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Cocu

d’Hautel, 1808 : Le premier qui entrera sera cocu. Se dit en plaisantant, lorsque deux personnes, dans une conversation, expriment en même temps, presque dans les mêmes termes, la même pensée.
Un vieux cocu. Épithète injurieuse et dérisoire, que l’on donne à un mari cornard, à un homme bizarre et ridicule.
Ce mot n’appartient proprement qu’au style libre et indécent.

Delvau, 1864 : Mari trompé par sa femme, comme Ménélas, comme Sganarelle et Dandin, comme vous et moi, comme des millions d’autres.

Tous les hommes le sont…
— Excepté Couillardin…
Qu’appelle-t-on cocu ? L’homme de qui la femme
Livre non-seulement le corps, mais aussi l’âme,
Partage le plaisir d’ un amant chaleureux,
Le couvre avec bonheur de baisers amoureux,
Fait l’étreinte pour lui, même quand elle est large,
Et, manœuvrant du cul, jouit quand il décharge.

L. Protat. (Serrefesse.)

Un grant tas de commères
Savent bien trouver les manières
De faire leurs maris cocus.

F. Villon.

Apprennez qu’à Paris, ce n’est pas comme à Rome ;
Le cocu gui s’afflige y passe pour un sot,
Et le cocu qui rit pour un fort honnête homme.

La Fontaine.

Le damoiseau, parlant par révérence,
Me fait cocu, madame, avec toute licence.

Molière.

Je vais prier pour les cocus,
Les catins et les philosophes.

Béranger.

Rigaud, 1881 : Mari trompé ; source d’éternelles plaisanteries. Bien que le mot soit absolument français, puisqu’on le trouve dans tous les bons auteurs du XVIIe siècle, chez madame de Sévigné comme chez Molière et chez La Fontaine, qui le tenaient de leurs devanciers, nous n’avons pas hésité à lui donner l’hospitalité dans le but de relever une erreur d’étymologie. Sur l’autorité de Pline, on prétend que le mot cocu répond à une allusion au coucou, lequel est réputé pour toujours pondre dans le nid d’autrui. C’est une erreur. Cocu, qui devrait s’écrire co-cu, est formé de deux syllabes co pour cum. Le cocu est un homme qui a un ou plusieurs coadjuteurs à l’œuvre matrimoniale, un ou plusieurs confrères qui travaillent le même champ, champ désigné par la dernière syllabe du mot. De là cocu. L’art de faire des cocus remonte à l’origine du monde, si loin que le premier homme a été cocu par un serpent. Pourquoi par un serpent ? Parce qu’à ce moment il n’y avait pas un second homme dans l’univers, s’il faut s’en rapporter à la Bible. — M. H. de Kock a écrit l’histoire des Cocus célèbres.

Virmaître, 1894 : Pourquoi diable fait-on dériver cocu de coucou ? Si l’on suivait la véritable étymologie du mot, ce n’est pas le mari, mais bien l’amant qu’on devrait appeler cocu ; en effet, la légende veut que le coucou fasse ses petits dans le nid des autres oiseaux (Argot du peuple).

Qui cinquante ans aura vécu
Et jeune femme épousera,
S’il est galeux se grattera
Avec les ongles d’un cocu.

Cocu en herbe (être)

Delvau, 1864 : Avoir la mine d’un honnête homme prédestiné à être un jour cocufié, s’il ne l’est pas déjà d’avance.

Cocuage

Delvau, 1864 : État du cocu, de l’homme dont la femme baise avec un autre. Cocuage est naturellement des apanages du mariage.

Rabelais.

Quel est l’époux exempt de cocuage ?
Il n’en est point, ou très-peu, je le gage.

La Fontaine.

Dans tous les temps et dans tous les pays du monde, le cocuage rapporte quelque chose.

Pigault-Lebrun.

Rigaud, 1881 : « Le cocuage poursuivi par les lois, réprouvé par la morale, toléré par la bonne compagnie, est si profondément entré dans nos mœurs qu’il est devenu presque une institution. » (Paris un de plus.) Des maris indignes de ce nom n’ont as craint de dire du cocuage, ans un accès de cynisme, qu’il est comme les dents, qui commençent à vous faire soulfrir quand elles poussent, et qui, par la suite, vous aident à manger.

France, 1907 : Conséquence naturelle du mariage et situation dans laquelle se trouvent la plupart des maris. Vieil argot toujours jeune.

D’autant que ce sont les dames qui ont faict la fondation du cocuage, et que ce sont elles qui font les hommes cocus, j’ay voulu mettre ce discours parmy ce livre des dames, encor que je parleray autant des hommes que des femmes. Je sçay bien que j’entreprends une grande œuvre, et que je n’aurois jamais faict si j’en voulois monstrer la fin, car tout le papier de la chambre des comptes de Paris n’en sçauroit comprendre par escrit la moitié de leurs histoires, tant des femmes que des hommes.

(Brantôme, Vies des Dames galantes)

— J’ai souvent médité sur cette phrase d’un mari que l’ingratitude des amants de sa femme a fait souffrir. J’en ai conclu qu’il y a dans le cocuage une secrète douceur, comme soudain la langue se réjouit du sucre déposé au fond d’une tisane amère. C’est pour le mari trompé, encore amoureux, la certitude que l’objet adoré est digne d’hommages. Beaucoup de gens ont besoin de ces confirmations extérieures pour se sentir tout à fait heureux.

(Hugues Le Roux)

Cocufier

Rigaud, 1881 : Tromper son mari, tromper un mari.

On est tellement trompé dans la vie, disait une dame, qu’on ne sait plus à qui se cocufier.

France, 1907 : Tromper son mari.

— Hélas ! ma chère, j’ai, moi aussi, succombé comme bien d’autres… Nous ne sommes pas de bois.
— À qui le dis-tu !
— Comment, toi aussi ?
— Oh ! pas encore…
— Alors ne commence pas… je t’assure que ce n’est pas amusant de cocufier son mari… Je m’en suis repentie presque aussitôt.
— Je vais essayer tout de même, je m’en repentirai après.

(Gil Blas)

— Oh ! toi, s’écria aussitôt Béchu après un clignement d’œil aux amis, on sait bien que tu es un dur à cuire. Mais, mon pauvre vieux, s’il fallait toujours tuer les femmes qui nous cocufient, on m’en finirait pas.

(Camille Lemonnier)

Cocufieur

France, 1907 : L’amant de madame ; celui qui fait le mari cocu.

Faire le con cocu

Delvau, 1864 : Enculer une femme, ou un homme.

Il déconne et s’adresse au cul,
Puis zeste !… il fait le con cocu,
En et avant merde et foire.

(Parnasse satyrique.)

Régiment des cocus (s’engager dans le)

Rigaud, 1881 : Se marier.


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