Drogue

Drogue

d’Hautel, 1808 : Repasser la drogue. Locution basse et triviale qui signifie charger quelqu’un d’une chose difficultueuse et désagréable, d’une corvée ; lui faire supporter le fardeau d’une affaire.
On dit d’un charlatan, d’un homme qui met un trop grand prix à ses services, qu’il fait bien valoir sa drogue.

Larchey, 1865 : Mauvaise femme. — On dit souvent drogue pour une chose de mauvaise qualité.

Delvau, 1866 : s. f. Chose de mauvaise qualité, étoffe inférieure, camelote, — dans l’argot des bourgeois, qui se rappellent le droguet de leurs pères.

Delvau, 1866 : s. f. Femme acariâtre, et, de plus, laide, — dans l’argot du peuple, qui a de la peine à avaler ces créatures-là. Se dit aussi d’un Homme difficile à vivre.

Delvau, 1866 : s. f. Jeu de cartes, — dans l’argot des troupiers, qui condamnent le perdant à porter sur le nez un petit morceau de bois fendu. Faire une drogue. Jouer cette partie de cartes.

Rigaud, 1881 : Coquine, méchante femme. — Petite drogue, petite-coureuse.

France, 1907 : Article de mauvaise qualité et, par extension, femme également de qualité inférieure. Vieille drogue, sale drogue, variante de vieille gueunon. Petite drogue, petite coureuse ou petite taquine.

France, 1907 : Sorte de jeu de cartes dans les chambrées ou les corps de garde.

Drogué

M.D., 1844 : Demander.

Droguer

d’Hautel, 1808 : Ce verbe construit avec faire, signifie être retenu malgré soi dans un lieu où l’on n’est pas à son aise ; y attendre quelqu’un ; planter le piquet.
Il m’a fait droguer plus d’une heure dans la rue. Pour, il m’a fait attendre pendant long-temps ; il m’a fait niaiser ; lambiner ; bayer aux mouches.

Raban et Saint-Hilaire, 1829 : Mendier.

Halbert, 1849 : Demander.

Larchey, 1865 : Attendre infructueusement : — Métaphore empruntée au jeu de la drogue.

Vous droguez nuit et jour autour de sa maison.

(G. Sand)

Il m’a fait droguer plus d’une heure dans la rue.

(d’Hautel, 1808)

Larchey, 1865 : Dire. V. Girofle.

Delvau, 1866 : v. n. Attendre, faire le pied de grue, — dans l’argot du peuple.

Delvau, 1866 : v. n. Demander, — dans l’argot des voleurs, qui savent qu’on attend toujours, et quelquefois longtemps, une réponse.

Rigaud, 1881 : Attendre depuis longtemps, faire le pied de grue. — Faire droguer, faire attendre.

Rigaud, 1881 : Mendier. (1829.)

La Rue, 1894 : Dire. Demander. Attendre.

Virmaître, 1894 : Demander. Allusion à droguer, attendre.
— Voilà deux heures que ce pierrot-là me fait droguer pour la peau (Argot du peuple et des voleurs).

Hayard, 1907 : Attendre.

France, 1907 : Attendre en faisant les cent pas.

France, 1907 : Demander ; argot des voleurs.

Droguerie

Vidocq, 1837 : s. f. — Demande.

Delvau, 1866 : s. f. Demande.

France, 1907 : Demande.

Drogueur

M.D., 1844 : Mendiant.

Drogueur de bretelles

M.D., 1844 : Mendiant de naissance.

Drogueur de la haute

Delvau, 1866 : s. m. Escroc habile, qui sait battre monnaie avec des histoires.

Rigaud, 1881 : Escroc qui exploite la crédulité publique au moyen de prétendues souscriptions financières ou patriotiques, de quêtes, de loteries, d’indulgences, de fausses eaux de Lourdes, etc., etc…

Virmaître, 1894 : Voleur du grand monde (Argot des voleurs).

France, 1907 : Escroc beau parleur, qui sait monter le coup aux dupes, leur faire avaler la pilule en la dorant


Argot classique, le livreTelegram

Dictionnaire d’argot classique