Boutmy, 1883 : adv. Très bien. Peu usité. Orthographe douteuse.
Batt
Batt
Battage
Halbert, 1849 : Menée astucieuse.
Delvau, 1866 : s. m. Tromperie ; mensonge ; menée astucieuse. Argot des ouvriers. Signifie aussi Accident arrivé à une chose, accroc à une robe, brisure à un meuble, etc.
Rigaud, 1881 : Abordage commis par malveillance ; bordée d’injures lancées d’un canot à l’autre, farces de mauvais goût faites aux paisibles bourgeois en pleine Seine, — dans le jargon des canotiers.
Boutmy, 1883 : s. m. Plaisanterie, mensonge ; synonyme de montage.
Virmaître, 1894 : Se moquer de quelqu’un, dire ce que l’on ne pense pas.
— C’est du battage il n’est pas plus malade que moi (Argot du peuple).
Rossignol, 1901 : Dire une chose qu’on ne pense pas est du battage. Celui qui fait le malade, c’est du battage.
Hayard, 1907 : Mensonge, fausseté.
France, 1907 : Mensonge, tromperie ; argot des ouvriers. Signifie aussi dommage.
Battage, batte
Rigaud, 1881 : Menterie. — Monter un battage, mentir.
Battage, batterie
La Rue, 1894 : Menterie.
Battancourt
Virmaître, 1894 : Soulier (Argot des voleurs). V. Ripatons.
France, 1907 : Soulier ; argot des voleurs.
Battandier
Virmaître, 1894 : Mendier (Argot des voleurs). V. Aller à la chasse avec un fusil de toile.
France, 1907 : Voler ; argot des voleurs.
Battant
d’Hautel, 1808 : Un habit tout battant neuf. Pour dire un habit nouvellement fait, nouvellement acheté.
Raban et Saint-Hilaire, 1829 : Estomac. Faire trimer le battant, ne rien manger, jeûner.
Vidocq, 1837 : s. m. — Cœur.
Larchey, 1865 : Cœur (Vidocq). — Mot imagé. C’est le cœur à son état ordinaire. Il ne mérite pas encore le nom de palpitant.
Delvau, 1866 : s. m. Le cœur, — dans l’argot des voleurs.
Rigaud, 1881 : Cœur. — Estomac.
Rigaud, 1881 : Neuf, luisant de propreté. La langue régulière a le mot « battant neuf. »
La Rue, 1894 : Cœur. Langue. Neuf : tout battant neuf.
Virmaître, 1894 : L’estomac.
— J’ai le ventre creux, rien à me coller dans le battant (Argot du peuple).
Virmaître, 1894 : Le cœur (Argot des voleurs). V. Grand ressort.
Rossignol, 1901 : Le cœur ; on dit aussi le palpitant.
France, 1907 : Le cœur ; argot des voleurs. Lorsqu’il bat fort, ils l’appellent palpitant, Se pousser dans le battant, boire ; faire trimer le battant, manger ; n’avoir rien dans le battant, être à jeun. Battant se dit aussi pour neuf ; on a conservé l’expression battant neuf.
Hier, sur le coup de deux heures de l’après-midi, le nouveau ministère, tout battant neuf, reluisant, tiré à quatre épingles, frais, coquet, est entré à la Chambre ; — moins de trois heures après il en est ressorti, l’oreille basse, le pan de l’habit déchiré, un œil au beurre noir, trébuchant, lamentable, avec toute l’apparence d’un lutteur qui, peut-être, est sorti victorieux d’une lutte à main plate, mais qui, assurément, a reçu, au cours de l’engagement, de sérieux horions.
(Victor Meunier, Le Rappel)
Battant (le) le bocal
Hayard, 1907 : L’estomac.
Battant, battante
Virmaître, 1894 : Chose neuve. On dit dans le peuple à tout bout de champ :
— Elle est battante, neuve.
C’est un double emploi (Argot du peuple). N.
Battante
Rigaud, 1881 : Cloche. — Langue.
La Rue, 1894 : Cloche.
France, 1907 : Cloche ; bouche.
— Allons, Mille-Pattes, aide-moi à la gerber (à l’emporter)… D’abord, un coup de foulard sur la battante.
(E. Lepelletier)
Battaqua
Halbert, 1849 : Femme malpropre.
Battaudier
Hayard, 1907 : Mendiant.
Batterie
Vidocq, 1837 : s. m. ab. — Mensonge, patelinage.
Larchey, 1865 : Mensonge (Vidocq). — Allusion aux batteries d’artillerie dont le jeu est souvent caché. On dit de même usuellement démasquer ses batteries — Un faiseur de batteries s’appelle un batteur. Battre : Contrefaire, mot à mot : faire une batterie. — Ce verbe a un peu le même sens dans l’expression actuelle : battre froid. Battre job, battre comtois : Faire le niais (Vidocq). — V. Job, comtois. — Battre morasse : Crier à l’aide, mot à mot : crier à la mort, à l’assassin. — Battre a un autre sens dans Battre son quart (V. Quart), et Battre sa flème : Ne rien faire. — Il a ironiquement le sens actif.
Delvau, 1866 : s. f. Coups échangés, — dans l’argot des faubouriens. On dit aussi Batture.
Delvau, 1866 : s. f. Menterie, — dans le même argot [des faubouriens]. Batterie douce. Plaisanterie aimable.
France, 1907 : Mensonge, même sens que battage : du vieux mot baster, tromper. Batterie de cuisine, les dents, la langue, le palais, le gosier, enfin tout l’attirail qui sert à déguster les mets.
Batterie de cuisine
Delvau, 1866 : s. f. Les dents, la langue, le palais, le gosier. Argot des faubouriens.
Rigaud, 1881 : L’appareil de la mastication et de la déglutition.
Batteur
d’Hautel, 1808 : Terme de mépris ; bretteur, spadassin ; homme hargneux et querelleur ; vaurien qui cherche continuellement noise à ceux qui lui sont inférieurs en force.
Batteur de pavé. Vagabond, qui passe son temps et sa vie à rôder.
un détenu, 1846 : Un désœuvré, fainéant, tapageur, coureur des rues.
Halbert, 1849 : Menteur.
Delvau, 1866 : s. m. Menteur ; fourbe. C’est plus spécialement le tiers qui bat comtois pour lever le pante.
Boutmy, 1883 : s. m. Qui fait des mensonges, des battages.
La Rue, 1894 : Menteur. Escroc. Normand.
France, 1907 : Enjôleur.
France, 1907 : Menteur ; argot des voleurs.
— Parbleu ! tu dois faire tes chopins à la sourdine.
— Pas du tout.
— Tu n’affures rien ?
— Ma solde me suffit.
— Batteur !
— Je suis nourri, habillé, blanchi ; je ne manque de rien.
— Pourtant, il y a ici des grinches.
— N’y en a-t-il pas partout ?
(Marc Mario et Louis Launay, Vidocq)
Batteur d’antif, voleur qui amorce les pantes par son bagout ; argot des prisons. Batteur de flanche, fainéant.
Même aux yeux du peuple qui l’aime,
Il passe un peu pour une flemme,
Gouapeur moins homme que gamin,
Artisse, quoi ! batteur de flanche,
Cheveux trop bouclés, peau trop blanche,
Main trop propre, et poil dans la main.
(Jean Richepin)
Batteur d’antif
Delvau, 1866 : s. m. Indicateur d’affaires, voleur qui ne travaille que de la langue. Argot des prisons.
Rigaud, 1881 : Indicateur de vols, courtier en vols.
Batteur de beurre
Rigaud, 1881 : Agent de change, — dans l’argot des voleurs.
Batteur, -euse
Vidocq, 1837 : s. — Menteur.
Batteur, batteuse de dig-dig
Rigaud, 1881 : Faux épileptique, fausse épileptique, qui simule une attaque chez un bijoutier ou simplement sur la voie publique, pour exploiter la charité des passants.
Batteuse d’asphalte
France, 1907 : Prostituée qui raccroche sur le trottoir.
Les femmes des restaurants de nuit forment une catégorie toute spéciale de la prostitution parisienne, entre la batteuse d’asphalte et la fille de brasserie, plus près de celle-ci avec qui elles se rencontrent souvent dans les maisons où on soupe. Elles ont pour la première le plus profond mépris.
Battoir
d’Hautel, 1808 : Il a les mains comme des battoirs. Se dit d’une personne qui a de grosses et vilaines mains.
Larchey, 1865 : Main large, main de claqueur, sonore comme un battoir de blanchisseuse.
Dieu ! la belle tragédienne ! En avant les battoirs !
(L. Reybaud)
Delvau, 1866 : s. m. Main, — dans l’argot du peuple, qui s’en sert souvent pour applaudir, et plus souvent pour battre.
France, 1907 : Large main.
Battoirs
Rigaud, 1881 : Mains. — Faire trimer les battoirs, applaudir bruyamment, à la manière des claqueurs, comme si l’on se servait de battoirs pour le linge.
Virmaître, 1894 : Les mains, allusion au bruit que font les blanchisseuses avec leur battoir ; quand les claqueurs applaudissent trop bruyamment, les voyous logés au poulailler crient : Remisez donc vos battoirs (Argot du peuple).
Rossignol, 1901 : Les mains.
Battre
d’Hautel, 1808 : Quand il n’y a pas de foin au ratelier, les ânes se battent. Voyez Âne.
Ils se battent comme chiens et chats. Pour ils sont toujours à se quereller ; ils vivent dans la plus mauvaise intelligence.
Il vaudroit autant se battre contre un mur. Pour dire que la peine qu’on se donneroit pour faire entendre raison à un obstiné, seroit absolument inutile.
Battre quelqu’un comme plâtre. Le battre fréquemment ; l’abîmer de coups.
Battre le pavé. Mener une vie oisive et vagabonde ; ne faire œuvre de ses dix croigts ; rôder perpétuellement.
Battre le fer. Ferrailler, s’escrimer souvent. On dit d’un homme très-exercé dans une profession, qu’Il y a long-temps qu’il bat le fer.
Battre aux champs. S’esquiver, prendre la fuite, se sauver à toutes jambes.
Il faut battre le fer tandis qu’il est chaud. Signifie qu’il ne faut pas laisser échapper une occasion favorable, lorsqu’elle se présente.
Battre le chien devant le loup. Reprendre d’une faute un subalterne devant un supérieur qui s’en rend fort souvent coupable, à dessein de lui donner indirectement une leçon.
Battre le grand prévôt. Ne savoir que faire ; être d’une apathie, d’une paresse insupportables.
Se battre de l’épée qui est chez le fourbisseur. C. à. d. d’une chose qui est incertaine et éloignée.
Battre la campagne. Avoir le transport ; ne savoir ce que l’on dit ; tenir des propos ridicules.
S’en battre l’œil, les flancs ou les fesses. Se mettre peu en peine du résultat d’une affaire ; n’avoir aucune considération pour quelqu’un ; s’inquiéter nullement de lui être ou non agréable.
Se battre les flancs. Ne savoir que faire, être à charge aux autres et à soi-même.
Battre la semelle. Parcourir les pays étrangers ; voyager, chercher des aventures ; rôder.
Autant vaut bien battu que mal battu. C’est-à-dire qu’il ne faut rien faire à demi, quelle que soit la peine ou le dommage qui doive en résulter.
À battre faut l’amour. Signifie que les mauvais traitemens, les duretés, mettent en fuite l’amour et l’amitié.
Nous avons battu les buissons, et les autres ont pris les oiseaux. Pour dire les autres ont retiré le profit de nos peines et de notre travail. C’est le Sic vos non vobis de Virgile.
Bras-de-Fer, 1829 : Dissimuler.
Rigaud, 1881 : Dissimuler, — dans le jargon des saltimbanques.
France, 1907 : Parler ; argot des voleurs.
— Assez battu, Pâtissier ! dit d’une voix brève Mille-Pattes… il y a assez de Nib-de-Blair dans les environs, il est la Terreur du Pont-de-Flandre, moi l’on me reconnait partout pour la Terreur du Combat, ça suffit avec nous deux… il n’y a pas de place pour toi.
(Ed. Lepelletier, Les Secrets de Paris)
Battre à la parisienne
Fustier, 1889 : Voler ou tricher au jeu.
France, 1907 : Tromper, tricher au jeu.
Battre comptois
Halbert, 1849 : Faire le niais, l’imbécile.
Battre comtois
anon., 1827 : Faire le niais, l’imbécile.
Bras-de-Fer, 1829 : Faire le niais.
Vidocq, 1837 : v. a. — Servir de compère à un marchand ambulant.
Delvau, 1866 : v. n. Faire l’imbécile, le provincial, — dans l’argot des voleurs, pour qui, à ce qu’il paraît, les habitants de la Franche-Comté sont des gens simples et naïfs, faciles à tromper par conséquent.
Rigaud, 1881 : Servir de compère, — dans le même jargon (des saltimbanques). — Prêcher le faux pour savoir le vrai, — dans le jargon des voleurs.
La Rue, 1894 : Service de compère. Dire le faux pour savoir le vrai. Mentir.
Virmaître, 1894 : Un compère bat comtois en demandant un gant devant une baraque de lutteur. Les spectateurs le prennent pour un adversaire sérieux : dans l’arène il se laisse tomber. Un accusé bat comtois en feignant de ne pas comprendre les questions du juge d’instruction. Une femme bat comtois lorsqu’elle vient de coucher avec son amant et qu’elle jure à son mari en rentrant qu’elle lui est fidèle (Argot du peuple).
Rossignol, 1901 : Faire semblant d’ignorer une chose que l’on sait est battre comtois. Dans les fêtes, aux abords des baraques de lutteurs, il y a toujours des spectateurs qui demandent un gant ou caleçon pour lutter avec le plus fort de la troupe ; on s’imagine que c’est un adversaire sérieux, mais ce n’est qu’un compère qui bat comtois, et qui se laisse toujours tomber pour avoir sa revanche à la représentation suivante afin d’attirer le public. Un voleur bat comtois lorsqu’il ne veut pas comprendre les questions qu’on lui fait et ne dit pas ce qu’il pense. Une femme bat comtois lorsqu’elle fait des infidélités à son homme et qu’elle jure qu’elle lui est fidèle.
Hayard, 1907 : Faire le compère.
France, 1907 : Faire l’imbécile, dans l’argot des voleurs, pour lesquels, suivant Delvau, les habitants de Franche-Comté sont des gens simples et naïfs, faciles à tromper par conséquent.
Battre comtois, battre
Clémens, 1840 : Servir quelqu’un, tromper.
Battre de l’œil
Rigaud, 1881 : Agoniser.
France, 1907 : Mourir.
Battre de la fausse monnaie
Virmaître, 1894 : Battre sa femme (Argot du peuple). N.
France, 1907 : Battre sa femme ; argot du peuple qui ne se pique pas de galanterie.
Battre des ailes
Rigaud, 1881 : Faire de grands gestes sans mesure, — dans le jargon du théâtre.
Saint-Léger est doué d’un aplomb sterling… et il bat des ailes… faut voir !
(Musée Philipon, théâtre de Bourg-en-Bresse)
Battre des bancs
La Rue, 1894 : Mentir, nier.
Battre en grange et vanner à la porte
Rossignol, 1901 : C’est une façon comme une autre de ne pas augmenter le nombre de ses enfants.
Battre en ruine
Rigaud, 1881 : Visiter, — dans l’argot des voleurs. Battre en ruine la cambuse, visiter la chambre. Les voleurs visitent dans le but de dévaliser.
La Rue, 1894 : Être fouillé.
Battre entiffe
Virmaître, 1894 : Faire le le niais, l’imbécile.
— Tu battras entiffe quand le quart te demandera comment tu as rousti la tocante à ta dabe (Argot des voleurs).
Battre entifle
Delvau, 1866 : v. n. Faire le niais. Même argot [des voleurs].
France, 1907 : Faire le niais ; argot des voleurs.
Battre job
Delvau, 1866 : v. n. Dissimuler, tromper. Même argot [des voleurs].
Rigaud, 1881 : Faire le niais. Job est pour jobard, par apocope.
La Rue, 1894 / France, 1907 : Dissimuler.
Battre job, battre entifle
Vidocq, 1837 : v. a. — Dissimuler, faire le niais.
Battre l’antif
Delvau, 1866 : v. n. Marcher, — dans l’argot des voleurs modernes. C’est le : Battre l’estrade des voleurs d’autrefois. Signifie aussi Espionner.
La Rue, 1894 : Marcher, s’enfuir.
Battre l’antiffe, battre l’estrade
anon., 1827 / Halbert, 1849 : Marcher.
Battre l’eau
France, 1907 : Travailler en vain, se donner une peine inutile comme Xerxès, roi des Perses, qui, au dire d’Hérode, fit frapper de verges la mer, pour la punir d’avoir détruit le pont de vaisseaux qu’il avait jeté sur le détroit séparant Sestos d’Abydos, ou l’Asie de l’Europe. « Le pont était formé de vaisseaux rattachés fortement par des cables fournis par les Égyptiens et les Phéniciens ; une tempête l’ayant détruit, le despote ordonna que l’on battit les eaux de l’Hellespont de 300 coups de fouet, qu’on jetât dans la mer une paire d’entraves, et qu’on la marquât d’un fer rouge. »
Battre l’œil (s’en)
Delvau, 1866 : Se moquer d’une chose, — dans l’argot des faubouriens. L’expression a une centaine d’années, ce qui étonnera certainement beaucoup de gens, à commencer par ceux qui l’emploient. On dit aussi, dans le même argot, S’en battre les fesses, — une expression contemporaine de la précédente.
Rigaud, 1881 : S’en moquer.
France, 1907 : S’en moquer.
— Eh bien !… Je m’en moque ; parbleu ! Je n’épouse pas une vierge. Après tout, qu’elle ait eu pour mari un âne crapuleux comme le défunt thaumaturge ou le bon prince… ou tous les deux à la fois, je m’en bats l’œil !… Elle est comme toutes les autres, ni meilleure, ni pire ; ce n’est pas à vous autres chrétiens de venir nous vanter la chasteté de vos femmes !
(Michel Delines, La Chasse aux Juifs)
Battre la breloque
Virmaître, 1894 : Les tapins, au régiment, battent la breloque pour annoncer l’heure de la soupe. Une pendule détraquée qui marche comme les montres marseillaises, lesquelles abattent l’heure en quarante cinq minutes, bat la breloque. Avoir le coco fêlé, ne plus savoir ce que l’on fait, avoir des moments d’absence, c’est battre la breloque. On dit également : battre la campagne (Argot du peuple).
France, 1907 : Ne pas savoir ce que l’on fait ; perdre la tête ; aller comme une pendule détraquée.
Battre la caisse
Delvau, 1866 : v. n. Aller chercher de l’argent. Argot des tambours de la garde nationale.
Rigaud, 1881 : Être en quête d’argent.
Battre la campagne
Rossignol, 1901 : Être à l’agonie.
Battre la couverte
Delvau, 1866 : v. a. Dormir, — dans l’argot des soldats.
Rigaud, 1881 : Dormir, — dans le jargon des troupiers, C’est-à-dire : rabattre la couverte.
France, 1907 : Dormir.
Battre la dèche
France, 1907 : N’avoir pas d’argent. « Voilà plus d’un an que nous battons la dèche. »
Battre la générale, battre le tambour
Rigaud, 1881 : Trembler, — claquer des dents. — Oudin (Curiosités françaises) donne : Battre le tambour avec les dents.
Battre la muraille
Rigaud, 1881 : En terme soulographique « battre la muraille » annonce un état d’ivresse plus prononcé que celui qui se traduit par le festonnage. L’ivrogne heurte tantôt la muraille, tantôt il piétine dans le ruisseau. Le trottoir, quelquefois la rue, n’est pas assez large pour lui.
France, 1907 : Être complètement ivre.
Plus pleins que des futailles,
Du corps battant la muraille,
Escortés de cent canailles,
Ils regagnent la maison.
(Piron)
Battre la semelle
Delvau, 1866 : v. a. Vagabonder, — dans l’argot du peuple, qui a peut-être lu l’Aventurier Buscon.
Rigaud, 1881 : Courir le monde.
Je pris une ferme résolution de m’en aller battre la semelle.
(Buscon)
Les ouvriers cordonniers se sont, les premiers, servis de cette expression, pour dire aller travailler de ville en ville. (V. Saint-Crépin.)
Virmaître, 1894 : Arpenter le trottoir, faire les cent pas en attendant quelqu’un (Argot du peuple).
Virmaître, 1894 : Dans les grands froids les troupiers battent la semelle pour se réchauffer les pieds, soit qu’ils, frappent sur le sol, soit qu’ils frappent en cadence semelles contre semelles (Argot des troupiers).
Virmaître, 1894 : Se dit d’une femme sans homme qui, à l’instar de certain photographe, opère elle même. Elle bat la semelle mais ne frappe pas aussi fort que le cordonnier sur son pavé (Argot du peuple). N.
Battre lacouverture
Virmaître, 1894 : Ne savoir que faire et rester couché toute la journée (Argot des troupiers).
Battre lantif
anon., 1907 : Espionner.
Battre le beurre
Delvau, 1864 : Introduire son engin dans un vagin un peu gras et l’y agiter avec énergie comme dans une baratte.
D’un moule à merde il fait un moule à pine
Et bat le beurre au milieu d’un étron.
(Parnasse satyrique XIXe siècle)
Rigaud, 1881 : Vendre et acheter à la criée les fonds publics à la Bourse, — dans le jargon des voyous. — Est-ce une allusion au bruit de la baratte ? Est-ce une assimilation du terme : faire son beurre, retirer un profit de. En effet les agents de change font le beurre des spéculateurs, sans oublier de faire aussi le leur.
Fustier, 1889 : Mener une conduite déréglée. Argot des voyous.
Et ta sœur ? — Ma sœur ? elle bat l’beurre !
La Rue, 1894 : Mener une vie déréglée. Spéculer a la bourse.
France, 1907 : Spéculer et voler à la Bourse ; argot des bourgeois. Mener une vie déréglée ; argot des faubouriens.
Et ta sœur ? — Ma sœur ? elle bat le beurre.
(Gustave Fustier)
Battre le biquet
France, 1907 : Cogner les jambes l’une contre l’autre en marchant.
Battre le briquet
Delvau, 1866 : v. a. Cogner les jambes l’une contre l’autre en marchant. Argot du peuple.
Rigaud, 1881 : Heurter la lettre au composteur avant de l’y laisser tomber, — argot des typographes. (Boutmy.)
Rigaud, 1881 : Marcher les genoux en dedans.
Boutmy, 1883 : v. Heurter la lettre au composteur avant de l’y laisser tomber. MM. les compositeurs ne sont pas exempts de tics dans l’accomplissement de leur tâche. Il en est de très préjudiciables à la rapidité du travail et conséquemment au gain qui en résulte. Quelques compositeurs mettent en mouvement tous leurs membres, tandis que le bras droit seul doit agir ; d’autres s’y reprennent à deux fois pour saisir la lettre ; d’autres piétinent ; mais le défaut le plus commun est de battre le briquet.
Virmaître, 1894 : Frotter en marchant les deux jambes de son pantalon l’une contre l’autre (Argot du peuple).
Rossignol, 1901 : Frotter les genoux ou talons en marchant est battre le briquet.
Battre le job
Rigaud, 1881 : Ne pas savoir son rôle, perdre la mémoire, — dans le jargon du théâtre. (Manuel des coulisses, 1826)
Virmaître, 1894 : V. Battre comtois.
Battre le quart
France, 1907 : Se promener, pour attirer chez soi les passants.
Et le jour, la nuit, le long des bitumes, des deux côtés de la Seine, elle travaillait, battant son quart, le quart sinistre, le quart des pauvres femelles, ce quart des damnées en vie qui manque à l’Enfer du Dante.
(Dubut de Laforest)
— Le danger pour vous, savez-vous où il est ? À faire ce que vous faisiez tout à l’heure, à battre le quart le long des maisons, comme une pierreuse. Je m’étonne même que vous n’ayez pas déjà été pincée.
(Albert Cim, Institution de Demoiselles)
Battre le trimar
France, 1907 : Même sens que battre le quart.
Elle avait été amenée là par deux horribles petits drôles, un ex-tourneur en cuivre et un aide emballeur, qui avaient lâché l’atelier pour cultiver le bonneteau, le vol à la tire et les rôdeuses de barrières. Ils étaient en train de dresser « la gonzesse » avant de l’envoyer « battre le trimar », lorsque les roussins, « les vaches », survinrent et coupèrent court à l’idylle.
(Albert Cim)
Battre les fesses (s’en)
Rigaud, 1881 : S’en moquer. C’est le précurseur de s’en battre la paupière.
Le roi dit : Je m’en bats les fesses.
(Scarron, Virgile travesti, L. 7)
On disait aussi : S’en brimbaler tes fesses.
Battre morasse
Bras-de-Fer, 1829 : Crier au secours.
Vidocq, 1837 : v. a. — Crier au voleur.
Delvau, 1866 : v. n. Crier au voleur, pour empêcher le volé d’en faire autant. Argot des prisons.
Battre sa flème
Delvau, 1864 : Courir le guilledou, aller dans les quartiers où la femme donne le plus.
Eh bien ! puisque je suis en train de battre ma flème, je vais connaître cette maison.
(Lemercier de Neuville)
Delvau, 1866 : v. n. Flâner, — dans l’argot des voyous.
Battre sa flemme
Rigaud, 1881 : Flâner. La variante est : Battre la semelle.
France, 1907 : Se livrer à la paresse.
Battre son plein
Fustier, 1889 : Être dans tout l’éclat de son talent ou de sa beauté.
Jamais l’artiste de la Renaissance ne fut plus jolie qu’à présent ; elle bat son plein.
(Événement, 1872)
France, 1907 : Être en pleine activité, être en pleine floraison de beauté ou de talent.
Battre son quart
Delvau, 1864 : Se dit des filles de bordel, qui descendent à tour de rôle, pendant un quart d’heure ou une demi-heure, sur le trottoir, où elles raccrochent les passants.
Dorante, en se promenant devant la maison au grand numéro, croise Sylvia, qui bat son quart.
(Lemercier de Neuville)
Delvau, 1866 : v. n. Raccrocher les passants, le soir à la porte des maisons mal famées, — dans l’argot des filles et de leurs souteneurs.
Rigaud, 1881 : Aller et venir sur la voie publique pour raccrocher, — dans le jargon des filles.
La Rue, 1894 : Chez les filles, raccrocher.
Battre un ban
France, 1907 : Nier.
Battre un ban au miché
Delvau, 1864 : Le préparer à la jouissance suprême par des attouchements habiles et souvent répétés.
Je sais attacher un ruban
Selon la grosseur d’une pine ;
Au miché je sais battre un ban,
Je sais tortiller de l’échine.
(Parnasse satyrique)
Battre un dig-dig
Virmaître, 1894 : Simuler une fausse attaque d’épilepsie sur la voie publique. L’homme qui pratique ce truc pour donner à l’attaque simulée l’apparence de la vérité, se met préalablement dans la bouche un morceau de savon. En le mâchonnant le savon mousse et lui amène l’écume aux lèvres comme si l’attaque était naturelle. Les batteurs de dig-dig font souvent de fortes recettes (Argot des voleurs).
Battre un quart
Rigaud, 1881 : Dire des sornettes, faire des contes à endormir, — dans l’ancien argot.
Battre une basane
Virmaître, 1894 : Geste familier aux gamins qui se frappent la cuisse du revers de la main droite. Ce geste veux dire : Merde (Argot du peuple).
Battu
d’Hautel, 1808 : Il sent son vieux battu. Se dit par menace à un enfant opiniâtre et mutin, qui retombe dans les fautes pour lesquelles on l’a châtié plusieurs fois, à dessein de lui faire, entendre qu’il ne tardera pas à être corrigé de nouveau s’il continue.
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