Vidocq, 1837 : v. a. — Nier un fait.
À Niort (aller)
Aller à Niort
un détenu, 1846 : Ne rien dire, se taire, garder le silence.
Delvau, 1866 : v. a. Nier, — dans l’argot des voleurs, qui semblent avoir lu les Contes d’Eutrapel.
Virmaître, 1894 : Nier. Recommandation qu’ont soin de faire les voleurs à leurs complices quand ils vont à l’instruction. Ils se souviennent du mot du boucher Avinain qui, la tête sous le couteau, cria : N’avouez jamais (Argot des voleurs).
Rossignol, 1901 : Faire l’ignorant.
Un voleur qui ne veut rien avouer, s’il fait l’ignorant ou semblant de ne pas comprendre ce qu’on lui dit, va à Niort.
Hayard, 1907 : Nier, ignorer.
France, 1907 : Nier. Suivre le dernier avis d’Avinain : « N’avouez jamais. » Cette expression vient des contes d’Eutrapel et n’est guère plus employée que par les voleurs. On trouve dans Vidocq : « S’il va à Niort, il faut lui riffauder les paturons » (S’il nie il faut lui brûler les pieds).
Aller à Niort, dire à Niort
La Rue, 1894 : Nier.
Envoyer à Niort
France, 1907 : Refuser. Jeu de mot, Niort étant pour niais, c’est-à-dire : « Adressez-vous à un niais. »
Niort
France, 1907 : Aller à Niort, nier, mentir.
Va, lorsque t’es ballon à Niort
Si tu jaspinais, t’aurais tort.
(Hogier-Grison)
Ce jeu de mot est ancien, car on le trouve dans les proverbes en rimes du XVIIe siècle :
À Niort qui veult aller
Faut qu’il soit sage à parler.
On dit aussi prendre le chemin de Niort.
Autres jeux de mots sur des noms de localités et que l’on pourrait appeler calembours géographiques :
Faire passer par la voie d’Angoulême, avaler (goule, bouche, gosier).
Avoir besoin d’aller à Argenton, avoir besoin d’argent.
Aller à Cracovie, mentir, inventer des histoires (de craque, menterie, hâblerie).
Aller à Crevant, mourir, Crevant est le nom d’un petit bourg qui se trouve à trois lieues de la Châtre, et les gens de la campagne voisine ont l’habitude de dire, en parlant d’une personne qui se meurt ou qui est morte : Elle va ou elle est allée à Crevant.
Partir à Dormillon. Dormillon, nom de localité, domaine près d’Issoudun et dont le nom est passé en proverbe dans la langue facétieuse des vignerons. « Le v’là parti à Dormillon », quand on voit quelqu’un se laisser aller au sommeil. De dormeille, envie de dormir et diminutif de sommeil.
Aller à Turin, plaisanterie populaire à Issoudun qui se dit de tout mauvais chasseur. Jeu de mot : Turin, tue-ren (ren, rien, se prononce rin).
Aller à Versailles, verser, en parlant d’une voiture et des personnes qu’elle contient.
Niort (aller à)
Ansiaume, 1821 : Nier.
Le cardeuil m’a mandé, mais j’ai été à Niort et de l’avant.
Larchey, 1865 : Nier. — Jeu de mots. — V. Flacul.
Je vois bien qu’il n’y a pas moyen d’aller à Niort.
(Canler)
Rigaud, 1881 : Nier. — Envoyer à Niort, refuser quelque chose, — dans le jargon des voleurs.
Quoique je prisse toujours le chemin de Niort.
(Aventures burlesques)
anon., 1907 : Nier.
Niorte
Delvau, 1866 : s. f. Viande, — dans l’argot des voleurs.
Virmaître, 1894 : Viande (Argot des voleurs). V. Crigne.
France, 1907 : Viande ; argot des voleurs.
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