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Aimer pour peau de balle

Virmaître, 1894 : Aimer pour rien. Perdre son temps et sa jeunesse, amour qui ne rapporte pas (Argot des filles). N.

Balle

d’Hautel, 1808 : Enfans de la balle. Ceux qui suivent la profession de leurs pères. On désigne aussi sous ce nom et par mépris, les enfans d’un teneur de tripot.
Il est chargé à balle. Manière exagérée de dire qu’un homme a beaucoup mangé ; qu’il crève dans sa peau.
Il y va balle en bouche, mèche allumée. Pour il n’y va pas de main morte ; il mène les affaires rondement.

d’Hautel, 1808 : Ustensile d’imprimerie qui sert à enduire les formes d’encre.
Démonter ses balles. Expression technique : au propre, l’action que font les imprimeurs lorsqu’ils mettent bas, et qui consiste à détacher les cuirs cloués au bois des balles. Au figuré, et parmi les ouvriers de cette profession, cette phrase signifie s’en aller en langueur ; dépérir à vue d’œil, approcher du terme de sa carrière.

anon., 1827 : Franc.

Raban et Saint-Hilaire, 1829 : Franc (vingt sous).

Bras-de-Fer, 1829 : Franc.

un détenu, 1846 : Un franc, pièce de vingt sous.

Halbert, 1849 : Une livre ou un franc.

Larchey, 1865 : Tête. — Comme Boule et Coloquinte, balle est une allusion à la rondeur de la tête. Une bonne balle est une tête ridicule. Une rude balle est une tête énergique et caractérisée.

Une balle d’amour est une jolie figure.

(Vidocq)

Être rond comme une balle, c’est avoir bu et mangé avec excès. Balle : Franc. — Allusion à la forme ronde d’une pièce de monnaie.

Je les ai payées 200 fr. — Deux cents balles, fichtre !

(De Goncourt)

Balle de coton : Un coup de poing. — Allusion aux gants rembourrés des boxeurs.

Il lui allonge sa balle de coton, donc qu’il lui relève le nez et lui crève un œil.

(La Correctionnelle)

Delvau, 1866 : s. f. Occasion, affaire, — dans l’argot du peuple. C’était bien ma balle. C’était bien ce qui me convenait. Manquer sa balle. Perdre une occasion favorable.

Delvau, 1866 : s. f. Pièce d’un franc, — dans l’argot des faubouriens.

Delvau, 1866 : s. f. Secret, — dans l’argot des voleurs.

Delvau, 1866 : s. f. Visage, — dans l’argot des voyoux. Balle d’amour. Physionomie agréable, faite pour inspirer des sentiments tendres. Rude balle. Visage caractéristique.

Rigaud, 1881 : Ballet.

Rigaud, 1881 : Figure, tête, physionomie.

Oh c’tte balle !

(Th. Gautier, Les Jeunes-France)

Rigaud, 1881 : Occasion. Rater sa balle, manquer une bonne occasion.

Rigaud, 1881 : Pièce d’un franc. Une balle, un franc. Cinq balles, cinq francs.

Rigaud, 1881 : Secret.

S’il crompe sa Madeleine, il aura ma balle (s’il sauve sa Madeleine, il aura mon secret.)

(Balzac)

Mot à mot ; ce qui est caché dans ma balle, dans ma tête. — Faire la balle de quelqu’un, suivre les instructions de quelqu’un.

Fais sa balle, dit Fil-de-Soie.

(Balzac, La Dernière incarnation)

La Rue, 1894 : Secret. Physionomie. Pièce d’un franc. Occasion.

Virmaître, 1894 : Celle femme me botte, elle fait ma balle (Argot du peuple). V. Blot.

Rossignol, 1901 : Chose qui convient qui plaît, qui fait l’affaire.

ça fait ma balle.

Rossignol, 1901 : Visage, celui qui a une bonne figure a une bonne balle.

France, 1907 : Pièce d’un franc. Blafard de cinq balles, pièce de cinq francs.

France, 1907 : Secret, affaire, occasion. Cela fait ma balle, cela me convient.

— C’est pas tout ça, il faut jouer la pièce de Vidocq enfoncé après avoir vendu ses frères comme Joseph.
Vidocq ne savait trop que penser de cette singulière boutade ; cependant, sans se déconcerter, il s’écria tout à coup :
— C’est moi qui ferai Vidocq. On dit qu’il est très gros, ça fera ma balle.

(Marc Mario et Louis Launay, Vidocq)

Manquer sa balle, manquer une occasion ; faire balle, être à jeun.

Les forçats ne sont pas dégoûtés et quelques taches dans un quart de pain ne sont pas pour faire reculer un fagot de bon appétit et qui fait balle.

(Alphonse Humbert)

On dit aussi dans le même sens : Faire balle élastique.

J’avais fait la balle élastique tout mon saoul.

(Henri Rochefort)

Faire la balle, agir suivant des instructions ; enfant de la balle, enfant élevé dans le métier de son père ; rond comme une balle, complètement ivre.

France, 1907 : Tête, figure. Balle d’amour, beau garçon, argot des filles ; rude balle, contenance énergique ; bonne balle, figure sympathique ou grotesque ; balle de coton, coup de poing.

Balle (enfant de la)

Boutmy, 1883 : s. m. Ouvrier compositeur dont le père était lui-même typographe, et qui, depuis son enfance, a été élevé dans l’imprimerie. L’origine de cette expression, qui est passée dans la langue vulgaire, est assez peu connue. Elle vient de ce que, avant l’invention des rouleaux, on se servait, pour encrer les formes, de tampons ou balles.

Balle (faire la)

La Rue, 1894 : Suivre les instructions données, Signifie aussi convenir : cela fait ma balle, cela me convient.

Balle (faire)

Fustier, 1889 : Être à jeun.

Les forçats ne sont pas dégoûtés et quelques taches dans un quart de pain ne sont pas pour faire reculer un fagot de bon appétit et qui fait balle.

(A. Humbert, Mon bagne)

Balle (rond comme)

Rigaud, 1881 : Pleinement repu. Être rond comme balle, c’est avoir à peine la force de bouger, tant on a bu et mangé.

Balle (une)

Ansiaume, 1821 : 1 livre ou 1 franc.

J’ai affranchi le gaff avec 5 balles et je suis entré en vergue.

Balle de coton

Delvau, 1866 : s. f. Coup de poing.

Balle élastique (faire)

Halbert, 1849 : Manquer de vivres.

Balle, balle d’amour

Vidocq, 1837 : s. f. — Physionomie, jolie physionomie.

Baller

d’Hautel, 1808 : Ce verbe dans le vieux langage signifioit danser ; courir les bals. Il n’est guère maintenant usité que de la manière suivante :
Aller les bras ballans. Pour dire marcher indolemment et en laissant aller ses bras suivant le mouvement de son corps.

Ballerine

Delvau, 1866 : s. f. Danseuse, — dans l’argot des gandins et des journalistes de première année. Habituée de bals publics, — dans l’argot des bourgeois.

Balles

Delvau, 1864 : Les testicules, à cause de leur forme : c’est avec eux qu’on fusille les femmes — à bout portant.

Ballet

d’Hautel, 1808 : Faire une entrée de ballet dans une compagnie. C’est-à-dire y entrer brusquement, et en sortir de même.

Bouffe la balle

Rigaud, 1881 : Joufflu. — Gourmand.

France, 1907 : Goinfre. On dit aussi bouffe-tout.

Bouffe-la-Balle

Delvau, 1866 : s. m. Gourmet, goinfre, — dans l’argot du peuple. Se dit aussi d’un homme dont le visage est un peu soufflé.

Brimballer

Delvau, 1864 : Vieux mot hors d’usage signifiant sonner les closches, employé dans un sens obscène pour faire l’acte vénérien.

Seulement il ne voyoit’ sa femme brimballant.

(Rabelais)

Et que sur le tombeau, où je reposerai,
Neuf fois par neuf matins il brimballe des filles
Et de neuf coups de cul son vit je bénirai.

(Théophile)

Bringballe

Ansiaume, 1821 : Sonnette.

Le cardeuil a tiré sa bringballe et me fit river les fertouses.

Centiballe

France, 1907 : Centime, c’est à-dire la centième partie d’un franc.

Coloquinte, balle, tronche, bille

Clémens, 1840 : Tête.

Déballer

Rigaud, 1881 : Déshabiller, enlever l’arsenal des faux-chignons, tournures, soutien des faibles, faux râteliers, et tous les trompe-l’œil de la toilette féminine.

Rigaud, 1881 : Sacrifier à Domange, — dans le jargon des voleurs.

Virmaître, 1894 : Soulager ses entrailles pour quinze centimes, ce que ne pouvait digérer Villemessant qui trouvait exorbitant d’être forcé de donner trois sous pour restituer un petit pain qui n’en coûtait qu’un et encore en laissant la marchandise (Argot du peuple).

Rossignol, 1901 : Personne n’en est exempt.

Hayard, 1907 : Soulager ses entrailles.

France, 1907 : Déshabiller ; soulager ses entrailles ; exhiber.

Déballer des fonds de chapeaux (faire)

Fustier, 1889 : Ennuyer, obséder quelqu’un, dans l’argot des placiers et des commis voyageurs.

Déballer, déshabiller

La Rue, 1894 : Aller à la selle.

Emballé

Rossignol, 1901 : Arrêté. Celui qui a été arrêté a été emballé.

Emballé (être)

Halbert, 1849 / Hayard, 1907 : Être arrêté.

Emballement

France, 1907 : Emportement, entraînement subit et irraisonné.

Quelque emballement de femme curieuse qui s’aveugle et s’illusionne, un de ces coups de cœur ardents, irréfléchis qui sont souvent la dernière figure des cotillons de l’hiver et ont la durée d’un feu de paille.

(Colombine, Gil Blas)

Emballer

Larchey, 1865 : Arrêter, écrouer.

Tu vas nous suivre à la Préfecture. Je t’emballe.

(Chenu)

On dit d’un cheval emporté qu’il emballe son cavalier, sans doute parce que celui-ci est réduit au rôle passif d’un simple ballot.

Delvau, 1866 : v. a. Arrêter, — dans l’argot des voleurs et des filles.

Delvau, 1866 : v. n. Se dit, — dans l’argot des maquignons, — d’un cheval qui prend le mors aux dents, sans se soucier des voyageurs qu’il traîne après lui. S’emballer, se dit dans le même sens d’un homme qui s’emporte.

Rigaud, 1881 : Mettre en prison. — Emballez-moi ce particulier.

Rigaud, 1881 : Terminer promptement. — L’ouvrage est emballé.

La Rue, 1894 : Conduire en prison. Donner un coup de poing. S’éprendre passionnément. Emballement, entraînement subit, emportement.

France, 1907 : Arrêter, emmener en prison.

— Dis donc, toi, si c’est comme ça que tu fais ta tournée !… Sais-tu où je l’ai trouvé, ton Delphin ?
— Où ça ?
— Sur ma fille… Je vas écrire au préfet, pour qu’il te casse, père de cochon, cochon toi-même.
Du coup, Bécu se fâcha.
— Ta fille, je ne vois que ses jambes en l’air… Ah ! elle a débauché Delphin ? Du tonnerre de Dieu si je ne la fais pas emballer par les gendarmes.
— Essaye donc, brigand !

(Émile Zola, La Terre)

C’est que le coup d’État les atteignit, eux ! À l’abri des représailles dont se décime toute effervescence populaire, se moquant comme d’une guigne qu’on ait mitraillé les faubourgs en Juin ; ayant approuvé, sinon commandé la canonnade ; ne se rendant même pas compte — les imbéciles ! — que la dictature en était la résultante (les ouvriers les regardant narquoisement emballer pour Mazas) ils sentirent, pour la première fois, la poigne du gendarme s’abattre à leur collet.

(Séverine, Le Journal)

France, 1907 : Donner un coup de poing.

Emballer (s’)

Rigaud, 1881 : S’emporter, se fâcher. On dit d’un cheval qui s’emporte, qu’il « s’emballe » ; d’où s’emballer en parlant des personnes.

Hayard, 1907 : Se mettre vite en colère, s’enthousiasmer, emprisonner.

France, 1907 : S’emporter, perdre son sang-froid. Allusion au cheval qui prend le mors aux dents. Se prendre d’une affection irraisonnée pour quelqu’un.

Le peintre, très emballé, perdait à plaisir, ne s’occupait qu’à faire du genou sous la table à la femme de chambre et la dardait de regards prometteurs auxquels elle répondait de la façon la plus effrontée.

(René Maizeroy)

D’une tenue toujours irréprochable, bel homme plutôt que joli garçon, et d’une tournure conquérante, il a passé pour avoir fait des ravages dans le cœur de Parisiennes du meilleur monde, quelque peu névrosées et toujours prêtes à s’emballer pour un excentrique ou l’homme que la mode a mis en vedette.

(Maurice de Kérouan)

Nous nous rappelions le beau temps de fièvre et de mirage où dans le monde, toutes ou presque toutes, emballées à fond de train, nous avions pour ce soldat piaffeur des veux de Chimène, nous attendions le grand jour, nous faisions des vœux à plein cœur pour que cet aventureux gagnât la partie, nous nous accrochions à lui, nous le traitions comme quelque César providentiel.

(Colombine, Gil Blas)

Emballer (se faire)

Delvau, 1866 : Se faire mettre à Saint-Lazare, — dans l’argot des filles.

France, 1907 : Se faire mettre en prison.

— Y’a du nouveau ? interrogea la Collignon.
— Je te crois, répliqua l’autre. On a vu, ce soir, les Mœurs passer au grand complet. Y aura du tabac, ce soir. Je me rentre. J’ai pas envie de me faire emballer.

(Oscar Méténier, Madame La Boule)

Emballes

Delvau, 1866 : s. f. pl. Manières, embarras, — dans le même argot [des filles]. Faire des emballes. Faire des embarras.

Emballes (faire des)

France, 1907 : Faire des embarras, prendre des manières dédaigneuses, éclabousser ses rivales. Argot des filles.

Emballes, embarras (faire ses)

Larchey, 1865 : « Faire son embarras : Faire beaucoup d’étalage pour peu de chose. » — d’Hautel, 1808. — Emballe est une corruption d’embarras.

Emballeur

Delvau, 1866 : s. m. Agent de police.

Rigaud, 1881 : Agent de police.

La Rue, 1894 : Agent de police. Emballeur de refroidis, croque-mort.

Virmaître, 1894 : Les agents de la sûreté. Ils emballent en effet les prisonniers dans le panier à salade.

Rossignol, 1901 : Agent de police, parce qu’il emballe.

France, 1907 : Agent de police, agent de la sûreté.

Emballeur de refroidis

Rigaud, 1881 : Porteur des pompes funèbres, vulgo « croque-mort ».

France, 1907 : Croque-mort.

Enfant de la balle

Delvau, 1866 : s. m. Celui qui a été élevé dans la profession paternelle, comédien parce que sa mère a appartenu au théâtre, épicier parce que son père a été marchand de denrées coloniales, etc. Argot du peuple.

Rigaud, 1881 : Celui qui a appris et qui exerce le même métier que son père. L’expression est particulièrement répandue dans le monde des coulisses.

France, 1907 : Personne qui a pris la profession de son père. Se dit plus particulièrement des comédiens.

Je veux peindre le comédien pur sang, celui qui descend en droite ligne du La Rancune de Scarron, celui qui est né, dans les coulisses, d’un premier rôle et d’une soubrette ; celui qui peut se dire avec orgueil enfant de la balle, et qui a passé ses premières années à parcourir la France entière à la suite des auteurs de ses jours, gaminant sur les places publiques avec les gamins de toutes nos sous-préfectures, et jouant les anges, les amours et les petits démons, à la satisfaction du public de province.

(L. Couailhac)

Faire la balle

France, 1907 : Suivre les instructions de quelqu’un.

Faire la balle élastique

Delvau, 1866 : Manquer de vivres, — dans l’argot des voleurs, que cela doit faire bondir.

France, 1907 : Être à jeun, avoir le ventre vide.

Faire sa balle

Delvau, 1866 : v. a. Suivre les instructions ou les conseils de quelqu’un, — dans l’argot des prisons.

Faire une entrée de ballet

Delvau, 1866 : v. a. Entrer quelque part sans saluer, — dans l’argot des bourgeois, amis des bienséances.

France, 1907 : Entrer quelque part sans saluer.

Froler sur la balle

Halbert, 1849 : Médire de quelqu’un.

Froller sur la balle

anon., 1827 : Médire de quel qu’un.

Raban et Saint-Hilaire, 1829 : Médire de quelqu’un.

Vidocq, 1837 : v. a. — Médire de quelqu’un.

(Le Jargon, ou Langage de l’Argot moderne)

Froller, froller sur la balle

Rigaud, 1881 : Médire ; maltraiter.

Frotter sur la balle

Bras-de-Fer, 1829 : Médire de quelqu’un.

Mannequin du trimballeur des refroidis

Halbert, 1849 : Corbillard.

Delvau, 1866 : s. m. Corbillard, — dans l’argot des voleurs.

Ornie de balle

anon., 1827 / Bras-de-Fer, 1829 : Poule d’Inde.

Vidocq, 1837 : s. f. — Poule d’Inde.

(Le Jargon, ou Langage de l’Argot moderne)

Halbert, 1849 : Poule d’Inde.

Delvau, 1866 : s. f. Dinde, — « à cause de la balle d’avoine dans laquelle elle est forcée de chercher sa nourriture, le grain étant réservé aux autres habitants de la basse-cour. »

Virmaître, 1894 : Dindon. (Argot des voleurs).

France, 1907 : Dinde, appelée ainsi à cause de la balle d’avoine dans laquelle elle cherche sa nourriture, le grain étant réservé aux autres volatiles.

Peau de balle

France, 1907 : Rien, néant ; argot populaire. Cette singulière expression est parfois suivie de cette autre : balai de crin.

— Vous ne vous intéressez plus à rien, ni aux êtres, ni aux choses, ni aux idées ?
— Je m’intéresse à peau de balle !
— Qu’est-ce que c’est que ça, peau de balle ?
— C’est un mot appartenant naguère au répertoire de l’armée et signifiant le néant. Ce terme passa bientôt dans le domaine civil, où il fit une rapide fortune.

(Alphonse Allais)

Il nous arrive assez souvent
De suivre une blonde jeunesse,
Et de lui dire en la suivant
Combien elle nous intéresse.
« Mademoiselle, écoutez-moi,
Depuis si longtemps je désire
Vous entretenir de ma foi !
Ou donc vous voir ? daignez le dire,
— Un rendez-vous ?
J’vous l’donn’ chez nous ;
J’suis fille honnête
À conscienc’ nette ;
Papa s’y trouv’ra,
De cett’ façon-là
Vous d’mand’rez ma main ;
On vous attend d’main… »
(Parlé.) Sinon, peau d’balle et balai d’crin !

(Belhiatus)

Peau ou peau de balles

Rossignol, 1901 : Rien. Celui qui ne possède que peau, nib ou gninte n’est pas riche. — « Je devais t’acheter des bottines, mais tu n’auras que peau de balles. » Diminutif de balloches, allusion à l’appendice qui distingue le sexe.

Porte-balle

Rigaud, 1881 / France, 1907 : Bossu.

Prendre la balle au bond

France, 1907 : Saisir l’occasion favorable comme un joueur qui saisit la balle lancée.

Quinze cents balles (les)

Merlin, 1888 : Les engagés conditionnels.

Raide comme balle

Larchey, 1865 : Rapide comme un projectile.

Il a filé son chemin raide comme une balle.

(Vidal, 1833)

Delvau, 1866 : adv. Rapidement.

Rigaud, 1881 : Rapidement. Filer raide comme balle, marcher très vite.

Remballer

France, 1907 : Renvoyer ; argot populaire.

Timballe (la)

Delvau, 1866 : Dîner mensuel des artistes du théâtre de l’Opéra-Comique. Il a lieu le troisième jeudi de chaque mois.

Trimballement

France, 1907 : Même signification que trimbalage.

Trimballer

d’Hautel, 1808 : Traîner partout quelque chose avec soi ; railler, berner quelqu’un.
Il me trimballe depuis long-temps. Pour, il me berce de vaines espérances, il se moque de moi.

Vidocq, 1837 : v. a. — Conduire, transporter.

Halbert, 1849 : Conduire.

Larchey, 1865 : Marcher. — Mot à mot : baller sur la trime : se remuer dans la rue. V. Momir.Trimballeur de coni, de refroidi : Croque-morts (Vidocq).

Delvau, 1866 : v. a. Promener quelqu’un, traîner quelque chose.

Delvau, 1866 : v. n. Se promener, — dans l’argot des faubouriens.

La Rue, 1894 : Conduire. Transférer d’une prison à une autre.

Trimballeur

Vidocq, 1837 : s. m. — Conducteur, porteur.

Delvau, 1866 : s. m. Cocher, — dans l’argot des voleurs. Trimballeur des refroidis. Cocher des pompes funèbres.

Delvau, 1866 : s. m. Homme qui fait aller son monde.

Trimballeur de conis

Vidocq, 1837 : s. m. — Cocher de corbillard, croque-morts.

Trimballeur de pilier de boutanche

Vidocq, 1837 : s. m. — Emporteur de commis de boutique ou de magasin.
Un individu entre dans la boutique d’un marchand : d’un marchand bonnetier, par exemple ; il examine, si cela lui est possible, des bas de soie de la première qualité, et il a le soin de se graver dans la mémoire la marque d’un ou de deux paquets, cela fait, il achète quelques paires de bas moyennant une somme de 50 à 60 francs, et comme il n’a pas assez d’argent sur lui pour payer, il prie le marchand de faire porter chez lui ce qu’il vient d’acheter, et donne son adresse ; mais il se ravise, et dit au commis qui doit être chargé de la commission : « Ma foi, nous irons ensemble. » Et, en effet, il part accompagné du commis. Le tiers du chemin est à peine fait, lorsque le filou dit à son compagnon : « J’ai un mot à dire à une personne qui demeure ici près, allez devant, je vous aurai bientôt rattrapé. » Le commis, toujours porteur de son paquet de bas, continue sa route, et le filou retourne au plus vite chez le bonnetier, il lui dit qu’il vient de la part du commis chercher les paquets marqués A. Z. et D. H. L’indication si précise d’une marque qu’il croit n’être connue que de lui seul, empêche le marchand de penser qu’il est aux onze et douzièmes volé, il remet au Trimballeur ce qu’il demande, et ce n’est que lorsque son commis, qui n’a trouvé personne à l’adresse indiquée, revient au magasin, qu’il sait qu’il a été volé.
D’autres Trimballeurs, suivis d’un commissionnaire qui plié sous le poids d’une malle qui ne contient que des pierres et de la paille, viennent se loger dans un hôtel de belle apparence, et paient une quinzaine ou un mois d’avance. Après quelques jours de résidence dans l’hôtel, l’un des Trimballeurs se rend chez une lingère famée commander soit un trousseau de mariée, soit celui d’un homme du grand monde ; il désire être servi de suite, car il doit suivre, dit-il, un ambassadeur ou tout autre grand personnage. Lorsqu’enfin sa commande est prête, il donne l’ordre d’apporter le tout chez lui le lendemain matin ; il marchande ensuite quelques objets, mais le prix ne lui convient pas.
Le lendemain, les objets composant le trousseau sont portés chez le Trimballeur par une demoiselle de boutique, et comme le fripon a promis d’être généreux et de donner pour les rubans, elle est toute disposée à lui accorder la plus grande confiance. Lorsqu’elle arrive, elle trouve le fripon couché, il est indisposé. Il prie la jeune fille de laisser le paquet qu’elle apporte, et d’aller au plus vite chercher ce qu’il a marchandé la veille. Elle s’empresse d’obéir, et elle est à peine au bas de l’escalier, que le malade est déjà sorti de son lit ; il n’est pas nécessaire de dire qu’il était couché tout habillé. Il prend le paquet, un cabriolet prévenu de la veille l’attend au coin d’une rue des environs, il fouette les chevaux et disparait comme l’éclair.
Les fripons qui procèdent de cette manière n’attaquent pas seulement des lingères, des bijoutiers, des horlogers, des tailleurs surtout sont souvent leurs dupes.
Il ne faut donc jamais laisser les marchandises que l’on apporte chez des individus qui logent en garni, lorsqu’on n’a pas l’honneur de les connaître, quand bien même on apercevrait sur une table ou sur un sommo de l’or ou des billets de banque.
En 1843, un individu récemment libéré commit plus de cinquante vols semblables à ceux que je viens de signaler, sans cependant se laisser prendre. Après l’avoir cherché longtemps, je parvins enfin à le découvrir dans la rue du Dauphin, au moment d’une exécution. Il fut condamné à dix années de réclusion, mais il trouva les moyens de mettre en défaut la surveillance d’un bon gendarme chargé de le conduire à Clairvaux, et depuis, on n’en n’a plus entendu parler.

Trimballeur de refroidis

Virmaître, 1894 : Le cocher qui conduit les corbillards.
— Ce qui m’emmerde, quand je serai refroidi, c’est d’être trimballé par l’omnibus à coni (Argot des voleurs).

Trimballeur de rouchies

Fustier, 1889 : Souteneur.

Trinqueballer

France, 1907 : Marcher çà et là, à droite et à gauche.

On aurait dit d’une bande de chasseurs qui ont trinqueballé sous la pluie à travers les chaumes et les labours, et, le soir, se chauffent avec des mines béates, se délectent de bavarder en fumant un bon cigare au coin du feu, d’avoir changé de souliers et de vêtements.

(Mora, Gil Blas)

Trou d’aix, trou de balle

Larchey, 1865 : Anus.

Trou de balle

Delvau, 1866 : s. m. Le podex, — dans l’argot des faubouriens. On dit aussi Trou du souffleur et Trou de bise.

Virmaître, 1894 : Le derrière. On dit aussi : la lumière (Argot du peuple).

France, 1907 : Anus. On dit aussi trou d’Aix, trou du souffleur, trou de bise.

Pour lors, on a fait respirer à Ressegnier un litre de vinaigre et un kilo de sels anglais, après quoi on l’a palpé sur toutes les coutures ; — seul, le trou de balle, dont la nature l’a orné, dénotait quelque chose de pas normal.

(La Sociale)


Argot classique, le livreTelegram

Dictionnaire d’argot classique