Lit

Lit

d’Hautel, 1808 : Prendre quelqu’un au saut du lit. Se rendre chez lui de très-bonne heure, et avant qu’il ne soit levé.
Un lit de pierre ou de sel. Expression figurée, pour un amas de pierres ou de sel.
Lit de misère. On nomme ainsi le lit sur lequel on place les femmes qui sont en mal d’enfant.

Lit (être sous)

France, 1907 : Commettre une erreur, se tromper.

Lit à coups de poing (faire un, expédier un)

Rigaud, 1881 : Faire un lit à la hâte sans retourner les matelas. On dit également « faire un lit à l’anglaise ».

Litanie

d’Hautel, 1808 : Long comme les litanies. Se dit d’un lambin, d’un longis qui n’en finit sur rien.

Litarge

Virmaître, 1894 : V. Lance.

Liteaux

d’Hautel, 1808 : Raies bleues ou de toute autre couleur qui sont aux extrémités des serviettes. Beaucoup de personnes disent, une serviette, une nappe à linteaux : c’est liteaux qu’il faut dire.
Un linteau est une pièce de bois dont on fait usage dans le bâtiment.

Lithographier (se)

Delvau, 1866 : Tomber par terre, — dans l’argot des faubouriens, qui savent que lorsqu’on tombe, on a le visage désagréablement impressionné par la pierre.

France, 1907 : Tomber par terre ou plus justement, sur le trottoir

Litholâtrie

France, 1907 : Culte de la pierre. On en retrouve des traces en Afrique, en Égypte, en Sibérie, en Chaldée et chez tous les sémites.

La litholâtrie était dans toute sa force, elle régnait en Europe comme en Asie, lorsque les Grecs, les Latins, les Germains et les Gaulois vinrent se fixer dans leurs nouvelles patries. L’adoration, soit directe, soit animiste, des pierres, des rochers et des montagnes était notamment répandue le long de la chaîne du Pinde, en Thessalie, en Béotie, en Épire, en Arcadie et jusqu’au Taygète et à l’Eurotas.

(André Lefèvre, La Religion)

Litière

d’Hautel, 1808 : Il est sur la litière. Se dit en plaisantant d’un homme que la débauche ou une mauvaise conduite oblige de garder le lit.

Litré

Hayard, 1907 : Trois.

Litrée

Hayard, 1907 : Litre.

Litrer

Vidocq, 1837 : v. a. — Posséder.

Larchey, 1865 : Contenir, posséder. — Ce terme a une forme aussi régulière que cuber. — V. Fourgat.

J’avais balancé le bogue que j’avais fourliné et je ne litrais que nibergue en valades.

(Vidocq)

Delvau, 1866 : v. a. Avoir, posséder, — dans l’argot des voleurs. V. Itrer.

Rigaud, 1881 : Posséder, avoir, — dans l’ancien argot.

France, 1907 : Avoir, posséder, contenir.

Litron

Delvau, 1866 : s. m. Litre douteux servi dans un pot qui n’a pas toujours la contenance légale. Argot du peuple.

Rigaud, 1881 : Litre qui n’a pas la taille réglementaire.

Rossignol, 1901 : Litre de vin.

Hayard, 1907 / France, 1907 : Litre.

Litroneur

France, 1907 : Ivrogne.

Au pied d’un autel où figuraient les bustes de Napoléon Ier, du duc de Reichstadt et de Louis-Napoléon, on jurait sur le poignard le rétablissement de l’empire, et le tout se terminait par quelques litres que payait le récipiendaire. Le ministre de l’intérieur, avec la singulière et aimable facilité d’élocution qui le distinguait, mit les désordres de la place du Havre sur le compte de ces litroneurs…

(Jules Richard)

Litronner

Rigaud, 1881 : Boire du vin au litre.

France, 1907 : Boire du vin.

Litronneur

Rigaud, 1881 : Buveur qui a un faible pour le vin au litre.

Littéral

Fustier, 1889 : Argot des élèves des écoles militaires qui désignent ainsi le petit livre où se trouvent la théorie, les principes de la manœuvre, livre qu’il faut savoir littéralement par cœur.

Salle affreuse, où de la théorie
Nous avons tant beuglé le littéral,
Adieu…

(Écho de Paris, avril 1884)

Littérature jaune

Delvau, 1866 : s. f. Le Réalisme, — une maladie ictérique désagréable qui a sévi avec assez d’intensité dans les rangs littéraires il y a une dizaine d’années, et dont a été particulièrement atteint Champfleury, aujourd’hui (1867) presque guéri. L’expression, fort juste, appartient à Hippolyte Babou.

France, 1907 : Littérature naturaliste.

Littératurier

Delvau, 1866 : s. m. Mauvais écrivain, — dans l’argot des gens de lettres.

France, 1907 : Mauvais écrivain qui flatte le mauvais goût du public.


Argot classique, le livreTelegram

Dictionnaire d’argot classique