Avant

Avant

d’Hautel, 1808 : Avant que cela arrive, il passera bien de l’eau sous les ponts. Signifie qu’une chose sur laquelle on fait fonds est douteuse et fort éloignée.
En avant. Terme militaire, dont le peuple se sert fréquemment, et d’une manière impérative.

Avant courrier

La Rue, 1894 : Mèche anglaise à percer.

Avant hier

d’Hautel, 1808 : L’usage n’a point encore établi de règle fixe pour la prononciation de ce mot : les uns font sonner le t, et prononcent avan tière ; les autres ne le font point sonner et prononcent avan hier ; et les personnes sans éducation, disent d’après le vulgaire, avanzière ; ce qui est un véritable barbarisme.

Avant-courrier

Halbert, 1849 : Mèche anglaise à percer.

Delvau, 1866 : s. m. Mèche anglaise à percer. Argot des voleurs.

Virmaître, 1894 : Mèche en acier dont se servent les voleurs pour percer les devantures des boutiques de bijoutiers (Argot des voleurs). V. Vrilleurs.

France, 1907 : Mèche à percer, tarière ; argot des voleurs.

Avant-postes

Rigaud, 1881 : Seins.

Il y en eut un qui, tenté par ses maîtres avant-postes de chair-vive, voulut prendre des libertés avec elle.

(J. Barbey d’Aurévilly, Les Diaboliques, 1874)

Avant-postes, avant-scènes

La Rue, 1894 : Seins développés.

Avant-scène

Delvau, 1864 : La gorge des femmes, parce qu’elle avance plus que le reste du corps en dehors de la perpendiculaire, et que c’est la première chose que l’on remarque.

Ce ne sont pas les avant-scène qui lui manquent, mâtin !

(Barthet)

Virmaître, 1894 : Les seins. Ils avancent, en effet, quand… il y en a. (Argot du peuple). V. Capitonnée.

Avant-scènes

Delvau, 1866 : s. f. pl. La poitrine, lorsqu’elle fait un peu saillie en avant du buste, — dans l’argot des petites dames. Balzac a dit Avant-cœur.

Rigaud, 1881 : Seins qui tournent au majestueux.

Rossignol, 1901 : On dit d’une femme favorisée par la nature au point de vue poitrine :

Elle a une paire d’avant-scènes à la mode.

France, 1907 : La poitrine d’une femme, lorsqu’elle est suffisamment développée. « Avoir des avant-scènes », ce que la reine Marie-Antoinette appelait « être tétonnière ». On dit aussi Avant-postes.

Le directeur d’un théâtre des boulevards reçoit l’autre jour, de Mme Hortense B…, connue pour l’opulence de ses charmes, le billet suivant :
« Cher ami
Pouvez-vous mettre ce soir à ma disposition vos deux avant-scènes ? »
Le directeur répondit tout de suite :
« Oui, à charge de revanche. »

Avant-scènes (les)

Hayard, 1907 : Les seins.

Avantage

Virmaître, 1894 : Les seins. Avantage, oui, quand il fait froid, mais pendant les grandes chaleurs ? (Argot du peuple). V. Capitonnée.

Avantages

Delvau, 1864 : Gorge plantureuse, poitrine à la mode de Caen.

C’est trop petit ici : la société y sera comme les avantages de madame dans son corset.

(Auguste Villemot)

Delvau, 1866 : s. m. pl. La gorge des femmes, — dans l’argot des bourgeois.

Avantages, avant-cœur, avant-scènes

Larchey, 1865 : Seins.

N’étouffons-nous pas un petit brin ? lui dit-il en mettant la main sur le haut du busc ; les avant-cœur sont bien pressés, maman.

(Balzac)

C’est trop petit ici : la société y sera comme les avantages de madame dans son corset.

(Villemot)


Argot classique, le livreTelegram

Dictionnaire d’argot classique