d’Hautel, 1808 : Trouver chape-chutte. Trouver une occasion favorable, une bonne fortune, une affaire galante.
Se débattre de la chape à l’évêque. Contester sur une chose qui n’est ni ne peut être d’aucun intérêt pour les personnes qui se la disputent.
Chape
Chape
Chapeau
d’Hautel, 1808 : On dit du chapeau ou du bonnet d’un homme stupide, ignorant et grossier, que c’est un couvre sot.
Mettre un beau chapeau sur la tête de quelqu’un. Débiter sur son compte des propos outrageans.
Il y avoit beaucoup de femmes, mais pas un chapeau. Se dit d’une assemblée ou il n’y avoit pas d’hommes.
On dit d’un homme qui a une jolie demoiselle que cela lui vaudra des coups de chapeau. Pour exprimer qu’on lui fera politesse, qu’on recherchera son alliance.
Elle s’est donnée-là un mauvais chapeau. Se dit d’une fille qui a fait quelqu’action contre la pudeur et la chasteté, qui a terni sa réputation.
Delvau, 1864 : La nature de la femme, dont se coiffe si volontiers la tête un membre viril.
Que tes main s’est piqué les doigts
Au chapeau de la mariée.
(Béranger)
Fustier, 1889 : Homme de paille, remplaçant sans titre sérieux.
Ce ne sont pas des chapeaux que j’ai laissés à mon siège d’administrateur (de compagnie financière), mais bien des titulaires réels.
(Journal officiel belge, mars 1874, cité par Littré)
Cet emploi vient de l’habitude, dans les bals, de marquer sa place en y laissant son chapeau.
France, 1907 : Barre transversale qui surmonte la guillotine et à laquelle est fixé le couteau.
— La guillotine, dit le bourreau, est à présent une espèce d’étal. Elle est placée au niveau du sol, l’escalier ayant été supprimé.
— Quelles sont ses dimensions exactes ?
— Les voici : 4 mètres de longueur sur 3 mètres 80 de largeur, environ 4 mètres carrés d’estrade. Aux deux tiers de la hauteur, vous voyez les montants couronnés par le chapeau, ils ont 4 mètres d’élévation sur 47 centimètres d’écartement.
(Michel Morphy, Les Mystères du crime)
France, 1907 : Homme qui en remplace un autre pour la forme. Cette expression vient de ce que certains employés s’esquivent de leur bureau en laissant à leur place un chapeau pour faire croire, en cas de visite d’un supérieur, qu’ils ne sont absents que pour quelques instants.
France, 1907 : On appelle ainsi, dans l’argot des journalistes, les quelques lignes explicatives dont on fait quelquefois précéder un article ou un extrait de livre.
Chapeau en bataille
Delvau, 1866 : s. m. Dont les cornes tombent sur chaque oreille. Argot des officiers d’état-major. Chapeau en colonne. Placé dans le sens contraire, c’est-à-dire dans la ligne du nez.
Chapeau en goudron (avoir un)
Delvau, 1864 : Enculer un homme ou une femme, ce qui couvre le membre viril d’un brai de vilaine couleur et de plus vilaine odeur.
Dans le trou d’ ton cul faut que j’ m’affalle ;
Tach’de ravaler ton étron,
Pour que je n’ sorte pas d’ici
Avec un chapeau de goudron.
(Alphonse Karr)
Chapelain
Boutmy, 1883 : s. m. Celui des ouvriers qui tient les copies de chapelle. (B. Vinçard.) Inusité depuis que la chapelle n’existe plus.
Chapelet
d’Hautel, 1808 : Défiler son chapelet. Dire à quelqu’un ce que l’on a sur le cœur ; ne rien lui déguiser.
Il n’a pas gagné cela en disant son chapelet. Se dit malignement d’un homme qui a été puni de quelque faute ; ou de quelqu’un qui s’est promptement enrichi.
Chapelet de Saint-François
Virmaître, 1894 : Chaîne qui sert à attacher les condamnés. C’est un chapelet que volontiers ils n’égrèneraient bien pas (Argot des voleurs).
France, 1907 : Chaîne d’un forçat.
Chapelet de St-François
Rossignol, 1901 : Menottes à l’usage des gendarmes pour attacher les poignets des détenus. C’est une chaîne d’environ un mètre, faite en fil de fer, à laquelle est un cadenas à chaque bout. Celui qui a cet outil aux poignets a toujours l’air d’égrainer un chapelet.
Chapelle
d’Hautel, 1808 : Jouer à la chapelle. S’occuper de choses frivoles, de futilités, comme le font ordinairement les enfans.
Delvau, 1864 : Le con — que l’homme ne voit pas sans ployer les genoux.
Il tâcha de faire entrer son idole dans ma chapelle ; à quoi je l’aidai en écartant les cuisses et en avançant le croupion autant qu’il me fut possible.
(Mémoires de miss Fanny)
Tous les passants dedans cette chapelle
Voulaient dévots apporter leur chandelle.
(La Chapelle d’amour)
Le compagnon lui plut si fort,
Qu’elle voulut en orner sa chapelle.
(Piron)
Delvau, 1866 : s. f. Cabaret, buvette quelconque, — dans l’argot des ouvriers, dévots à Bacchus. Faire ou Fêter des chapelles. Faire des stations chez tous les marchands de vin.
Rigaud, 1881 : Comptoir de marchand de vin. Une chapelle où les ivrognes vont faire leurs dévotions.
Boutmy, 1883 : s. f. Réunion des typographes employés dans la même imprimerie, et qui constituait une sorte de confrérie. Les chapelles n’existent plus.
Fustier, 1889 : Coterie.
France, 1907 : Cabaret. C’est, en effet, la chapelle de Bacchus. Fêter des chapelles, faire une tournée chez les marchands de vins.
Chapelle (faire petite)
France, 1907 : Mouvement particulier aux femmes qui se trouvent près du feu. Elles troussent leurs jupons, présentant à la flamme leurs jambes, colonnes du tabernacle qui est au fond.
Chapelle (faire)
Rigaud, 1881 : Se chauffer à un feu de cheminée ou devant un poêle, en relevant ses jupes de manière à montrer un peu plus que la couleur des jarretières. — Faire chapelle ardente, se chauffer comme il est dit ci-dessus, mais sans jupes.
Chapelle (préparer sa petite)
Rigaud, 1881 : Ranger dans le sac tous les objets d’équipement, — dans le jargon des troupiers.
Chapelle (rester en)
Rigaud, 1881 : Se dit en terme d’équarrisseur, des chevaux qui attendent, attachés, le moment fatal.
Leurs crinières et leurs queues sont coupées ras. Autrefois un cheval restait ainsi quelquefois plusieurs jours en chapelle, et pen-dant ce temps-là on ne lui donnait pas à manger.
(Paris en omnibus, 1854)
Chapelle blanche
Virmaître, 1894 : Le lit. Allusion à la blancheur des draps (Argot du peuple). N.
France, 1907 : Le lit.
Chapelure
Rossignol, 1901 : Cheveux. Celui qui a peu de cheveux n’a plus de chapelure sur le jambonneau.
Chapelure sur le jambonneau (n’avoir plus de)
France, 1907 : Être chauve.
Chapelure sur le jambonneau (pas de)
Virmaître, 1894 : Absence complète de cheveux. Genou hors ligne. On dit aussi : pas de cresson sur le caillou (Argot du peuple).
Chaperon
d’Hautel, 1808 : (Bonnet). Ils sont comme deux têtes dans un chaperon. Se dit de deux personnes qui ont les mêmes sentimens, les mêmes opinions et qui vivent dans une très-grande familiarité.
Qui n’a point de tête, n’a que faire de chaperon.
Chaperonner
Virmaître, 1894 : Protéger quelqu’un. Mot à mot : lui servir de chaperon pour le couvrir (Argot du peuple).
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