Brut

Brut

d’Hautel, 1808 : On dit des personnes grossières et sans instructions que Ce sont des bêtes brutes. Cette locution est fort injurieuse.

Brutal

d’Hautel, 1808 : Le brutal. Nom burlesque que l’on donne à une pièce de canon.
As-tu entendu ronfler le brutal. Pour as-tu entendu ronfler ou tirer le canon.

Ansiaume, 1821 : Canon.

Entends-tu le brutal qui annonce que nous cavalons ?

Larchey, 1865 : Canon. — Allusion au bruit de son tir.

As-tu entendu ronfler le brutal ?

(d’Hautel, 1808)

Une détonation sourde se fit entendre. — Tiens, dit Pierre, voilà déjà le brutal qui chante.

(Ricard)

Delvau, 1866 : s. m. Canon, — dans l’argot du peuple, qui a quelquefois à se plaindre de cet ultima ratio regum.

Rigaud, 1881 : Canon, — dans le jargon des troupiers.

Panel : Le canon ! — Duriveau, (avec joie) : Le brutal !… c’est donc vrai que l’Empereur marche sur Troyes ?

(Alph. Arnault et L. Judicis, Les Cosaques, 1853)

Merlin, 1888 : Canon.

La Rue, 1894 : Canon. Locomotive.

France, 1907 : Le canon.

Les chasseurs à pied s’éparpillent dans la plaine, voilant d’une banderole de fumée d’argent la troupe qu’ils couvrent. Cela veut dire que le brutal n’est pas loin et qu’il va gronder.

(E. Billaudel, Les Hommes d’épée)

Se dit aussi d’une locomotive.

Brution

Fustier, 1889 : Élève du Prytanée militaire de La Flèche. (V. l’article suivant.)

France, 1907 : Élève du Prytanée militaire de la Flèche.

Brutium

Fustier, 1889 : Le Prytanée militaire de La Flèche.

Tout le monde connaît le Prytanée militaire de La Flèche ; la règle y est grave et la discipline aussi sévère qu’au régiment même. Les classiques d’il y a cinquante ans imaginèrent que c’était là une éducation à la Brutus, d’où le terme Brutium pour caractériser l’école, d’où celui de Brutions pour qualifier les privilégiés soumis à cette éducation.

(Le siècle, 1880)

France, 1907 : Prytanée militaire de la Flèche, appelé ainsi à cause de la discipline sévère qui régnait autrefois dans cet établissement, où les élèves étaient traités en soldats. De Brutus, rigide républicain, assassin de son père César, ou peut-être encore de brutus, signifiant stupide, abruti par les punitions.

Je n’ai pas revu le Brutium depuis ma sortie, il y a de cela belle lurette. Des camarades qui y revivent en leurs fils m’écrivent que tout est bien changé ; le régime est plus doux, les punitions sont moins sévères et moins prodigalement distribuées.
On ne condamne plus un bataillon entier au piquet en des matinées glacées d’hiver, parce que quelques mutins ont murmuré, quelques turbulents ont parlé dans les rangs.

(Hector France)

Brutus

Halbert, 1849 / La Rue, 1894 : Bretagne.

France, 1907 : Bretagne ; argot des voleurs.


Argot classique, le livreTelegram

Dictionnaire d’argot classique