Faire un trou
Larchey, 1865 : Prendre un verre d’eau-de-vie au milieu du repas, pour précipiter la digestion, faire un trou destiné à l’ingestion de nouveaux aliments.
France, 1907 : Boire un verre d’eau-de-vie, au milieu d’un copieux repas, pour faciliter la digestion, ce qui s’appelle le trou du Normand. On dit aussi : faire un tassement.
Faire un trou à la lune
Larchey, 1865 : Décamper par un trou à la clarté de la lune.
Mazarin a fait un trou à la lune, comme font ordinairement les larrons.
Le Ministre fugitif, Paris, 1651.
Delvau, 1866 : Faire faillite, enlever la caisse de son patron et se réfugier en Belgique. Argot du peuple.
Faire un trou dans la lune
Virmaître, 1894 : Faire banqueroute (Argot du peuple).
Faire un trou dans la lune ou à la lune
France, 1907 : Se sauver avec la caisse.
On disait autrefois : faire un trou à la nuit, métaphore prise des lieux clos, fermés de murailles, d’où l’on ne pouvait s’esquiver qu’en pratiquant un trou dans la porte ou dans le mur. On ouvrait ainsi une trouée à la nuit.
Didier Loubens donne de ce dicton une explication plus probante : « Autrefois le terme des contrats et des paiements était ordinairement fixé à la lune qui précède et détermine la fête de Pâques avec laquelle commençait l’année, sous la troisième race de nos rois jusqu’au reigne de Charles IX. C’est pour ce motif que les débiteurs qui ne payaient pas plus à l’échéance de la pleine lune que s’il n’eût pas été pleine lune, furent supposés faire une brèche ou un trou à la lune. »
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