Fayaut, fayot
France, 1907 : Haricot blanc.
Bientôt on fit route pour France : sa peau livide devint plus claire et rosée ; il faisait sa barbe chaque semaine ; il usait à se débarbouiller sa ration d’eau de chaque matin ; il laissait brûler ses fayauts (haricots blancs) ; il avait cessé de fumer, de chiquer.
(Les Baleniers)
La véritable orthographe est fayot, du provençal fayol, haricot.
Mais ces braves gens ne limitent pas à ces cures morales leur intervention aussi vaine que tapageuse. Parfois ils font aussi blanchir les cellules, et s’enquièrent du nombre de mètres cubes d’air indispensables à la vie des prisonniers, ils tonnent contre les fayots en carton-pierre et le pseudo-portelaines, accommodé à l’oléo-blagarine !…
(P. Peltier d’Hampol, La Nation)
Fayots
Delvau, 1866 : s. m. pl. Légumes en général, haricots, lentilles, ou fèves, fayots, — dans l’argot des ouvriers qui ont servi dans l’infanterie de marine. Le cap Fayot. Moment de la traversée où l’équipage, ayant épuisé les provisions fraîches, est bien forcé d’entamer les légumes secs. C’est ce qu’on appelle alors Naviguer sous le cap Fayot.
La Rue, 1894 : Haricots.
Fayots (avoir bouffé des)
Rigaud, 1881 : Être enceinte, — dans l’argot des marins. C’est une locution provençale répandue parmi les matelots. Mot à mot : avoir mangé des haricots. Allusion à la réputation qu’ont les haricots de gonfler celui qui en mange.
Naviguer sous le cap Fayot
France, 1907 : Expression des gens de mer signifiant que les viandes et les légumes frais sont épuisés à bord, et qu’il faut vivre sur les conserves et les légumes secs dont les fayots représentent le principal appoint.
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