Corde

Corde

d’Hautel, 1808 : Il fait des cordes. Se dit en plaisantant de quelqu’un qui est très-long dans ses opérations naturelles.
On dit d’un homme qui réussit dans toutes ses entreprises, qu’Il a de la corde de pendu.
Gens de sac et de corde.
Misérables ; mauvais garnemens qui méritent d’être pendus.
Il ne faut point parler de corde devant un pendu. Signifie qu’il faut se garder de parler d’une chose qui puisse blesser secrètement quelqu’un.
Filer sa corde. Mener une vie infâme et ignominieuse, qui, tôt ou tard, doit être préjudiciable.
Friser la corde. Courir un grand danger ; être sur le point d’y succomber.
Toucher la grosse corde. En venir au point le plus épineux, le plus chanceux d’une affaire.
Mettre la corde au coude quelqu’un. Le ruiner ; le perdre d’une manière quelconque.
Montrer la corde. Faire voir sa pauvreté, sa misère.
On dit aussi d’un habit usé jusqu’à la trame, qu’Il montre la corde.
Il a plusieurs cordes à son arc. Se dit d’un homme industrieux, intrigant, qui, quelqu’événement qu’il arrive, sait se tirer d’embarras.

Corde (avoir la ou tenir la)

France, 1907 : Argot des courses ; le cheval qui est du côté de la corde à un avantage sur les autres, d’où, métaphoriquement, trouver la note qui plait au public, avoir la vogue.

Corde (dormir à la)

France, 1907 : C’est coucher dans un de ces taudis misérables où une corde sert d’oreiller.

Corde (tenir la)

Larchey, 1865 : Avoir la vogue.

Qui est-ce qui tient la corde en ce moment dans le monde dramatique ?

(Figaro)

Corde de pendu (avoir de la)

Rigaud, 1881 : Réussir dans tout ce que l’on entreprend. — Le peuple dit, en parlant de quelqu’un qui a beaucoup de chance, qu’il a de la corde de pendu. Une très vieille superstition populaire attache à la corde de pendu la propriété de porter bonheur à ceux qui en possèdent un fragment. Pour que son efficacité soit réelle, il faut qu’elle provienne d’un pendu par autorité de justice. L’autre, celle des pendus par conviction, ne vaut rien. Faute de mieux, pourtant bien des vieilles femmes s’en contentent, et lorsqu’il y a un pendu dans une maison, c’est à qui s’arrachera un bout de la corde. Tout le monde ne peut as être en relation avec le bourreau de Londres.

Corde sensible (la)

Delvau, 1864 : C’est, chez l’homme, son membre, chez la femme, son clitoris : on n’y toucha jamais en vain.

Il n’est de femmes froides que pour les hommesqui ne sont pas chauds et qui ne savent pas toucher leur corde sensible.

(Léon Sermet)

Cordelette

Virmaître, 1894 : Chaîne de montre (Argot des voleurs). V. Cadenne.

France, 1907 : Chaîne de montre.

Cordelier

d’Hautel, 1808 : Il a la conscience large comme les manches d’un cordelier. Se dit d’un homme peu délicat, peu scrupuleux.
Gris comme un cordelier. Ivre à ne pouvoir plus se soutenir, par allusion à l’habit que portoient ces religieux, et qui étoit de couleur grise.

Corder

Delvau, 1866 : v. n. Fraterniser, vivre avec quelqu’un toto corde, — dans l’argot du peuple.

Rigaud, 1881 : S’accorder ; par abréviation.

La Rue, 1894 : S’accorder. Donner des coups de corde.

France, 1907 : Fraterniser ; abréviation de s’accorder.

Corder la peau

France, 1907 : Donner des coups de corde.

Cordes (faire des)

France, 1907 : Être constipé.

Cordes, câbles (faire des)

Rigaud, 1881 : Faire un séjour prolongé aux lieux d’aisances.


Argot classique, le livreTelegram

Dictionnaire d’argot classique