AccueilA B C D E F G H I J K L M N O ΠP Q R S T U V W X Y ZLiens

courriel

un mot au hasard

Dictionnaire d’argot classique
Argot classique
le livre


Facebook

Share

Russe-français
Russisch-Deutsch
Rusianeg-Brezhoneg
Russian-English
Ρώσικα-Ελληνικά
Russo-italiano
Ruso-español
Rus-român
Orosz-Magyar
Ruso-aragonés
Rusice-Latine
Французско-русский
Немецко-русский
Бретонско-русский
Französisch-Deutsch
Allemand-français
Блатной жаргон
Soldatensprachführer
Военные разговорники

Entrez le mot à rechercher :
  Mots-clés Rechercher partout 


Avaler un crapaud

France, 1907 : Subir quelque chose de très pénible, de très répugnant.

Pour pouvoir supporter sans dégoût les sottises que l’on dit et que l’on fait chaque jour, il faut avaler un crapaud le matin.

(Chamfort.)

On dit dans le même sens : avaler des couleuvres.

Beati pauperes

d’Hautel, 1808 : Mots ironiques et injurieux qui se disent des gens simples et bornés, par allusion avec un passage de l’Écriture Sainte ainsi conçu : Bien heureux les pauvres d’esprit, etc.

Bête épaulée

Delvau, 1866 : s. f. Fille qui, le jour de ses noces, n’a pas le droit de porter le bouquet de fleurs d’oranger, — dans l’argot du peuple, cruel quand il n’est pas grossier.

Bonne truie à pauvre homme

France, 1907 : Se disait autrefois d’une femme qui avait beaucoup d’enfants. C’est malheureusement une des fatalités sociales ; plus l’homme est pauvre, moins il a les moyens d’élever une famille, plus sa femme est féconde. Dieu bénit les familles nombreuses, — à ce que prétendent les prêtres, — mais il ne les nourrit pas.

Changer son fusil d’épaule

Virmaître, 1894 : Changer d’avis ou d’opinion. On dit pour exprimer la même chose : mettre son drapeau dans sa poche. Ou bien encore : retourner sa veste (Argot du peuple).

France, 1907 : Changer d’opinion, Les plus farouches sectaires, dès que leur intérêt est en jeu, s’empressent de changer leur fusil d’épaule.

Chapaut

France, 1907 : Bavard, celui dont la parole va comme le « clapotage de l’eau. » (V. Lespy et P. Raymond)

Chapauter ou chapoter

France, 1907 : Bavarder.

Crapaud

d’Hautel, 1808 : Saute crapaud, nous aurons de l’eau. Phrase badine dont on se sert en parlant à un enfant qui danse à tout moment sans sujet ni raison, pour lui faire entendre que cette joie est le pronostic de quelque chagrin ou déplaisir non éloigné, et par allusion avec les crapauds, qui sautent à l’approche des temps pluvieux.
Laid comme un crapaud. Un vilain crapaud. D’une laideur difficile à peindre.
Ce crapaud-là, ce vilain crapaud cessera-t-il de me tourmenter ? Espèce d’imprécation que l’on adresse à quelqu’un contre lequel on est en colère.
Sauter comme un crapaud. Faire le léger, et le dispos, lorsqu’on n’est rien moins que propre à cela. Voy. Argent.

Larchey, 1865 : Homme petit et laid. — Crapoussin, qui a le même sens, est son diminutif. — Usité dès 1808.

Tiens ! Potier, je l’ai vu du temps qu’il était à la Porte-Saint-Martin. Dieux ! que c’crapaud-là m’a fait rire !

H. Monnier.

Larchey, 1865 : Fauteuil bas.

Une bergère… Avancez plutôt un crapaud !

El. Jourdain.

Larchey, 1865 : Cadenas (Vidocq).

Larchey, 1865 : Bourse de soldat. Simple poche de cuir dont l’aspect roussâtre et aplati peut à la rigueur rappeler l’ovipare en question. On appelle grenouille le contenu du crapaud. — Les deux mots doivent être reliés l’un à l’autre par quelque affinité mystérieuse.

Delvau, 1866 : s. m. Petit fauteuil bas, — dans l’argot des tapissiers.

Delvau, 1866 : s. m. Mucosité sèche du nez, — dans l’argot des voyous.

Delvau, 1866 : s. m. Cadenas, — dans l’argot des voleurs, qui ont trouvé là une image juste.

Delvau, 1866 : s. m. Bourse, — dans l’argot des soldats.

Delvau, 1866 : s. m. Apprenti, petit garçon, — dans l’argot des faubouriens.

Rigaud, 1881 : Cadenas, — dans le jargon des voleurs. — Enfant, — dans celui des ouvriers, qui disent aussi : crapoussin. — Bourse, — dans celui des troupiers :

Mon crapaud est percé, il aura filé dans mes guêtres.

(A. Arnault, Les Zouaves, act 1. 1856.)

La Rue, 1894 : Cadenas.

Virmaître, 1894 : Moutard (Argot du peuple).

Virmaître, 1894 : Cadenas (Argot des voleurs).

Hayard, 1907 : Cadenas, porte-monnaie, enfant.

France, 1907 : Porte-monnaie où l’on cache les petites économies qui ne doivent en sortir qu’aux grandes occasions. Il est toujours bon d’avoir un crapaud, surtout pour un comptable : cela l’empêche de manger la grenouille.

Déboutonnant son dolman, il entr’ouvrit sa chemise à la hauteur de la poitrine, et fit voir, à nu sur celle-ci, un petit sachet de cuir, appendu autour du cou par un cordon de même espèce. C’est ce que les troupiers appellent leur crapaud.

(Ch. Dubois de Gennes, Le troupier tel qu’il est… à cheval)

D’abord deux heures trimeras,
Et de l’appétit tu prendras !
Au repos tu l’assouviras
Avec du pain, du cervelas,
Ou d’air pur tu te rempliras,
Si dans ton crapaud n’y a pas gras !
Par ce moyen éviteras
Des indigestions l’embarras…

(Les Litanies du cavalier)

France, 1907 : Petit fauteuil, bas de forme.

France, 1907 : Mucosité sèche du nez, que nombre de gens out la dégoûtante habitude de tirer avec les doigts.

France, 1907 : Cadenas. Allusion à sa forme.

France, 1907 : Apprenti, petit garçon. Se dit aussi d’un homme de petite taille.

— Pourquoi qu’tu y as pas demandé, quand j’te recommande de le faire ? Tu pouvais pas y prendre, bougre de cochonne… Comme si qu’on pouvait

Crapaud (faire)

Rigaud, 1881 : Boire seul, se régaler en sournois, — dans le jargon des troupiers. C’est le synonyme de faire suisse.

Crapaud serpenteux

France, 1907 : Fusée à spirales.

Crapauder

France, 1907 : Crier en pleurant.

Crapaudine

Delvau, 1864 : Expression tirée du langage culinaire. Les pigeons à la crapaudine ont les pattes rentrées en dedans. De même, la femme étendue sur le dos et recevant le vit dans son con, afin de mieux le faire glisser jusqu’au fond du vagin, lève ses deux jambes en l’air, les replie sur l’homme, les appuie sur son dos et l’attire à elle autant qu’elle peut. Il voudrait s’en défendre, ce serait inutile, il faut que sa pine pénètre jusqu’à la matrice, qui vient d’elle-même se présenter à ses coups. Plus les coups sont forts, plus ils plaisent à la femme jeune et bien portante. Bien des couchettes ont été cassées avec ce jeu-là ; aussi, maintenant, on les fait en fer.

Marie se colle à mon ventre
Et pour que tout mon vit entre
Jusques au fin fond de l’antre
Enflammé par Cupidon,
Elle fait la crapaudine.
Vraiment, cette libertine,
Si je n’étais qu’une pine
M’engloutirait dans son con.

J. Choux.

France, 1907 : Genre de supplice infligé aux insubordonnés des bataillons d’Afrique et surtout des compagnies de discipline. Il consiste à fixer le soldat puni, au moyen de cordes et de courroies, soit à des piquets sur le sol, soit à un objet immobile : arbre, poteau, affût. Les Anglais connaissent ce châtiment sous le nom de picketting. Aboli vers 1835, ils le rétablirent en 1881, pendant la guerre contre les Boërs, et l’appliquèrent fréquemment en Égypte et au Soudan.
Les esclaves de nos colonies étaient, jusqu’en 1848, soumis à ce supplice.

Les malheureux esclaves sont ignominieusement couchés, nus, sans distinction d’âge ni de sexe, la face renversée ; seulement l’humanité veut qu’une excavation reçoive le ventre des femmes enceintes !… Leurs poignets et leurs pieds, étroitement serrés par des cordes, sont raidis et liés à des piquets enfoncés dans le sol, pour les empêcher de se débattre ; alors le commandeur, qui est peut-être le père, le frère, le fils ou l’époux de la victime, est obligé (sous peine d’être châtié lui-même) de faire l’office de bourreau… alors commence le supplice de la taille par les 29 coups de fouet, à la volée, du châtiment légal… C’est là ce qu’on appelle. dans ses modifications, le trois, le quatre piquets…

(Joseph France, L’Esclavage à nu)

À part les coups de fouet, la crapaudine n’est qu’une répétition du piquet.

Un jour, tirant la langue comme des pendus, pour avoir quelques bols d’air, ils défoncèrent une planche qui bouchait leur fenêtre. Illico, les caporaux et les sergents les firent sortir un à un, sous la menace des flingots, chargés et braqués. Puis on les colla à la crapaudine, et ils y restèrent vingt-quatre heures sans boire ni manger

(Le Père Peinard)

Découvrir saint Pierre pour couvrir saint Paul

Rigaud, 1881 : Contracter une dette pour en payer une autre. (Oudin, Curiosités françaises.) L’expression est encore fort de mise.

France, 1907 : Enlever à l’un pour donner à l’autre.

Deux épaules qui trottent (les)

France, 1907 : Le derrière.

Alors ce polisson lui allonge un maître coup de pied entre les deux épaules qui trottent, comme disent au régiment ceux qui se piquent d’élégance.

(Les Mésaventures de Bistrouille)

Empaumer

d’Hautel, 1808 : Enjôler, emboiser, amadouer quelqu’un ; se rendre maître absolu de son esprit ; abuser subtilement de sa bonne foi.
Empaumer une affaire. En saisir tous les détails avec adresse et habileté.
Empaumer la parole. S’en emparer d’autorité.

Delvau, 1866 : v. a. Circonvenir ; tromper, — dans l’argot du peuple, qui a eu l’honneur de prêter ce verbe à Corneille.

France, 1907 : Tromper.

— Tu vas te mettre un chapeau… Ta robe est très bien, t’as l’air d’une petite ouvrière endimanchée, c’est tout ce qu’il faut et tu feras le boulevard Beaumarchais, depuis la place jusqu’au Cirque d’Hiver, côté droit. Y a que celui-là de bon… Tu ne diras rien à personne. Mais t’es sûre de te faire raccrocher par un bourgeois du Marais… Plus il sera vieux, mieux ça vaudra. Aves ces gens-là, faut avoir l’air timide… Tu raconteras que tu t’es sauvée de chez toi parce que ton père te battait… que c’est la première fois que tu sors… pour une fois, tu ne mentiras pas et tu verras l’effet… Ces gens-là, ça paye toujours bien, parce que ça a peur de se faire remarquer et c’est trop bête pour être exigeant… Tu seras tout de suite à l’aise avec ces clients-là… Ne te laisse pas empaumer par un jeune, ça serait un lapin, il n’y a que des calicots par là…

(Oscar Méténier, Madame La Boule)

Empaumeur

d’Hautel, 1808 : Homme artificieux et trompeur dont les paroles sont mielleuses et sucrées, ou brusques et choquantes, selon qu’il convient aux circonstances.

Épaule

d’Hautel, 1808 : Tu l’auras pardessus l’épaule. Pour tu ne l’auras point.
Il ne jette pas les épaules de mouton par les fenêtres. Pour il ne prodigue pas son bien ; il est fort économe.
Il est bien large, mais c’est des épaules. Se dit d’une personne intéressée, d’un égoïste.
Il sent l’épaule de mouton. Pour il pue, il sent fort mauvais.
On a toujours cet homme sur les épaules. Se dit d’un homme importun, indiscret, dont on ne peut se débarrasser.
On l’a mis dehors par les épaules. Pour on l’a chassé avec ignominie.
Donner un coup d’épaule. Aider, assister, secourir quelqu’un.
Regarder quelqu’un par dessus l’épaule. D’une manière arrogante et fière.

Épaule (changer son fusil d’)

France, 1907 : Changer d’opinion. C’est le cas de la plupart des politiciens quand ils y trouvent leur intérêt et qu’ils peuvent le faire sans trop de scandale.

Épauler

d’Hautel, 1808 : Épauler quelqu’un. L’aider de sa bourse, le favoriser de son crédit, de sa protection.
Une bête épaulée. Créature indolente qui n’est bonne à rien. C’est aussi le nom qu’on donne à une fille qui s’est déshonorée.

Épaules de mouton

Rossignol, 1901 : Celui qui a de grandes mains a des épaules de mouton.

Épaulettes à graines d’épinard

Merlin, 1888 : Épaulettes d’officiers supérieurs.

Figure comme le cul d’un pauvre homme (avoir une)

Rigaud, 1881 : Montrer un visage rouge, animé, pétillant de graisse et de santé. Des physionomistes ont, paraît-il, été jusqu’à observer que c’était au derrière des pauvres gens que se réfugiait la santé.

Fouterie de pauvre

Delvau, 1864 : Pauvre fouterie ; mauvais coup.

Fusil d’épaule (changer son)

Rigaud, 1881 : Changer d’opinion politique. — Tenir un langage opposé à celui qu’on avait tenu.

Jean crapaud

France, 1907 : Sobriquet que les Anglais donnent aux Français.

Large des épaules

Larchey, 1865 : Avare. — Équivoque sur le mot large. — V. d’Hauthel, 1808.

Delvau, 1866 : Avare. Cette expression se trouve dans le Dictionnaire de Leroux, édition de 1786, qui n’est pas la première édition.

France, 1907 : Avare.

Loucher de l’épaule

France, 1907 : Être bossu.

Marpau

Raban et Saint-Hilaire, 1829 : Amant d’une fille publique.

La Rue, 1894 : Maître. Homme.

Marpau. marpaut

France, 1907 : Le maître de la maison. Vieux mot, terme injurieux.

Pour n’offenser point le marpaut
Afin qu’il ne fasse défaut
De foncer à l’appointement.

(Le Pasquil de la rencontre des cocus)

L’après le Dictionnaire comique de Le Roux, marpaut était autrefois employé à Paris pour sot, niais, nigaud, badaud. Notons à ce sujet que Francisque Michel fait observer que le mot morpion, injurieuse épithète, dérive sans doute de marpaut.

Marpaud

d’Hautel, 1808 : Sobriquet injurieux et méprisant que l’on donne, à Paris, aux hommes qui fréquentent les mauvais lieux ; il signifie aussi niais, sot, nigaud, badaud.

Marpaut

anon., 1827 : Maître, homme.

Bras-de-Fer, 1829 : Homme, maître.

Halbert, 1849 : Maître, homme.

Œil de crapaud

France, 1907 : Pièce d’or, à cause de sa couleur jaune.

Palette de l’épaule

France, 1907 : Omoplate.

Parler comme Sénèque de la pauvreté

France, 1907 : Mentir à ses théories, afficher des principes que l’on ne met pas en pratique, être faux sage, faux vertueux. La prétendue sagesse de Sénèque consistait à ne pas manger de viande et à ne pas boire de vin, suivant les préceptes de Pythagore ; mais, à part ces vertus négatives, il cultivait tous les vices. Il séduisit la femme de Domitius, son bienfaiteur, fut exilé en Corse, puis chassé de Corse pour ses mauvaises mœurs, car il n’aimait pas la viande des animaux morts, il aimait la chair vivante des fillettes et des petite garçons. S’il dédaignait les plaisirs de la table, il ne se refusait aucun des autres. Il professait le mépris des richesses et sa maison était la plus somptueusement meublée de Rome. Il se fardait. portait des vêtements efféminés et écrivit sur un pupitre d’or massif ses plus éloquentes pages sur la pauvreté. Tel est celui dont « Rome estimait les vertus ». Combien, dans le monde, de vertueux comme Sénèque ! Méfions-nous des stoïques et des purs !

Patte de crapaud

France, 1907 : Épaulette de gendarme.

Pattes de crapaud

Merlin, 1888 : Épaulettes.

Paufer

France, 1907 : Levier en fer dont se servent les carriers.

Paul Niquet

France, 1907 : « Eau-de-vie, du nom d’un débit de liqueurs voisin des Halles qui restait ouvert tout la nuit et servait de souricière. »

(Lorédan Larchey)

Pauline

France, 1907 : Ancienne diligence.

Mais la grande source de l’ivresse, du vertige qui triomphait des joueurs hésitants, c’était, avec des piaffements de sabots, des cabrements de bêtes, des cris de conducteurs, les départs des grandes « Paulines » à cinq chevaux, menées à fond de train, dans un tourbillon de grelots et de coups de fouet.

(Hugues Le Roux, Les Larrons)

Paume

Delvau, 1866 : s. f. Perte, échec quelconque, — dans l’argot des faubouriens. Faire une paume. Faire un pas de clerc.

Rigaud, 1881 : Perte, insuccès. Faire une paume, ne pas réussir. — Paumer, perdre.

La Rue, 1894 : Perte. Insuccès.

France, 1907 : Balle élastique ; vieux mot.

Paumé

Clémens, 1840 : Arrêté, pris.

Virmaître, 1894 : Être pris, empoigné. Les agents arrêtent un voleur en lui mettant généralement la paume de la main sur l’épaule. L’allusion est claire. Être empaumé : être fourré en prison (Argot des voleurs).

Paumé (être)

Hayard, 1907 : Être pris, empoigné.

Paumé marron

Virmaître, 1894 : Paumé, pris, marron, l’être. Je suis marron signifie être refait. Un gogo est marron dans une affaire qui rate.
— On m’a pris ma place, je suis marron.
Synonyme de rester en panne (Argot des voleurs). N.

Paumelle

France, 1907 : Morceau de cuir dont les cordiers se garnissent la main pour filer le chanvre ; outil de bois dont le corroyeur s’enveloppe la paume de la main.

Paumer

un détenu, 1846 : Prendre, saisir, empoigner.

Larchey, 1865 : Perdre.

Je ne roupille que poitou ; je paumerai la sorbonne si ton palpitant ne fade pas les sentiments du mien.

(Vidocq)

Larchey, 1865 : Empoigner. V. Du Cange. — Du vieux mot paumoier. — V. Cigogne.

Rends-moi la bourse, ou sinon je te paume.

le Rapatriage, parade, dix-huitième siècle.

Delvau, 1866 : v. a. Perdre, — dans l’argot des voleurs. Paumer la sorbonne. Devenir fou, perdre la tête.

Delvau, 1866 : v. a. Empoigner, prendre — avec la paume de la main. S’emploie au propre et au figuré. Être paumé. Être arrêté. Être paumé marron. Être pris en flagrant délit de tricherie, de vol ou de meurtre.

Rigaud, 1881 : Perdre, — dans le jargon des voleurs. — Paumer l’atout, perdre courage.

Rigaud, 1881 : Dépenser, — dans le jargon des ouvriers. Paumer son fade, dépenser l’argent de sa paye.

Rigaud, 1881 : Arrêter, appréhender au corps. Se faire paumer ; mot à mot : se faire mettre la paume de la main au collet.

La Rue, 1894 : Perdre. Dépenser. Empoigner. Arrêter. Se paumer, s’égarer.

Virmaître, 1894 : Perdre.
— Tu fais une drôle de gueule.
— J’avais deux sigues d’affure et j’en paume quatre, y a de quoi.
— Fallait pas jouer (Argot des voleurs). N.

Rossignol, 1901 : Prendre, surprendre, arrêter. — « J’ai été paumé par ma mère au moment où je fouillais dans sa bourse. » — « Le môme Bidoche a été paumé en volant à l’étalage. »

Rossignol, 1901 : Perdu. — « J’ai paumé ma bourse. » — « J’ai paumé au jeu. » — Celui qui a de la perte a de la paume.

Hayard, 1907 : Perdre.

France, 1907 : Prendre, arrêter, saisir ; littéralement, tenir dans la paume de la main, Argot populaire.

Il y a trois ans, les enjuponnés cherchaient les assassins d’un paysan et de sa femme ; ils en avaient déjà deux dans les griffes, il leur manquait un troisième.
Au hasard, ils paumèrent un pauvre bougre qui n’était pour rien dans l’affaire.

(Le Père Peinard)

Paumer sur le tas, arrêter en flagrant délit. Paumé dans le dos, flambé, perdu.

— Faut gicler, les gonzesses, on va vous paumer su’l’tas.

(A. Bruant, Les Bas-fonds de Paris)

France, 1907 : Dérober, détourner adroitement quelque chose, mettre la paume de la main sur un objet.

France, 1907 : Manger avec avidité.

France, 1907 : Donner, lancer. « Paumer la gueule à un roussin », donner un coup de poing sur la figure d’un agent. Argot des voyous.

Paumer ses plumes

La Rue, 1894 : S’ennuyer.

France, 1907 : Perdre ses cheveux, se faire vieux, s’ennuyer.

Paupière (se battre la)

Larchey, 1865 : Voir œil.

Pauses (compter des)

Rigaud, 1881 : Dormir à côté de son pupitre, — dans le jargon des musiciens de théâtre.

France, 1907 : Respirer bruyamment en dormant.

Pauteau

Rossignol, 1901 : Associé, complice. On dit aussi mon social ou sociable.

Pautre

Bras-de-Fer, 1829 : Bourgeois.

Pauvrard

France, 1907 : Pauvre, miséreux.

Pauvrard, e

Delvau, 1866 : adj. et s. Excessivement pauvre.

Pauvre

d’Hautel, 1808 : Pauvre comme Job. Se dit d’une personne extrêmement indigente, mais qui cependant à l’exemple de ce patriarche, reste constamment fidèle aux lois de la probité.
C’est un pauvre homme. Se dit par mépris d’un homme, sans talent, sans capacité.-

Pauvre comme Job

France, 1907 : Le saint homme Job, qui est devenu si fameux par son humble patience, avait, durant toute sa vie, allié deux choses bien difficiles, une grande vertu avec de grandes richesses… Le démon ne put souffrir une si haute vertu sans lui donner quelque atteinte. Il osa porter ses calomnies jusqu’à Dieu même, et, ne trouvant rien dans la vie de Job qu’il pût blâmer, il accusa ses intentions cachées, soutenant devant Dieu qu’il ne le servait qu’à cause des avantages qu’il en recevait. Dieu, pour confondre ce méchant calomniateur, lui donna la puissance de lui ravir tout son bien. Le démon usa de ce pouvoir avec toute sa malignité ; et pour mieux accabler ce saint homme, il fit en même temps piller ses troupeaux par des voleurs, périr ses brebis par le feu du ciel, emmener ses chameaux par les ennemis, et mourir tous ses enfants sous les ruines d’une maison qu’il fit tomber pendant qu’ils étaient à table. Job reçut ces tristes nouvelles sans que sa vertu en fût ébranlée. Il se prosterna, bénit Dieu et dit ces paroles : « Dieu me l’a donné, Dieu me l’a ôté ; que son saint nom soit béni !… » Le démon alors frappa Job d’un ulcère épouvantable qui lui couvrait tout le corps. Il fut réduit à s’asseoir sur un fumier, et à racler avec le têt d’un pot la pourriture qui sortait de ses plaies et les vers qui s’y formaient. Il ne lui restait alors de tout ce qu’il possédait autrefois dans le monde que sa femme seulement, que le démon lui avait laissée pour être, non la consolatrice, mais la tentatrice de son mari, et pour le porter à l’impatience. Car cette femme, jugeant que la piété de ce saint homme était vaine, tâcha de le jeter dans des paroles de blasphème et de désespoir … Et saint Augustin, admirant sa fermeté en cette rencontre, dit que Job, n’ayant point succombé à cette Eve, est devenu incomparablement plus glorieux sur son fumier qu’Adam ne le fut autrefois dans toutes les délices du Paradis (Histoire de l’Ancien et du Nouvenu Testament).
C’est M. Lemaistre de Sacy qui analyse ainsi l’Ancien Testament sans rire, et il a la bonté de mettre en note qu’il ne sait pas au juste en quel temps s’est passée cette histoire, mais qu’il y a apparence que ce fut durant que les Israélites étaient dans le désert !

Pauvres clercs

France, 1907 : Le nom de clerc s’appliquait pendant le moyen âge, non seulement à tout individu qui étudiait ou avait étudié, mais à tous ceux qui fréquentaient les universités, ce qu’aujourd’hui l’on nomme les étudiants. Actuellement, cette sorte de privilège de suivre les cours aux universités est réservée à la bourgeoisie, ou tout au moins aux familles qui peuvent subvenir aux frais de l’éducation et de l’entretien de leur fils. Il n’en était pas ainsi autrefois et les pauvres clercs, les étudiants sans sou ni maille, abondaient à Paris. Comment vivaient-ils ? D’aumônes la plupart, et d’autres de moyens illicites et que punissait la corde. À l’instar de François Villon, dont le nom signifie voleur, plusieurs se faisaient escrocs et coupeurs de bourses. C’est pour subvenir aux besoins des plus méritants et des plus pauvres que nombre de bourses furent créées dans différents collèges. En tout cas, leur indigence était devenue proverbiale et l’on disait pour exprimer grande misère : Famine de povres clercs.

Pauvreté

d’Hautel, 1808 : Il se jette dessus vous comme la pauvreté sur le monde. Se dit d’un homme importun, qui ne cesse de tourmenter, qui obsède par ses demandes indiscrètes.
Pauvreté n’est pas vice ; non, mais c’est bien pis, répondoit l’ingénieux Dufresny, à qui l’on faisoit fréquemment l’application de ce proverbe.
Pauvreté. Pour sottises, paroles dénuées de sens ; discours insensés.

Pauvreté d’un homme (la)

Delvau, 1864 : Son membre, qui est une richesse pour lui — quand il est maquereau.

Il montra toute sa pauvreté.

(Moyen de parvenir.)

N’avez-vous pas honte de montrer ainsi votre pauvreté !

Cervantes.

Pauvreté n’est pas vice

France, 1907 : Ce vieux et honnête proverbe de la sagesse des nations est un des rares qui ne souffrent pas de contradictions. Mais, en pratique, c’est celui que l’on observe le moins, car le premier sentiment à l’égard du pauvre est la méfiance, le même qu’à l’égard du vice. Nos pères disaient : « Pauvreté n’est pas vice, mais c’est une espèce de ladrerie (lèpre), chacun la fuit. » Les choses n’ont guère changé depuis. En tout cas, si pauvreté n’est pas vice, elle y pousse fortement.

Piano du pauvre

France, 1907 : Haricots.

L’abbé possédait en son grenier six sacs énormes de ce légumineux populaire qu’un homme d’esprit a appelé le piano du pauvre.

(Marc Anfossi)

Piano du pauvre (le)

Virmaître, 1894 : Des haricots. Allusion au bruit du lendemain (Argot du peuple).

Pompez, Seigneur, pour les biens de la terre et le repos du pauvre militaire

Virmaître, 1894 : Pomper signifie pleuvoir ; alors le soldat coupe à la corvée ou à la revue (Argot des troupiers).

Porte-manteau (épaules en)

Rigaud, 1881 : Épaules hautes et plates.

Principauté

Rigaud, 1881 : Gale. (Fr. Michel.) Jeu de mots sur principauté de Galles. (Ancien argot.)

France, 1907 : Gale. Jeu de mot sur la principauté de Galles.

Putains des pauvres

Virmaître, 1894 : Les députés. Cette expression nouvelle n’est pas très polie pour les Bidards du suffrage universel, si on s’en rapporte à la légende de Sainte-Thérèse. Seulement cela ne doit pas être pris dans le même sens, car si les députés sont putains ce n’est pas par charité (Argot du peuple). N.

Repaumer

Delvau, 1866 : v. a. Reprendre, arrêter de nouveau.

Rigaud, 1881 : Reprendre ; rattraper.

Repaumer, repésigner

La Rue, 1894 : Reprendre. Rattraper.

Saint-Vincent-de-Paul

Virmaître, 1894 : Les ramasseurs de mégots. Ils sont les Saint-Vincent-de-Paul des orphelins qui traînent devant les terrasses des cafés (Argot du peuple).


Argot classique, le livreTelegram

Dictionnaire d’argot classique