d’Hautel, 1808 : Il ne sait ni pater ni ave. Pour il est d’une grossière ignorance.
Rossignol, 1901 : Imbécile.
Ave
d’Hautel, 1808 : Il ne sait ni pater ni ave. Pour il est d’une grossière ignorance.
Rossignol, 1901 : Imbécile.
Avec (l’)
Delvau, 1864 : La nature de la femme, avec laquelle (cum, con) l’homme jouit quand il a répudié la veuve Poignet.
Allons, cher ange, montre-moi ton avec, je te montrerai le mien et nous les marierons ensemble.
(A. François)
Aveindre
Delvau, 1866 : v. a. Aller prendre un objet placé sur un meuble quelconque, mais un peu élevé, — dans l’argot du peuple qui a parfois l’honneur de parler comme Montaigne.
Je sais bien que Montaigne se souciait peu d’écrire correctement ; en tout cas, il avait raison, et le peuple aussi, d’employer ce verbe — que ne peut pas du tout remplacer atteindre, — car il vient bel et bien d’advenire.
France, 1907 : Attraper, atteindre ; du latin advenire. Argot populaire.
Avène
Delvau, 1866 : s. f. Avoine, — dans l’argot des faubouriens, qui s’obstinent à parler plus correctement le français que les gens du bel air : Avène ne vient-il pas d’avena.
France, 1907 : Avoine ; du latin avena.
Aventures (avoir eu des)
Delvau, 1864 : Avoir eu des amants si l’on est femme, ou des maîtresses si l’on est homme.
Cette femme avait eu déjà bien des aventures.
(Champfleury)
Il vint, et les tendres ébats
Agitant draps et couvertures,
Le psautier descendant plus bas,
Se trouve au fort de l’aventure.
(Piron)
Aventurière
Delvau, 1864 : Gil-Blas femelle, fille ou femme qui a eu une foultritude d’aventures amoureuses — ou plutôt galantes.
Avergot
Ansiaume, 1821 : Œuf.
Trouves-toi au tapis franc, nous ferons ripaille d’avergots.
Clémens, 1840 : Œuf.
M.D., 1844 : Un œuf.
Delvau, 1866 : s. m. Œuf, — dans l’argot des voleurs.
La Rue, 1894 : Œuf.
France, 1907 : Œuf ; argot des voleurs.
Avergots
anon., 1827 : Œufs.
Raban et Saint-Hilaire, 1829 : Œufs. Il morfile les avergots, il gobe les œufs.
Bras-de-Fer, 1829 : Œufs.
Vidocq, 1837 : s. m. — Œufs.
Halbert, 1849 : Œufs.
Avertineux
Delvau, 1866 : adj. m. Homme difficile à vivre, d’un caractère ombrageux à l’excès, — dans l’argot du peuple, qui ne se doute pas qu’avertineux vient d’avertin, et qu’avertin vient d’avertere (a indiquant éloignement et vertere, tourner), « mal qui détourne l’esprit ».
France, 1907 : Soupçonneux, irritable ; argot du peuple.
Avespérir
France, 1907 : Faire nuit ; du latin vesper.
Avesprir
Delvau, 1866 : v. n. Faire nuit, — dans le même argot [du peuple], où l’on retrouve une multitude de vieilles formules pittoresques et étymologiques. Avesprir ! Vous voyez aussitôt se lever à l’horizon l’Étoile de Vénus, — Vesper est venu !
Avette
France, 1907 : Abeille.
Dans le Morvan, la veille de la Chandeleur, on orne les ruches de rubans, en chantant :
Avette, éveille-toi
Travaille pour Dieu et pour moi !
Aveugle
d’Hautel, 1808 : Changer son cheval borgne contre un aveugle. Échanger une chose défectueuse contre une autre plus défectueuse encore ; faire un sot marché.
Il crie comme un aveugle qui a perdu son bâton. Se dit d’un criard, d’un homme violent et emporté qui jette feu et flamme pour la moindre chose. Il seroit, sans doute, mieux de dire : Il est embarrassé comme un aveugle qui, etc., mais l’usage a sanctifié la première locution.
Au pays des aveugles, les borgnes sont rois. Signifie que parmi les gens ignares et incapables, ceux qui le sont moins, passent pour des génies ; ou que ceux qui ont quelques défauts physiques, ne laissent pas de briller dans les lieux où se trouvent des personnes qui en ont de plus remarquables.
Pour faire un bon ménage, il faut que l’homme soit sourd et la femme aveugle. C’est-à-dire qu’il faut que la femme ferme les yeux sur les défauts de son mari : et le mari les oreilles aux criailleries de sa femme.
Un aveugle y mordroit. Pour dire qu’une chose est facile à apercevoir.
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