Bigor

Bigor

France, 1907 : Artilleur de marine. Abréviation de bigorneau.

Le bigor, sur terre et sur l’onde,
S’f…iche pas mal des quat’z’éléments ;
Il s’embarque pour le nouveau monde,
Mais il n’en revient pas souvent.
Sans souci d’la couleur des filles,
Il aime aux Indes, tout comme aux Antilles ;
Et voilà, oui, voilà, voilà !
Oui, voilà le bigor français !

(Chanson de l’École polytechnique)

Bigorgnion

Rigaud, 1881 : Mensonge — dans le jargon des voyous. Lancer des bigorgnions, débiter des mensonges.

Bigorne

d’Hautel, 1808 : Mot baroque tiré de l’argot des filous.
Jaspiner bigorne. Comprendre et parler le langage des filous. Voy. Jaspiner.

Raban et Saint-Hilaire, 1829 : Jargon. Rouscailler bigorne, parler jargon.

Vidocq, 1837 : s.m.ab. — Argot. (Voir Arguche.)

Halbert, 1849 : Langue de l’argot.

Larchey, 1865 : Argot. — Du vieux mot biguer : changer, troquer. V. Roquefort. L’argot n’est qu’un langage bigué, d’où le diminutif bigorne. — V. Jaspiner.

Rouscaillons bigorne. Qui enterver le saura, à part sézière en rira, mais les rupins de la vergne ne sont dignes de cela.

(Vidocq)

Delvau, 1866 : s. m. L’argot des voleurs, — monstre bicorniger en effet, corne littéraire d’un côté, corne philosophique de l’autre, qui voit rouge et qui écrit noir, qui épouvante la conscience humaine et réjouit la science philologique.

Rigaud, 1881 : Argot. — Dans la langue régulière, une bigorne est une enclume à deux bouts, dont l’un finit en pointe. L’argot est une langue à double tranchant, à deux bouts, comme la bigorne. — Jaspiner bigorne, rouscailler bigorne comme daron et daronne, parler argot comme père et mère.

La Rue, 1894 : Argot. Jaspiner ou rouscailler bigorne, parler argot.

Rossignol, 1901 : Argot ; mot ancien peu usité, on dit plutôt argoji ou arlogaime. Voir Argonji.

France, 1907 : L’argot des voleurs, Jaspiner ou rouscailler bigorne, parler argot.

N’est-ce pas l’usage de cette langue que l’on appelle rouscailler bigorne ?

(Louis Barron)

J’ai rencontré la mercandière
Qui du pivois solisait ;
Je lui jaspine en bigorne,
Lonta malura dondaine !
Qu’as-tu donc à morfiller ?
Lonta malura dondé !

(Vidocq)

Sobriquet donné par les Bretons aux républicains. Salut aux vaillants bigornes !

Bigorneau

Larchey, 1865 : Soldat de marine. — Tenue de matelot. Comme le petit coquillage de ce nom, le soldat reste attaché au navire ou aux garnisons de la côte, sans naviguer à l’aide de ses propres forces.

Delvau, 1866 : s. m. Sergent de ville, — dans l’argot du peuple.

Rigaud, 1881 : Soldat d’infanterie de marine, — dans le jargon des marins.

France, 1907 : Sergent de ville, argot populaire ; soldat d’infanterie de marine.

Bigorneaux

Halbert, 1849 : Sergents de ville.

Bigorniau

Fustier, 1889 : Auvergnat.

France, 1907 : Auvergnat.

Nous gravissons un second étage, puis un autre, puis un autre encore, nous touchons au toit, et partout, dans chaque coin de cette maison, d’une régularité immonde, voulue, nous trouvons une chambre pareille, foyer d’infection suffocante et de misère inouïe.
— Et quels gens habitent ces taudis ? demandons-nous à l’hôtesse.
— Un peu de toutes sortes. Des mendiants, des vagabonds, des lipètes et des bigorniaux, c’est-à-dire des Limousins et des Auvergnats ; ces derniers quelquefois par économie, pour faire un sac qui leur permette de s’établir marchands de ferraille, brocanteurs ou charbonniers.

(Louis Barron, Paris Étrange)

Bigornion

France, 1907 : Mensonge.

Bigorno

Rossignol, 1901 : Soldat de la ligne appelé ainsi par les zouaves. Ils sont appelés aussi les grandes capotes par les Arabes.


Argot classique, le livreTelegram

Dictionnaire d’argot classique