diable, en ce cas, est le mauvais fils. Un second dicton, celui-là du XVIe siècle, se rapproche plus du nôtre : De père saintelot, enfant diabelot. Et il ne faut pas s’en plaindre, car le fils en gaspillant la fortune amassée par un père voleur ou avare rend à la circulation ce que l’autre en avait retiré. Les Allemands ont le même dicton : À thésauriseur, héritier gaspilleur.

Père Caillou

Rigaud, 1881 : Individu insensible aux avances des grecs ; celui qui, aussi dur à entamer qu’un caillou, résiste à toutes les séductions d’une partie de cartes, — dans le jargon des tricheurs.

Père Coupe-toujours

Rigaud, 1881 : Le bourreau, — dans le jargon des voyous.

France, 1907 : Le bourreau.

Père des mouches

France, 1907 : Dieu ; argot faubourien.

Dans les temps anciens, le pauvre monde endurait la mistoufle sur terre, et il prenait patience, convaincu qu’un de ces quatre matins le Père des mouches, à califourchon sur les nues, s’amènerait pour chambarder la vieille société et établir le paradis de l’Apocalypse.
Et le populo coupait, se roulant les pouces, croupissant dans la misère et se dispensant d’agir !…
Un jour vint où cette bourde idiote de la révolution opérée, grâce à l’intervention divine, ne fut plus de saison : le populo trouvait enfin la couleuvre trop dure à avaler.
Jusque-là les ratichons et toute l’engeance qui se posait comme représentant Dieu sur la terre y avaient seuls trouvé leur bénef : ces salops avaient fait leurs choux gras de la bêtise humaine.
Hélas, le populo n’avait pas fini de croire !
Il ne sortait d’une erreur que pour piquer la tête dans une autre : désormais toute la puissance, toute la force, tous les espoirs qu’il avait accumulés sur cette vesse-de-loup baptisée « Dieu », il allait les reporter sur une abstraction terrestre, — une sorte de Dieu visible : l’État.
C’est l’État qui allait faire les miracles que le Père des mouches avait été impuissant à réaliser.

(Le père Peinard)

Père Douillard

Rigaud, 1881 : Entreteneur. Homme qui a de l’argent, de la douille, — dans le jargon des filles.

Père éternel à trois francs la séance

Rigaud, 1881 : Modèle d’atelier qui pose les têtes de saints, les têtes de Dieu le père. — Tête de vieillard à barbe blanche.

Père Fauteuil

Delvau, 1866 : s. m. Le cimetière du Père Lachaise, — dans l’argot facétieux des marbriers.

France, 1907 : Le cimetière du Père-Lachaise ; jeu de mot des marbriers.

Père François

Rossignol, 1901 : Le coup du père François est de mettre autour du cou d’un passant un foulard ou une courroie au moment où il tourne le dos à l’agresseur. Celui qui a passé le foulard fait aussitôt un demi-tour et, tout en retenant les deux bouts, se courbe en avant ; de ce fait la victime perd pied, et instinctivement prend avec les deux mains l’objet qui l’étrangle, ce qui permet au complice de fouiller les poches tout à son aise. En plaisantant J’ai fait un jour le coup du père François à un de mes amis, un Italien de première force. Je ne l’ai tenu sur mes épaules que le temps de le soulever de terre, ce qui ne l’a pas empêché de tomber inerte ; et il a été un moment avant de reprendre connaissance. Je me suis bien juré de ne jamais recommencer, et je ne conseille à personne de jouer de la sorte.

France, 1907 : Célèbre inventeur du coup fameux qui a gardé son nom. Ce bandit légendaire étranglait encore à soixante ans. Il travaillait en solitaire, sans complice ni recéleur : d’où sa longue impunité. Quand il fut pris, il avait atteint l’âge où la peine de mort n’est plus appliquée.

— Jamais vous ne verrez opérer le « coup du père François » dans les rues de Constantinople. Le lutteur pour la vie, que vous y pouvez rencontrer, vous demande poliment de renoncer à votre bourse à son profit. Si vous lui prouvez que vous n’en avez point, il n’insiste pas, et il ne vous tue que si vous tentez de lui résister, ce qui est bien le moins, n’est-il pas vrai ?

(Simon Boubée, Le Testament d’un martyr)

Père Frappart

Larchey, 1865 : Marteau (Vidocq). — Calembour.

Delvau, 1866 : s. m. Marteau, — dans l’argot du peuple.

France, 1907 : Marteau.

Père la Capote

Rigaud, 1881 : Sergent d’habillement.

Père la Pudeur

France, 1907 : Pudibond, grotesque. Le père La Pudeur appartient généralement à l’une des nombreuses sectes protestantes où l’on s’effarouche du mot et où l’on se délecte en secret de la chose. C’est un fâcheux hypocrite et grotesque, un empêcheur de danser en rond. Le prototype du père La Pudeur est de nos jours le sénateur Bérenger. Il s’appelait autrefois Tartufe.

Tous ces dépravés de la Ligue contre la licence des rues, que Séverine appelle avec juste raison de « vieux dégoûtants piqués de cantharides », ces pères La Pudeur n’ont assurément nulle goutte de sang gaulois dans les veines et, si l’on remontait aux origines, on y reconnaitrait de copieuses infusions saxonnes, suisses ou belges, à moins que le pesant marteau du huguenotisme n’ait aplati un coin de leur cervelet. Pas de notre race, Gaulois et Francs, tous ces gens-là ont besoin d’être recuits !

Père la Reniflette

France, 1907 : Le préfet de police : argot des voleurs qui disent aussi père des renifleurs.

Père la Tuile

France, 1907 : Dieu ; argot des faubouriens sur lesquels il fait tomber plus de tuiles que de brioches.

Père la Tuile (le)

Delvau, 1866 : Dieu, — dans l’argot des faubouriens, qui ne sont pas plus irrévérencieux que les peintres qui l’appellent le Père Eternel.

Rigaud, 1881 : Dieu.

Virmaître, 1894 : Dieu. Il n’est pourtant jamais tombé sur personne. Cette expression est en usage dans le monde des prisons.
— As-tu entendu le ratichon balancer sa jasante au Père la Tuile (Argot des voleurs).

Père la Violette

Rigaud, 1881 : Napoléon Ier.

France, 1907 : Nom donné par les bonapartistes à l’empereur pendant la Restauration, à cause de cette fleur adoptée par Napoléon.

Père la Violette (le)

Delvau, 1866 : L’empereur Napoléon Ier, — dans l’argot des bonapartistes, qui disaient cela sous la Restauration, à l’époque où mademoiselle Mars était forcée d’arracher une guirlande de violettes qu’elle avait fait coudre à sa robe dans une pièce nouvelle.

Père Peinard (en)

Virmaître, 1894 : Y aller doucement, sans se presser, sans se faire de bile. Les agents arrivent en Père Peinard pour surprendre un voleur en flagrant délit (Argot du peuple). N.

France, 1907 : Doucement, sans se presser, tout à la douce ; argot populaire.

Peregrin

France, 1907 : Voyageur. Vieux mot, du latin peregrinus.

Perette

d’Hautel, 1808 : Perette à l’ognon. Nom que l’on donne à une petite fille indiscrète et babillarde ; ou qui s’en fait trop accroire.


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