Daron

Daron

d’Hautel, 1808 : Sobriquet que les ouvriers donnent à leurs bourgeois : ce mot signifioit dans le vieux langage, un vieillard fin et rusé.
Un daron. Se dit aussi d’un homme de la manique, d’un cordonnier.

Ansiaume, 1821 : Père.

Mon daron avait le taff, mais il prêtoit l’oche.

anon., 1827 / Bras-de-Fer, 1829 : Maître, père.

M.D., 1844 : Le père.

Halbert, 1849 : Maître, père.

Delvau, 1866 : s. m. Père, — dans l’argot des voleurs, qui ont emprunté ce mot au vieux langage des honnêtes gens. Daron de la raille ou de la rousse. Préfet de police.

Virmaître, 1894 : V. Dabe.

Rossignol, 1901 : Père.

Daron de la raille, de la rousse

Vidocq, 1837 : s. m. — Préfet de police.

Daron de la rousse

France, 1907 : Préfet de police. On dit aussi : daron de la raille.

Daron ou dabe

Raban et Saint-Hilaire, 1829 : Maître d’une maison où l’on reçoit les voleurs.

Daron, -onne

Vidocq, 1837 : s. — Père, mère.

Daron, daronne

Larchey, 1865 : Père, mère. — Daron de la rousse : Préfet de police. — Daronne du mec des mec. Mère de Dieu. V. Rebâtir.

Rigaud, 1881 : Maître, maîtresse. — Père, mère. — Daron de la raille, de la rousse, préfet de police. — Daronne du Mec des Mecs, daronne du grand Avre ou Havre, la mère de Dieu, — dans l’ancien argot.

La Rue, 1894 : Maître, maîtresse. Père, mère.

Hayard, 1907 : Père, mère.

France, 1907 : Patron, patronne. Se dit aussi pour père et mère. Ce mot signifiait, dans le vieux langage, vieillard rusé. Il est encore employé, dans la Flandre française, dans le sens de maître de maison, et comme équivalent de chef de famille. Selon toute probabilité, c’est une corruption de baron, autrefois employé dans le sens de maître, de mari ; à moins, comme le dit Larousse, qu’il ne vienne de la racine sanscrite dar, déchirer, diviser, le maître de la maison divisant, faisant les parts aux siens.

Le daron, à pas lents, parcourt du même jour
La ville, les faubourgs et jardins tour à tour.

(Anonyme)

La double signification de mère et maîtresse de maison se retrouve dans les lettres adressées, de la prison de Luxembourg, à sa chère Lucile, par Camille Desmoulins. Il appelle constamment daronne Mme Duplessis, sa belle-mère, avec qui il habitait à Cachan.

(Intermédiaire des chercheurs et curieux)

Darone

M.D., 1844 : La mère.

Daronne

Ansiaume, 1821 : Mère.

La bonne daronne avale souvent le luron.

anon., 1827 / Bras-de-Fer, 1829 / Halbert, 1849 : Maîtresse, mère.

Delvau, 1866 : s. f. Mère. Daronne du Dardant. Vénus, mère de l’Amour. Daronne du grand Aure. la Sainte Vierge, mère de Dieu.

Virmaître, 1894 : Mère ; dans le peuple on dit la dabuche (Argot du peuple).

Rossignol, 1901 : Mère.

France, 1907 : Prune.

Daronne du dardant

Vidocq, 1837 : s. f. — Vénus.

Virmaître, 1894 : La déesse Vénus. Daronne, mère ; dardant, amour. Mot à mot : la mère des amours (Argot des voleurs).

France, 1907 : La mère de l’amour, Vénus.

Daronne du grand aure

Virmaître, 1894 : La Sainte Vierge. Je n’ai pu trouver nulle part la signification du mot aure (Argot des voleurs).

Daronne du mec des mecs

France, 1907 : La mère de Dieu.

Si tu consens à vous laisser rebâtir le ratichon et sa larbine, nous irons pioncer dans le sabri du rupin de ton villois, à cinquante paturons de la chique de la daronne du mec des mecs.

(Mémoires de Vidocq)

On dit aussi : daronne du grand Aure.

Daronne ou dabuche

Raban et Saint-Hilaire, 1829 : Maîtresse d’une maison où l’on reçoit les voleurs.

Daronne, davonne

La Rue, 1894 : Prune.


Argot classique, le livreTelegram

Dictionnaire d’argot classique