Delvau, 1866 : v. a. La convoiter, la solliciter ardemment. Nos pères disaient : Coucher en joue un emploi.
France, 1907 : La solliciter, faire des intrigues pour l’obtenir, comme le font tous les budgétivores.
Chauffer une place
Delvau, 1866 : v. a. La convoiter, la solliciter ardemment. Nos pères disaient : Coucher en joue un emploi.
France, 1907 : La solliciter, faire des intrigues pour l’obtenir, comme le font tous les budgétivores.
Faire la place
France, 1907 : ou simplement faire, se dit dans le langage commercial pour exploiter dans un endroit quelconque une branche de commerce. Faire la place pour l’épicerie, la mercerie, les vins ; faire une localité, un département, pour une industrie, et aussi pour cette industrie elle-même : faire les huiles, les dentelles, les draps, etc.
Alle avait pus ses dix-huit ans,
All’ ’tait pus jeune d’puis longtemps,
Mais a faisait encor’ la place.
(Aristide Bruant)
Faire la place pour les pavés à ressort
France, 1907 : Chercher de l’ouvrage et prier le bon Dieu de ne pas en trouver.
Faire la place pour les pavés à ressorts
Delvau, 1866 : Faire semblant de chercher de l’ouvrage et prier le bon Dieu de ne pas en trouver, — dans l’argot des ouvriers, ennemis-nés des paresseux.
Place
d’Hautel, 1808 : C’est aujourd’hui la Saint-Lambert, qui quitte sa place la perd. Se dit en plaisantant lorsqu’on saisit l’instant ou quelqu’un se lève pour prendre son siège et s’asseoir à sa place.
Des complimens de la place Maubert. Des injures, ou des civilités communes et triviales.
Se mettre à la place du niais. Prendre la place la plus commode ; se mettre au beau milieu de la table.
Ta place est au cimetière. Se dit à celui qui redemande une place qu’il a quittée, et dont on s’est emparée.
Delvau, 1866 : s. f. Chambre meublée ou non, — dans l’argot des ouvriers qui ont été travailler en Belgique. À Bruxelles, en effet, une chambre seule est une place ; deux chambres sont un quartier. (V. ce mot.)
France, 1907 : Chambre meublée ou non ; argot importé par les ouvriers belges. Voir Quartier.
Placé
Fustier, 1889 : Argot de turf. Un cheval est placé quand il n’est distancé par le gagnant que de quelques longueurs.
Si votre patriotisme vous pousse à prendre un cheval gaulois gagnant, gardez-vous à carreau en prenant en même temps les goddems placés.
(Voltaire, juin 1882)
Place d’armes
Rigaud, 1881 : Estomac.
Virmaître, 1894 : La poitrine (Argot du peuple).
Rossignol, 1901 : Poitrine, estomac.
France, 1907 : L’estomac. C’est en effet de l’estomac que dépend le fonctionnement de tous les organes. Il est comme le bâtiment : quand il va, tout va.
Vous êtes invité à passer la soirée chez des bourgeois… Vous entrez… au lieu de dire : « Bonjour, cher ami, Madame va bien ? Allons, tant mieux ! Enchanté de vous voir en bonne santé », l’on dit carrément : « Bonjour, ma vieille branche, comment va la place d’armes ? » Et le bourgeois, pour se mettre à la mode, répond : « Merci, mon vieux ; ça boulotte. Et ta sœur ? »
(Les Locutions vicieuses)
Place Saint-Pierre
Rossignol, 1901 : Place où l’on monte la guillotine, à la porte de la prison de la Roquette ; allusion aux cinq pierres immobiles sur lesquelles est placée la machine du supplice.
Placer
d’Hautel, 1808 : Avoir le cœur bien placé. Pour avoir de l’honneur, de la vertu ; avoir une grande probité. On dit, dans un sens contraire, avoir le cœur mal placé.
Placeur de lapins
Rigaud, 1881 : Farceur qui fait de la morale, moraliste qui vit aux dépens des autres et produit ses amis dans le monde galant.
Desgenais n’est, malgré ses malédictions à fracas, qu’un simple placeur de lapins.
(L. Chapron, Gaulois du 18 août 1877)
France, 1907 : Charlatan hypocrite qui joue au moraliste.
Desgenais n’est, malgré ses malédictions à fracas, qu’un simple placeur de lapins.
(L. Chapron, Le Gaulois)
France, 1907 : Individu qui vit aux dépens des « amis » qu’il présente à des femmes du demi-monde.
Qui va à la chasse perd sa place
France, 1907 : Celui qui abandonne son emploi, pour se procurer du plaisir, est exposé à le perdre. « Empereur chasseur, dynastie perdue », disent les Chinois. La chasse devient, en effet, une passion qui absorbe toutes les autres, et c’est une des moins excusables, car c’est un restant de barbarie. Tuer sans danger des êtres inoffensifs pour le seul plaisir de tuer, car, dans les hécatombes des chasses royales où présidentielles, c’est la seule rage de détruire qui pousse le chasseur, est un plaisir de brute. Allez chasser le tigre et le lion, ridicules massacreurs de lapins !
Remettre quelqu’un à sa place
Delvau, 1866 : Répliquer vertement à quelqu’un qui vous manque de respect, lui faire comprendre son impertinence. Argot des bourgeois.
Repetita placent (bis)
France, 1907 : Les choses dites ou faites deux fois plaisent. Locution latine tirée de l’Art poétique d’Horace.
Non bis in idem était également un principe qui, bien qu’émanant du droit romain, s’appliquait fort bien aux choses de l’amour, et qu’affectionnait le volage adjudant… Mais cependant, si les circonstances l’y obligeaient et si le sujet avec lequel il opérait était de tout premier ordre, si la première escarmouche l’avait émoustillé et l’invitait à une passe d’armes plus sérieuse, Letimbré faisait volontiers accorder ce principe avec cet autre : bis repetita placent, et, affirmait-il avec une pointe d’orgueil : « Je ne m’arrête pas là ! »
(Le Régiment)
Tapis du commandant de place
Merlin, 1888 : Les fortifications.
Watering place
France, 1907 : Ville d’eau ; anglicisme.
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