Delvau, 1866 : Exclamation de l’argot des faubouriens, qui l’emploient toutes les fois qu’ils ont à dire catégoriquement non.
Rigaud, 1881 : Non, jamais. Terme de refus dans le jargon des voyous qui disent également : des nèfles !
Ohé ! les gendarmes, ohé ! des navets !
(H. Monnier, Scènes pop.)
France, 1907 : Exclamation indiquant le refus, l’incrédulité. Les synonymes sont assez nombreux : De l’anis ! De l’anis dans une écope ! Du flan ! Flûte ! Tu t’en ferais mourir ! Tu t’en ferais péter la sous-ventrière ! Mon œil ! La peau ! Des plis ! Peau de nœud ! Peau de balle et balai de crin ! Et ta sœur ! Du vent ! De la mousse ! On t’en fricasse ! Des nèfles ! Zut !
— … Décidément, non… tu es trop laid !
— Maintenant, possible ! mais, tout petit, j’étais gentil tout plein.
— Des navets !
— Parole d’honneur !
— Alors c’est qu’on t’aura changé au perchoir !
(Parisis)
Et cependant mon esprit papillote,
Mon petit chou, je ne sais où je vais ;
Je ne veux pas te tirer de carotte,
Car tu pourrais répondre : Des navets !
(René Esse)
Tracassé par un créancier,
J’m’en fus un jour chez son huissier
Qui m’dit : « Nous n’somm’s pas endurants ;
Versez-moi trent’-deux francs.
J’en verse vingt, tout c’que j’avais,
Lui d’mandant de m’laisser tranquille ;
Mais il ajout’, sans s’fair’ de bile :
« Tranquil’, mon p’tit vieux ?… des navets !
(Blédort, Chansons de faubourg)