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Aller où le roi n’envoie personne

Rigaud, 1881 : Aller aux lieux d’aisances. La variante est : Aller où le roi va à pied.

Allonger la ficelle, la courroie, la croupière

Merlin, 1888 : Augmenter une punition.

Bas de soie à un cochon (ça lui va comme des)

Rigaud, 1881 : Locution populaire qui veut dire : Ça ne lui va pas du tout, ça produit sur lui le plus mauvais effet. — Le sifflet d’ébéne, rien que ça de chic ! ça te va comme des bas de soie à un cochon.

Blanchir du foie

La Rue, 1894 : Avoir dessein de trahir.

France, 1907 : Hésiter à faire partie d’une expédition, avoir dessein de trahir.

Bourre de soie

France, 1907 : Fille ou femme entretenue ; argot des voyous.

Bourre-de-soie

Delvau, 1866 : s. f. Fille ou femme entretenue, — dans l’argot des voyous.

Boute-feu, boute-joie

Delvau, 1864 : Le membre viril, parce qu’il met à feu et à flamme l’amadou féminin.

Cependant, je ne laissais pas de redouter l’instant où mon nouvel enfileur m’incrusterait son formidable boute-joie, mais je m’armai de courage.

(Mon noviciat)

Coup de fourchette (avoie un bon)

France, 1907 : Avoir bon appétit.

Courroie

d’Hautel, 1808 : Allonger la courroie. Voyez Allonger.
Faire du cuir d’autrui large courroie. Pour, se divertir de la bourse d’autrui ; en user sans délicatesse ni discrétion.

De cuir d’autrui, large courroie

France, 1907 : Dicton appliqué à la très nombreuse catégorie de gens qui, fort économes quand il s’agit de ce qui leur appartient, taillent largement dans la propriété d’autrui et font les généreux avec le bien du voisin.

Faites-la passer, qu’on la voie !

Rigaud, 1881 : Locution particulière aux gommeux. — Dans un dîner, au bal, lorsqu’une femme fait sa tête, lorsqu’une femme vient de dire une grosse bêtise, ces messieurs ne manquent pas de s’écrier : Faites-la passer qu’on la voie ! comme s’il s’agissait d’un objet mis en vente sur la table des enchères à l’hôtel Drouot.

Fausse joie

France, 1907 : Fausse couche, avortement.

Je vous demandais simplement si vous n’aviez jamais eu de fausse… joie.

(Albert Cim)

Fil de soie

La Rue, 1894 : Voleur.

Virmaître, 1894 : Filou, voleur (Argot du peuple).

Rossignol, 1901 : Voleur.

Fil-de-soie

France, 1907 : Filou.

Fille de joie

Delvau, 1864 : Femme qui exerce un triste métier, celui qui consiste à être à la disposition du premier venu.

D’une fille de joie
Il fut enfin la proie.

(Théophile)

Le major l’avait fait mener au refuge où on enferme les filles de joie.

(D’Ouville)

Soupant, couchant chez des filles de joie.

(Voltaire)

Mais ce refrain banal rarement apitoie,
Hormis l’adolescent, qui ne peut croire au mal
Et cherche encor l’amour dans la fille de joie,
Ignorant que la rouille a rongé le métal.

(Henry Murger)

Foie

d’Hautel, 1808 : Il a bon foie de croire cette histoire. Se dit d’une personne simple, crédule, à laquelle on en compte facilement.
Il a un bon foie de souffrir cela. Pour dire, il est bien bon, il a bien de la patience.
Il faut que vous ayez un bon foie de me tenir de pareils propos. Se dit ironiquement à quel qu’un qui fait des propositions déraisonnables et extravagantes.

Foie blanc

La Rue, 1894 : Voleur disposé à quitter sa bande on à la dénoncer.

France, 1907 : Poltron. Avoir les foies blancs, c’est avoir peur, refuser de faire un coup.

Mon dab est mort ru’ d’la Roquette
Su’ la place, en face l’p’loton,
On y avait rogné sa liquette,
Coupé les ch’veux, rasé l’menton,
Ma dabuche aussi chassait d’race
A s’est fait gerber à vingt ans
Pour avoir saigné eun’ pétasse.
Moi, j’marche pas… j’ai les foies blancs !

(Aristide Bruant)

Foies blancs (avoir les)

Fustier, 1889 : Être timide, manquer de courage, d’audace.

Gouter les plaisirs, les ébats, les joies, etc.

Delvau, 1864 : Baiser, ce qui est la félicité suprême.

Mais qu’importe, si l’on goûte
Le doux plaisir de la chair ?
Qu’importe, pourvu qu’on foute ?
Cela vous paraît-il clair ?

(Collé)

Eh bien ! mon petit cœur, eh bien ! ma mignonnette,
Ne voulez-vous pas bien vous marier un jour
Pour goûter les ébats du petit dieu d’amour.

(Trotterel)

Quand elle eut commencé à goûter un peu les joies de ce monde, elle sentit que son mari ne la faisait que mettre en appétit.

(Bonaventure Desperriers)

Habillé de soie

Delvau, 1866 : s. m. Porc, — dans l’argot des faubouriens et des paysans des environs de Paris.

Rigaud, 1881 : Cochon.

La Rue, 1894 : Porc.

Virmaître, 1894 : Cochon ou sanglier. Allusion à la peau dont les soies servent aux cordonniers pour préparer leur fil (Argot du peuple).

Rossignol, 1901 : Un porc.

France, 1907 : Porc. Jeu de mots sur le poil du cochon appelé les soies.

Jeu de la petite oie

France, 1907 : Jeu d’amour que les jouvencelles feignent d’ignorer en faisant la petite oie.

…Et tous nos précieux galantins s’empressaient autour des falbalas de l’ambassadrice, méditaient déjà d’en faire le siège selon les règles accoutumées, de se disputer ses faveurs, de lui apprendre en hâte, si d’aventure elle l’ignorait, le jeu de la petite oie, et tout ce qui s’ensuit, pour peu que l’on prenne goût aux leçons, que l’on veuille tenter la vraie bataille après les escarmouches.

(René Maizeroy, Gil Blas)

Joie

d’Hautel, 1808 : Vive la joie ! l’hôpital brûle. Voy. Hôpital.
Il entend les joies du paradis, mais il n’y peut entrer. Se dit de celui qui n’est pas d’un divertissement dont il est à portée d’entendre le bruit.
Fille de joie. Fille de mauvaise vie ; courtisane.

Merde d’oie (couleur)

France, 1907 : Jaune et vert.

Mère l’oie (contes de la)

France, 1907 : Contes pour amuser les enfants.

Mettre une robe de soie pour voyager la nuit

France, 1907 : Faire le bien en cachette.

Monnoie

d’Hautel, 1808 : On se perd en battant de la fausse monnoie. Pour dire, c’est temps perdu que de corriger un vaurien, et par allusion avec les faiseurs de fausse monnoie.
Payer en monnoie de singe. Pour dire, en mauvaises raisons, en gambades.
Il est décrié comme de la vieille monnoie. Se dit d’un homme perdu de réputation.
Il n’a point de monnoie, faute de grosses pièces. Se dit par ironie d’un homme qui n’a pas d’argent, et qui dit continuellement pour ne pas payer, qu’il n’a pas de monnoie.
Monnoie fait tout. Pour dire, qu’avec de l’argent on fait tout ce que l’on veut.
Il feroit de la fausse monnoie pour lui. Se dit d’un homme qui est extrêmement attaché à un autre.
Il l’a payé en même monnoie. Pour, il lui à rendu la pareille ; cette locution se prend toujours en mauvaise part.

Oie

d’Hautel, 1808 : Bête comme une oie. Se dit d’une personne sans intelligence, sans pénétration, qui a l’esprit étroit et bouché.

Oie (jeu de la petite)

France, 1907 : Les menus plaisirs de l’amour et de la galanterie, ou, en d’autres termes, les bagatelles de la porte ; à quoi s’amusent entre eux par timidité adolescents et adolescentes, les collégiens avec leur petite cousine ignorante — s’il en est encore — serrements de mains, billets doux, baisers furtifs derrière la porte et autres mignardises, prélude de plus sérieux engagements. « Petite oie, petite joie », dit le proverbe. Le proverbe à tort.

Une fleur donnée, une main serrée dans les petits coins, un baiser effleurant une mèche de cheveux, bref, ce que nos pères appelaient si gentiment : la petite oie.

(Raoul Toché)

Oie (petite)

France, 1907 : Abatis.

Oie du frère Philippe

Delvau, 1866 : s. f. Jeune fille ou jeune femme, — dans l’argot des gens de lettres, qui ont lu les Contes de la Fontaine. L’expression tend à s’introduire dans la circulation générale : à ce titre, j’ai dû lui donner place ici. Pourquoi le peuple, qui a à sa disposition, à propos de la « plus belle moitié du genre humain », tant d’expressions brutales et cyniques, n’emploierait-il pas cette galante périphrase ? Le peuple anglais dit bien depuis longtemps, à propos des demoiselles de petite vertu, les Oies de l’évêque de Winchester (The bishop of Winchester’s geese).

Oie du roi (manger l’)

France, 1907 : Être exposé à rembourser ce que l’on a volé dans les deniers publics. Ce vieux dicton s’exprimait ainsi : « Celui qui a mangé de l’oie du Roy, cent ans après doit en rendre les plumes. » C’est pourquoi les riches bourgeois ou marchands avaient coutume de spécifier dans leurs testaments que leurs enfants n’eussent pas à entrer dans des familles où l’on avait manié les fonds royaux, à cause des confiscations et des exécutions de justice qui arrivaient continuellement et longtemps parfois après la mort du fonctionnaire prévaricateur ou simplement accusé de prévarication.

Orbesvoies

France, 1907 : Ouvertures, arcades, fenêtres peintes, destinées à continuer, par la décoration, de véritables fenêtres ou arcades et leur servant de pendant. Vieux mot, supprimé à tort puisque nous n’avons rien pour le remplacer, si ce n’est l’expression mur orbe.

Papier Joseph ou de soie

France, 1907 : Billet de banque.

Passer par la voie d’Angoulême

France, 1907 : Avaler. Voir Niort.

Patte d’oie

Larchey, 1865 : Triple ride qui imprime au coin de chaque œil, trois sillons d’apparence palmipède.

Aux tempes la patte d’oie caractéristique et au front les marches du palais montraient des rides élégantes, bien prisées à la cour de Cythère.

(Balzac)

La Rue, 1894 : Carrefour. Rides près de l’œil.

France, 1907 : Carrefour.

France, 1907 : Rides qui partent du coin des paupières et s’étendent triangulairement sur les tempes.

Puis, quand les années arrivèrent, quand le corsage devint plus riche et moins ferme, quand la patte d’oie brida les yeux, quand les lèvres, plus molles, eurent perdu leur fraîcheur, elle se vit subitement délaissée pour d’autres aussi folles qu’elle, qui arrivaient, radieuses, avec le sourire de leurs vingt ans.

(Edmond Deschaumes)

Patte-d’oie

Delvau, 1866 : s. f. Carrefour, — dans l’argot du peuple et des paysans des environs de Paris.

Delvau, 1866 : s. f. Les trois rides du coin de l’œil, qui trahissent ou l’âge ou une fatigue précoce. Argot du peuple.

Rigaud, 1881 : Carrefour.

Péter dans la soie

Rigaud, 1881 : Être vêtue d’une robe de soie.

France, 1907 : Se vêtir richement.

Petite oie

France, 1907 : Voir Oie.

Petite oie (la)

Delvau, 1864 : Le travail — attrayant — qui précède le coït ; pelotage des couilles de l’homme par la femme, gamahuchage de la femme par l’homme, etc., etc. La petite oie est moins indigeste — pour la pine — que la grande oie : il y a des gens qui s’en contentent — de peur de vérole.

Or, n’est-il pas certain que l’homme qui triche et ceux qui, comme nous, jouissent des plaisirs de la petite oie, ne font rien de plus que ces moines, que ces religieuses, que tout ce qui vit dans le célibat ? Ceux-ci conservent dans leurs reins, en pure perte, une semence que les premiers répandent on pure perte.

(Thérèse philosophe)

Elle avait déjà laissé prendre la petite oie à un homme qui la cajolait.

(Tallemant des Réaux)

Et il fut maître de ce que nous appelons en France la petite oie.

(La France Galante)

La petite oie, enfin ce qu’on appelle
En bon français les préludes d’amour.

(La Fontaine)

Je ne vis pas dessous la soie
Jambes, cuisses et la petite oie.

(Théophile)

Peu d’honnêtes femmes qui ne soient lasses de leur métier

France, 1907 : Ce vieux dicton de nos pères, moins courtois que nous pour le beau sexe, a été redit par Molière dans Amphitryon :

On se lasse parfois d’être femme de bien.

Le métier d’honnête femme est pour beaucoup tâche difficile et bon nombre ne restent honnêtes que parce qu’elles ne peuvent faire autrement ; aussi l’on disait : « Qui a femme à garder, n’a pas journée assurée  » ; — « Femmes et frontières sont mauvaises à garder, car la femme estime toujours que son voisin est violette. »

Pignard ou proie

Halbert, 1849 : Cul, derrière.

Plumer l’oie du marché

France, 1907 : Tricher au jeu.

Poïen

France, 1907 : Aiguillon d’insecte ; point. Du latin punctum.

Poudre de joie

France, 1907 : Aphrodisiaque, nommé aussi tablettes de magnanimité, électuaire Satyrion. On raconte que la du Barry donnait de la poudre de joie à Louis XV, chaque fois qu’elle le sentait faiblir.

Quiller à l’oie

Delvau, 1866 : v. a. Envoyer un bâton dans les jambes de quelqu’un, — par allusion à un jeu cruel qui était encore en honneur chez nous il y a une vingtaine d’années. Argot du peuple.

France, 1907 : Lancer sa canne où une pierre à quelqu’un. Allusion au jeu cruel dans certaines campagnes où une brute à deux pieds, les veux bandés, cherche à frapper à coups de bâton une oie pendue par les pattes.

Quinze joies du mariage (les)

France, 1907 : Expression employée ironiquement pour désigner les déceptions, les contrariétés inhérentes à l’état conjugal. Un livre attribué à l’auteur du Petit Jehan de Saintré, Antoine la Sale, paru vers le milieu du XVe siècle, a sans doute donné naissance à cette antiphrase. Il y est dit dans la préface : « Celles quinze joyes de mariage sont les plus graves malheuretés qui soient sur terre, auxquelles nulles autres peines, sans incision de membres, ne sont pareilles à continuer. »

Ma mère, qu’est-ce que se marier ?
— Ma fille, c’est filer, enfanter et pleurer.

(Dicton provençal)

Les dictons français de même genre sont nombreux. Citons-en quelques-uns :

Le jour où l’on se marie est le lendemain du bon temps.
Qui se marie fait bien et qui ne se marie pas fait mieux.
Qu’on se marie ou non, l’on a toujours à s’en repentir.
Qui se marie se met la corde au cou.
Qui se marie s’achemine à faire pénitence.
Nul ne se marie qui ne s’en repente.
Un bon mariage se fait d’un mari sourd et d’une femme aveugle.
Mariage et pénitence ne font qu’un.
En mariage trompe qui peut.
Mariage, tombeau de l’amour.
Le mariage est un enfer où le sacrement nous mène sans péché mortel.
Mariage et pendaison vont au gré de la destinée.
Mariage et malheur tout en un jour.
Aujourd’hui marié, demain marri.
Homme marié, oiseau en cage.
Le mariage est comme le figuier de Bagnolet, dont les premières figues sont bonnes, mais les autres ne valent rien.

Tous ces dictons émanent évidemment de gens mal mariés ou de cocus.

Rabat-joie

d’Hautel, 1808 : Accident, évènement fâcheux qui vient troubler la joie, le divertissement, les plaisirs.
Un père rabat-joie. Un grondeur, un homme sévère, rébarbatif ; jaloux de la joie et du plaisir des autres.

Delvau, 1866 : s. m. Homme mélancolique ou grondeur, — dans l’argot du peuple. On dit aussi Père Rabat-joie.

Soie

d’Hautel, 1808 : Un habillé de soie. Pour dire un porc, un cochon, un pourceau.

Soie (asticot dans la)

France, 1907 : Femme paresseuse qui vit dans le luxe et les plaisirs.

— Fallait peut-être pas l’embocquer à faire l’asticot dans la soie sans rien astiquer.

(Louise Michel)

Voie

d’Hautel, 1808 : Une voie de bois. Pour dire une volée de coups de bâton.
Cela vaut une voie de bois. Se dit en plaisantant, lorsqu’on s’est employé à quelqu’ouvrage manuel et pénible, qui provoque la sueur.

Voie (ficher une)

La Rue, 1894 : Donner une correction.

Voie de bois (foutre une)

Rigaud, 1881 : Donner des coups, — dans le jargon des chiffonniers. — C’est l’ancien : charger quelqu’un de bois.

Soit, mais gare le bois, si j’apprends quelque chose.

(Molière)


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