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Baptiste

d’Hautel, 1808 : Nom que l’on donne ordinairement aux Gilles et aux Niais dans les farces comiques.
Il est tranquille comme Baptiste. Se dit d’un hébété, d’un homme apathique et d’une tranquillité imperturbable.

Jour de la Saint-Jean-Baptiste

France, 1907 : C’est, dans l’argot des voleurs lettrés, le jour de l’exécution. Allusion à la décollation du précurseur de Jésus que la belle Hérodiade fit violemment passer de vie à trépas. Les Anglais disent le jour du torticolis.

À la prison de la Roquette, le jour d’une exécution, les prisonniers ne descendent pas à l’atelier à l’heure réglementaire, ils savent ce que cela veut dire : C’est le jour de la Saint-Jean-Baptiste ; on décolle un copain.

(Charles Virmaître)

Jour de la Saint-Jean-Baptiste (le)

Delvau, 1866 : Le jour de l’exécution, — dans l’argot des prisons. C’est une allusion, comprise même des plus ignorants et des plus païens, à la décollation du Précurseur, dont la belle et cruelle Hérodiade ne pouvait digérer les mercuriales. Les voleurs anglais ont aussi leur allusion à ce jour fatal, qu’ils appellent le Jour du torticolis (wry-neck day).

Virmaître, 1894 : Le jour de l’exécution d’un condamné. À la prison de la Roquette, le jour d’une exécution, les prisonniers ne descendent pas à l’atelier à l’heure réglementaire, ils savent ce que cela veut dire : c’est le jour de la Saint-Jean-Baptiste : on décolle un copain (Argot des voleurs).

Saint Jean-Baptiste

Delvau, 1866 : s. m. Cabaretier, — dans l’argot du peuple, qui fait allusion à l’eau baptismale que l’on ajoute au vin pour le rendre digne d’être bu par des chrétiens.

Saint-Jean-Baptiste

France, 1907 : Marchand de vin qui baptise ses liquides.

Tranquille comme Baptiste

Delvau, 1866 : adj. Extrêmement sage, calme, tranquille, — dans l’argot du peuple.

Rigaud, 1881 : Très tranquille.

France, 1907 : Indifférent, indolent, apathique. Dans les anciennes farces, les niais étaient désignés sous le nom de Baptiste ; mais d’après l’Intermédiaire des chercheurs et curieux, cette locution ne remonterait qu’aux premières années de la République, de 1793 à 1795, époque où un acteur comique, nommé Baptiste, se faisait applaudir de tout Paris.

Acteur du théâtre Montansier, puis de celui de la République, ce célèbre comédien avait admirablement réussi dans les niais et par son calme seul il provoquait le fou rire. À cette époque, l’agitation était à son apogée à Paris, la fièvre politique avait envahi toutes les classes de la société et causait d’épouvantables ravages ; les ministères n’étaient pas seuls à tomber, les têtes tombaient aussi ; et cependant, alors comme aujourd’hui, les théâtres étaient combles… Mais le lendemain, lorsque la voix d’Hébert se faisait entendre dans le Père Duchesne, plus d’un Parisien s’écriait : « Ah ! quand serons-nous tranquilles comme Baptiste ?# » De là de dicton si populaire.

(Intermédiaire des chercheurs et curieux)

… Tranquill’ comm’ Baptiste,
J’envisage tout de l’œil le plus froid ;
Droit est-ce une force ? Et force est-ce un droit ?
Qui vivra verra… Je suis j’m’en-foutiste.

(Paul Paillette, Tablettes d’un lézard)


Argot classique, le livreTelegram

Dictionnaire d’argot classique