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À la corde (logement)

France, 1907 : Abri de nuit où les clients n’ont pour tout oreiller qu’une corde tendue que l’on détend au matin.

Dans Paris qui dort, Louis Bloch et Sagari donnent des détails fort intéressants sur les pauvres diables qui n’ont pas de gite :
Parmi les vagabonds, les uns couchent en plein air, les autres sous un toit hospitalier. Suivons d’abord ces derniers : les garnis ne leur manquent pas à Paris ; la rue des Vertus, près de la rue Réaumur, leur en offre un certain nombre, parmi lesquels il faut citer : Au perchoir sans pareil, À l’arche de Noé, À l’Assurance contre la pluie, Au Parot salutaire, Au Lit, dors (au lit d’or), Au Temple du sommeil, Au Dieu Morphée, Au Matelas épatant. Ce dernier garni est ainsi appelé parce que les matelas étaient garnis de paille de maïs, et qu’un matelas, mais un seul, était véritablement bourré de laine. Il est vrai qu’il n’avait pas été cardé depuis le règne de Louis XIII.
Ces garnis sont aristocratiques à côté de ceux à la corde que l’on trouve rue Brisemiche, Pierre-au-Lard, Maubuée, Beaubourg, et, sur la rive gauche, dans les quartiers Maubert et Mouffetard. Il y a là des grabats à six sous sur lesquels on peut rester couché toute la nuit, des grabats à quatre sous sur lesquels on ne peut dormir que jusqu’à quatre heures du matin ; enfin la dernière catégorie de clients paye deux sous et même un sou avec le droit de dormir une heure ou deux.
Des garnis, il y en a de toute espèce et de tout genre ; les auteurs de Paris qui dort nous disent qu’il en existe dix mille dans la capitale. Mais tout le monde ne peut, hélas ! se payer le luxe de coucher à couvert. Aussi les fours à plâtre, les carrières, les quais de la Seine sous les ponts, les bancs des promenades publiques, les arbres mêmes sont transformés en dortoirs. Il n’y a pas d’accident de terrain, de tranchées ouvertes, de constructions délaissées, de cavités abandonnées qui ne deviennent pas un asile improvisé : on a souvent trouvé des vagabonds dans les énormes tuyaux en fer bitumé posés sur la voie publique pendant l’exécution des travaux d’égout. Les pauvres diables se couchent là sur de la paille trouvée ou volée et passent tranquillement la nuit sans souci des courants d’air.
Mais c’est encore les carrières qui reçoivent le plus grand nombre de clients.

(Mot d’Ordre)

Accordéon

Delvau, 1866 : s. m. Chapeau Gibus, — dans l’argot des faubouriens, par allusion au soufflet placé à l’intérieur de ce chapeau. Se dit aussi d’un chapeau ordinaire sur lequel on s’est assis par mégarde.

Rigaud, 1881 : Chapeau à claque, chapeau sur lequel on s’est assis avec ou sans intention.

T’es pas un frère ! tu m’as mis mon chapeau en forme d’accordéon.

(Le Triboulet du 22 fév. 1880.)

France, 1907 : Chapeau gibus.

Accorder

d’Hautel, 1808 : Accorder ses flûtes. Faire ses préparatifs, se mettre en mesure pour l’accomplissement d’un dessein quelconque.
Ils s’accordent comme chiens et chats. Se dit d’un ménage où le mari et la femme se querellent, se disputent continuellement ; et par extension, de toutes personnes dont les caractères sont incompatibles.

Accorder sa flûte

Delvau, 1864 : Se préparer à l’acte vénérien ; bander, — la pine de l’homme étant l’instrument dont les femmes connaissent le mieux l’embouchure et dont elles jouent le plus savamment, soit avec la langue, soit avec les doigts, soit avec le cul.

Allons, mon bel ami, accordez votre jolie petite flûte.

Durand

Mais Jeannot plus se délectait
D’accorder sa flûte avec elle.

Théophile.

Accorder ses faveurs

Delvau, 1864 : Se dit d’une femme qui ouvre son cœur, ses bras et ses cuisses à un homme pour qu’il use et abuse de cette ouverture.

Ne sera-ce qu’une déclaration de sentiment ? Faudrait-il lui accorder les faveurs ?

La Popelinière.

Accordeur de flûtes

La Rue, 1894 : Juge de paix.

Virmaître, 1894 : Juge de paix (Argot du peuple). V. Baton.

Accordeur de la camarde

Rigaud, 1881 : Le bourreau, lorsqu’il procède à la toilette du condamné à mort.

Accordeur de pianos

Rigaud, 1881 : Libertin qui prend la taille des femmes pour un clavier, et qui pince, tapote et palpe comme s’il promenait ses doigts sur les touches d’un piano.

Aller sur la haquenée des cordeliers

France, 1907 : Aller à pied. Les cordeliers, faisant partie des ordres mendiants, ne chevauchaient guère.

Avoir le ventre en accordéon

Virmaître, 1894 : Femme déformée qui a eu des masses d’enfants. Allusion au plissage du ventre (Argot du peuple).

Chier des cordes à puits

Virmaître, 1894 : Individu qui est tellement constipé qu’il reste une heure sur la tinette en poussant des soupirs à fendre l’âme (Argot du peuple).

Corde

d’Hautel, 1808 : Il fait des cordes. Se dit en plaisantant de quelqu’un qui est très-long dans ses opérations naturelles.
On dit d’un homme qui réussit dans toutes ses entreprises, qu’Il a de la corde de pendu.
Gens de sac et de corde.
Misérables ; mauvais garnemens qui méritent d’être pendus.
Il ne faut point parler de corde devant un pendu. Signifie qu’il faut se garder de parler d’une chose qui puisse blesser secrètement quelqu’un.
Filer sa corde. Mener une vie infâme et ignominieuse, qui, tôt ou tard, doit être préjudiciable.
Friser la corde. Courir un grand danger ; être sur le point d’y succomber.
Toucher la grosse corde. En venir au point le plus épineux, le plus chanceux d’une affaire.
Mettre la corde au coude quelqu’un. Le ruiner ; le perdre d’une manière quelconque.
Montrer la corde. Faire voir sa pauvreté, sa misère.
On dit aussi d’un habit usé jusqu’à la trame, qu’Il montre la corde.
Il a plusieurs cordes à son arc. Se dit d’un homme industrieux, intrigant, qui, quelqu’événement qu’il arrive, sait se tirer d’embarras.

Corde (avoir la ou tenir la)

France, 1907 : Argot des courses ; le cheval qui est du côté de la corde à un avantage sur les autres, d’où, métaphoriquement, trouver la note qui plait au public, avoir la vogue.

Corde (dormir à la)

France, 1907 : C’est coucher dans un de ces taudis misérables où une corde sert d’oreiller.

Corde (tenir la)

Larchey, 1865 : Avoir la vogue.

Qui est-ce qui tient la corde en ce moment dans le monde dramatique ?

Figaro.

Corde de pendu (avoir de la)

Rigaud, 1881 : Réussir dans tout ce que l’on entreprend. — Le peuple dit, en parlant de quelqu’un qui a beaucoup de chance, qu’il a de la corde de pendu. Une très vieille superstition populaire attache à la corde de pendu la propriété de porter bonheur à ceux qui en possèdent un fragment. Pour que son efficacité soit réelle, il faut qu’elle provienne d’un pendu par autorité de justice. L’autre, celle des pendus par conviction, ne vaut rien. Faute de mieux, pourtant bien des vieilles femmes s’en contentent, et lorsqu’il y a un pendu dans une maison, c’est à qui s’arrachera un bout de la corde. Tout le monde ne peut as être en relation avec le bourreau de Londres.

Corde sensible (la)

Delvau, 1864 : C’est, chez l’homme, son membre, chez la femme, son clitoris : on n’y toucha jamais en vain.

Il n’est de femmes froides que pour les hommesqui ne sont pas chauds et qui ne savent pas toucher leur corde sensible.

Léon Sermet.

Cordelette

Virmaître, 1894 : Chaîne de montre (Argot des voleurs). V. Cadenne.

France, 1907 : Chaîne de montre.

Cordelier

d’Hautel, 1808 : Il a la conscience large comme les manches d’un cordelier. Se dit d’un homme peu délicat, peu scrupuleux.
Gris comme un cordelier. Ivre à ne pouvoir plus se soutenir, par allusion à l’habit que portoient ces religieux, et qui étoit de couleur grise.

Corder

Delvau, 1866 : v. n. Fraterniser, vivre avec quelqu’un toto corde, — dans l’argot du peuple.

Rigaud, 1881 : S’accorder ; par abréviation.

La Rue, 1894 : S’accorder. Donner des coups de corde.

France, 1907 : Fraterniser ; abréviation de s’accorder.

Corder la peau

France, 1907 : Donner des coups de corde.

Cordes (faire des)

France, 1907 : Être constipé.

Cordes, câbles (faire des)

Rigaud, 1881 : Faire un séjour prolongé aux lieux d’aisances.

Coucher à la corde

Delvau, 1866 : v. n. Passer la nuit dans un de ces cabarets comme il en existait encore, il y a quelques années, assis et les bras appuyés sur une corde tendue à hauteur de ceinture.

Dormir à la corde

Virmaître, 1894 : Avant l’invention des refuges municipaux (les haras de la vermine) il existait, rue des Trois-Bornes, un bouge tenu par le père Jean. L’unique salle avait à peu près vingt mètres de long sur trois mètres de largeur. Dans toute la longueur, une grosse corde était tendue ; elle était terminée par deux forts anneaux qui la fixaient à chaque extrémité. Les clients, la plupart des giverneurs, payaient trois sous d’entrée ; cette somme leur donnait le droit de s’accroupir les bras sur la corde et de dormir. Cinquante environ pouvaient y trouver place. À cinq heures du matin le père Jean sonnait le réveil en tapant avec un morceau de fer sur une vieille casserole. Parmi les dormeurs il y en avait dont le sommeil était dur : ils ne se levaient pas. Alors le père Jean décrochait la corde et les dormeurs tombaient sur les dalles. Dormir à la corde est resté légendaire (Argot du peuple). N.

France, 1907 : Voir Corde.

Faire des cordes

Delvau, 1866 : v. a. Difficilimè excernere, — dans l’argot du peuple, qui emploie là une expression déjà vieille : Tu funem cacas ? dit à son camarade un personnage d’une comédie grecque traduite en latin.

Gris comme un cordelier

Virmaître, 1894 : Saoul à n’en plus pouvoir, incapable de retrouver sa maison et être obligé de s’asseoir sur une borne pour attendre qu’elle passe. Gris, allusion à la couleur de la robe de ces religieux (Argot du peuple).

Homme de sac et de corde

France, 1907 : Coquin fieffé, digne du dernier supplice. Allusion aux grands criminels ou jugés tels que l’on décrochait de la potence pour les mettre dans un sac que l’on jetait dans la rivière avec cette inscription : « Laissez passer la justice du roi ! »

Il n’y a si bon mariage que la corde ne rompe

France, 1907 : Le meilleur mariage est sujet à devenir mauvais, et l’époux le plus amoureux de sa femme finit quelquefois par rompre la corde, en s’apercevant qu’il est dupé.

On aime à se flatter de l’espoir décevant
D’être toujours aimé de sa douce compagne,
Mais l’amour d’une belle est un sable mouvant
Où l’on ne peut bâtir que châteaux en Espagne.

Miséricorde

d’Hautel, 1808 : À tout péché miséricorde. Signifie que toute faute, quelle qu’elle soit, doit trouver son pardon.

Parler latin devant des cordeliers ou devant des clercs

France, 1907 : Parler de choses devant des personnes qui les savent mieux que vous. Les cordeliers, en leur qualité de moines, savaient le latin ; et l’on appelait clerc tout étudiant ayant fait ses humanités, c’est-à-dire sachant le latin et le grec.

Pendu (avoir de la corde de)

France, 1907 : Réussir dans ses affaires, gagner au jeu, avoir du bonheur ; synonyme de chance de cocu. Dès la plus haute antiquité, on attribuait certaines propriétés merveilleuses à la corde qui avait servi à pendre quelqu’un ; cette superstition traversa le moyen âge pour arriver jusqu’à nous. Au moyen âge, vu les nombreuses pendaisons, cette corde était commune ; elle est plus rare aujourd’hui, car il n’y a guère que celle des suicidés, ce qui la rend d’autant plus précieuse. Dans les pays où l’on pend encore, tels que l’Angleterre, le bourreau se fait un appoint considérable avec la corde de pendu.

Raccorder

France, 1907 : Aviser, prévenir, rappeler ; argot des voleurs.

Racleur de cordes

France, 1907 : Jouer du violon de la basse ; argot populaire.

Il y a dix mille à parier contre un qu’il ne sera qu’un misérable racleur de cordes comme moi. Savez-vous qu’il serait peut-être plus aisé de trouver un enfant propre à gouverner un royaume, à faire un grand roi, qu’un grand violon ?

(Diderot, Le Neveu de Rameau)

Recordé

Halbert, 1849 : Tué.

Recorder

d’Hautel, 1808 : Recorder ses violons. Pour dire, se disposer, s’apprêter à rire, à danser, à se divertir.
Le peuple dit habituellement, raccorder.

Halbert, 1849 : Tuer.

Delvau, 1866 : v. a. Prévenir quelqu’un de ce oui doit lui arriver, — dans l’argot des voleurs.

Rigaud, 1881 : Faire la leçon à quelqu’un, lui donner des instructions. Mot à mot : le mettre d’accord. — Être recordé, être convenu d’une chose.

La Rue, 1894 : Prévenir quelqu’un, lui donner des instructions. Tuer. Signifie aussi réconcilier. Se recorder, comploter.

Virmaître, 1894 : Réconcilier. L. L. Recorder veut dire prévenir, remonter le moral à un désespéré ; lui apprendre ce qu’il doit faire (Argot du peuple). N.

Rossignol, 1901 : Prévenir. Il a été recordé qu’il était recherché par la police.

Hayard, 1907 : Prévenir.

Recorder (se)

France, 1907 : Se réconcilier, s’entendre, s’accorder ; argot populaire.

Sac et de corde (homme de)

France, 1907 : Homme méprisable, capable de tous les forfaits. An moyen âge, l’on enfermait les malfaiteurs ou les ennemis du pouvoir dans un sac lié par le haut et on les jetait dans la rivière avec ces mots écrits sur de sac : « Laissez passer la justice du roi. » Les moins coupables étaient pendus. De là l’expression : être digne du sac ou de la corde.

Se mettre la corde au cou

Virmaître, 1894 : Se marier. Le peuple se souvient de la vieille chanson :

Pan, pan, mariez-vous,
Mettez-vous dans la misère ;
Pan, pan, mariez-vous,
Mettez-vous la corde au cou. (Argot du peuple).

Suer les cordes (faire)

Rigaud, 1881 : Jouer d’un instrument à cordes. — Faire suer les cuivres, jouer d’un instrument de musique en cuivre, — dans le jargon des musiciens. Pour préciser, ils disent : faire suer le violon, faire suer le violoncelle.

France, 1907 : Jouer d’un instrument à cordes.

Tenir la corde

Delvau, 1866 : v. a. Être le succès, le héros du jour, — dans l’argot des gens de lettres, qui ont emprunte cette expression aux sportsmen.

Toucher la grosse corde

Delvau, 1864 : Patiner le membre viril et le faire résonner sur le ventre.

Virer le vent (corde à)

France, 1907 : « à faire tourner le vent, à le faire venir d’un autre point de l’horizon. Quand vient la saison du poisson d’avril, les chefs de maison qui aiment à plaisanter envoient leurs enfants ou leurs domestiques chercher chez leurs voisins la corde à virer de vent ou le moule à boudins. »

(Comte Jaubert)

Dans les casernes, on envoie chercher :

La selle de la cantinière.
La clé du terrain de manœuvre.
Le surfaix de voltige du cheval de bois.
La boite à matriculer les pompons.
Le parapluie de l’escadron ou de l’escouade.
La boîte à guillemets.
Les oreillettes de mobilisation.
Le moulin à rata.
Le fer à repasser les pompons.
La trajectoire.
La ligne de mire.


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