Rigaud, 1881 : Garçon de salle dans un collège. — Anglicisme familier aux collégiens qui suivent le cours d’anglais.
Boy
Boy
Boyar
France, 1907 : Riche étranger, polonais, valaque ou russe, noble ou vilain, pourvu qu’il finance ; argot des petites dames. Le mot, tombé en désuétude, a été remplacé par Brésilien. Slavisme : le boyar étant le grand seigneur russe, généralement fort riche, car la plupart des grands manufacturiers sont des boyars.
La noblesse (en Russie) est un corps non seulement de négociants et d’industriels, mais de véritables exploiteurs dans tous les genres. Le général N… un descendant de Pierre le Grand, était directeur de l’Opéra italien d’Odessa, et avait en même temps un navire marchand en mer. Un autre boyar, un G…. s’il vous plaît ! avait établi à Odessa une sorte de Closerie des Lilas ou de Château des Fleurs, tout à la fois guinguette, bal et restaurant, où l’on était servi par les esclaves du prince. C’était le rendez-vous des femmes galantes de la ville, qui venaient y boire le punch, fumer la cigarette et danser le cancan. Le prince y remplissait lui-même, s’il faut en croire le capitaine anglais Jesse (Russia and the war), l’office de maître des cérémonies ; il visitait les tables et s’assurait que tout le monde était servi. Et ce qu’il y a de plus caractéristique, c’est que loin de trouver sa conduite blâmable, les autres boyars louaient son idée comme fort ingénieuse et disaient tout haut qu’il faisait de bonnes affaires.
(Léon Deluzy, La Russie, son peuple et son armée, 1850)
Boyau
d’Hautel, 1808 : Je sens mes boyaux qui crient. Pour, je commence à avoir besoin ; je sens que voilà bientôt l’heure du repas qui arrive.
Râcler le boyau. Pour dire jouer mal du violon ou de quelqu’autre instrument à corde.
Il a toujours six aunes de boyaux de vides. Se dit d’un goinfre, d’un gouliafre, d’un homme qui est toujours prêt à manger.
Rendre tripes et boyaux. Regorger, vomir excessivement.
Aimer quelqu’un comme ses petits boyaux. Voy. Aimer.
Delvau, 1864 : Le membre viril, qui semble sortir du ventre — et qui y rentre quelquefois, au grand déplaisir de la femme.
Lorsque je bande,
Je me demande.
Si j’ai dans le boyau pinal
Tous les sabres de l’arsenal.
(Chanson moderne)
Adieu ! et jamais plus ne t’advienne entreprendre
Défaire le vaillant, toi gui ne saurait tendre.
Adieu ! contente toi, et ne pouvant dresser.
Que le boyau ridé te serve pour pisser.
(Rémy Belleau)
Virmaître, 1894 : Il a toujours un boyau de vide pour soiffer (Argot du peuple). V. Poivrot.
Boyau rouge
Delvau, 1866 : s. m. Bon buveur, — dans l’argot du peuple qui a emprunté cette expression à la Bourgogne.
France, 1907 : Bon buveur ; argot populaire.
Boyaux en détresse, boyaux vides (avoir les)
Rigaud, 1881 : Être à jeun, avoir faim.
Boycottage
France, 1907 : Action de mettre quelqu’un à l’index ou à la quarantaine : anglicisme, du nom du capitaine Boycott, patriote irlandais, qui organisa la résistance en terrorisant, dans les campagnes, tous ceux qui se soumettaient aux autorités anglaises.
Boycotter
France, 1907 : Menacer et tuer au besoin les paysans on fermiers qui se refusaient à la résistance. Les boycotteurs opéraient de nuit et généralement masqués.
Boye
Vidocq, 1837 : s. m. — Bourreau d’un bagne, forçat chargé d’administrer la bastonnade à ses compagnons d’infortune. Il est déferré.
Le forçat qui doit recevoir la bastonnade, est étendu sur le ventre et placé sur un lit de camp, nu jusqu’à la ceinture ; le Boye, armé d’une corde goudronnée, de quinze à vingt lignes de diamètre, lui en applique quinze, vingt-cinq ou cinquante coups sur le dos, chaque coup enlève la peau et quelquefois la chair.
Cet horrible châtiment emprunté aux mœurs orientales, est administré seulement sur l’ordre du commissaire du bagne, qui est présent à l’exécution, qui souvent encourage le Boye de la voix et du geste, et le menace même, si, cédant à un mouvement de commisération, il ne se sert pas de toute la vigueur de son bras.
Le Boye reçoit une carte de vin, environ trois demi-setiers pour chaque exécution ; quelquefois il compose avec le patient qui veut être ménagé, et qui a les moyens de payer ; pour celui-là, il a un rotin de coton noirci ; mais si la supercherie est découverte, il est bâtonné à son tour.
La peine de la bastonnade est une peine immorale, parce qu’elle n’est autorisée par aucune loi, parce qu’elle ne corrige pas, puisqu’il est constant que c’est presque toujours aux mêmes forçats qu’elle est infligée. Les armées françaises et prussiennes sont les seules de l’Europe dans lesquelles les punitions corporelles ne sont pas admises, et cependant ces armées sont citées à toutes les autres comme des modèles à suivre. Lorsque l’expérience a démontré l’inefficacité d’une mesure, lorsque surtout cette mesure n’est pas en harmonie avec le caractère et les mœurs du peuple chez lequel elle est usitée, on s’étonne que l’on n’y renonce pas.
Un forçat qui a reçu six ou huit fois la bastonnade, meurt ordinairement d’une maladie de poumons ; cependant il se rencontre quelquefois de ces organisations vigoureuses qui résistent à tout, et parmi celles-là, il faut citer un individu nommé Benoit, et surnommé Arrache l’âme, qui fut bâtonné trente-cinq fois dans l’espace de seize années, et qui cependant quitta le bagne frais et vigoureux.
Clémens, 1840 : Flagelleur du bagne.
France, 1907 : Condamné qui remplit les fonctions de bourreau dans les pénitenciers de Cayenne et de la Nouvelle-Calédonie. Le mot est vieux et se trouve dans Rabelais.
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