France, 1907 : Flatterie. Piquer une lèche, flatter.
Lèche
Lèche
Lèche-budget
France, 1907 : Ministre, et généralement tout haut fonctionnaire, budgétivore.
Lèche-cul
Delvau, 1864 : Petit chien havanais, king’s-Charles, épagneul, ou de n’importe quelle autre race, qu’affectionnent volontiers les filles pour en être gamahuchées, — Voir Gimblette.
Rigaud, 1881 : Adulateur sans vergogne, bas flatteur.
Virmaître, 1894 : V. Fleure-fesse.
Hayard, 1907 : Peloteur, obséquieux, vil.
Lèche-cul, lèche-croupion, lèche-bottes
France, 1907 : Flatteur et, nécessairement, mouchard.
Il y a quelque temps, une jeune apprentie tisseuse obtint deux jours de permission. Une lèche-croupion raconta au singe que la jouvencelle avait été vue avec un amoureux. Quel crime !
Illico, l’apprentie a été sacquée.
Quant à la moucharde, si elle n’a pas eu le chignon crêpé, ce n’est pas que les autres ouvrières n’en aient pas eu envie…
Voilà l’infect jésuitard qui est le boute-en-train de toutes les œuvres de bienfaisance d’Orléans. La bienfaisance des capitalos, on sait comment ça se solde : par une recrudescence d’exploitation !
(Le Père Peinard)
Lèche-curé
Rigaud, 1881 : Bigot, bigote, — dans le jargon du peuple.
France, 1907 : Dévot, dévote. Si elles ne léchaient que le curé, mais elles lèchent aussi les vicaires !
Un tas de lèche-curés assiégeaient le confessionnal du beau vicaire et, ne lui laissant pas un moment de repos, venaient le relancer jusque dans la sacristie. Ah ! les enragées bougresses ! comme je leur aurais donné du bâton !
(Les Propos du Commandeur)
Lèche-plat
France, 1907 : Parasite, gourmand.
Lèchecul
Delvau, 1866 : s. m. Flatteur outré ; flagorneur, — dans l’argot du peuple.
Léchée (peinture)
Rigaud, 1881 : Tableau peint à petits pinceaux, d’une manière minutieuse.
Lécher
d’Hautel, 1808 : Il s’en est léché les doigts. Se dit d’un gourmand à qui l’on n’a pas servi assez d’un mets auquel il prenoit goût.
Virmaître, 1894 : Peindre un tableau avec un soin méticuleux. Dans les ateliers, on dit d’un peintre lécheur qu’il fait de la peinture de demoiselle (Argot des artistes peintres). N.
Lécher le grouin
Rigaud, 1881 : Embrasser. (Dict. comique.) Aujourd’hui l’on dit plus fréquemment : sucer, se sucer le caillou.
Lécher les bottes
France, 1907 : Flatter bassement. « Il n’est guère de candidat qui ne s’attache à lécher les bottes de ses électeurs et ne s’offre à leur lécher au besoin le derrière. »
C’est parce qu’il ne rencontre pas assez d’« écrivains », au sens indépendant et probe du mot, que le public méprise les journalistes. Lécher les bottes est plus qu’une vilenie… c’est une maladresse !
(Séverine)
Lécher les murs
France, 1907 : On dit d’une personne qui a de l’embonpoint qu’elle ne s’est pas engraissée à lécher les murs.
Penses-tu que du rapace
Les trois mentons en fruits mûrs
Sont gras de lécher les murs ?
Tout l’or de la fille y passe,
Et son ventre et ses tétons,
Pour nourrir ces trois mentons.
(Jean Richepin)
Lécher un tableau
Delvau, 1866 : v. a. Le peindre trop minutieusement, à la hollandaise, — dans l’argot des artistes.
France, 1907 : Peindre minutieusement, rendre des moindres détails, s’attacher à l’exactitude, à la façon des peintres hollandais, le contraire des placards impressionnistes.
Lécheur
Delvau, 1866 : s. et adj. Qui aime à embrasser ; qui se plaît à recevoir et à donner des baisers, — dans l’argot du peuple, qui n’est pas précisément de la tribu des Amalécites.
Lécheur, lécheuse
Rigaud, 1881 : Celui, celle qui, à tout bout de champ, trouve moyen d’embrasser. Celui, celle qui se fond en caresses.
Lécheuses de guillotine
France, 1907 : Nom donné en 1793 aux mégères qui accouraient aux exécutions des aristocrates.
Quand le bourreau arracha le voile rouge qui couvrait ses épaules, elle apparut si imposante dans sa beauté de marbre, que les lécheuses ce guillotine, payées pour applaudir, restèrent la bouche ouverte et les mains suspendues, muettes d’admiration.
(G. Lenotre, Les Sainte-Amaranthe)
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