d’Hautel, 1808 : Le peuple prononce fumelle.
Delvau, 1866 : s. f. Femme, épouse, — dans l’argot des ouvriers, qui se considèrent comme des mâles et non comme des hommes. L’expression, — toujours employée péjorativement, — a des chevrons, puisqu’on la retrouve dans Clément Marot, qui, s’adressant à sa maîtresse, la petite lingère du Palais, dit :
Incontinent, desloyalle femelle,
Que j’auray faict et escrit ton libelle,
Entre les mains le mettray d’une femme
Qui appelée est Renommée, ou Fame,
Et qui ne sert qu’à dire par le monde
Le bien on mal de ceux où il abonde.
France, 1907 : Femme, dans la langue des jalouses et des rivales. En anglais, female désigne la femme en général.
Liverdun étanchait avec une serviette du sang qui souillait le ventre nu de l’aubergiste… Des forgerons passèrent au rasoir gluant de rouge… Louise, maintenue par des mains brutales, criait : « Maintenant, père, tu n’iras plus avec tes saletés de femelles, tu ne leur porteras plus tout l’argent d’ici… hein !… J’ai bien fait, j’ai bien fait. N’est-ce pas, monsieur Dessling, j’ai bien fait de lui couper ça. Il donnera l’argent à sa famille maintenant ! »
Pendant un sommeil d’ivresse, Louise avait à demi châtré son père. Le gros homme râlait dans sa blouse bleue. L’averse battant les vitres. Les bras de l’hystérique dansaient, malgré l’étreinte des voisins. « J’ai bien fait, bien fait ! »
(Paul Adam, Le Mystère des foules)
Grenipille à la mamelle
Connut le bonheur deux ans,
Les repas toujours présents,
Sa mère étant la gamelle.
Puis, les tétons moins pesants,
Sa mère refut femelle ;
Et la gosse aux yeux luisants
Connut les jours malplaisants
Avec l’errante, et, comme elle,
Devint de ces gueux gueusants
Aux refus des paysans.
(Jean Richepin)
