Livre

Livre

d’Hautel, 1808 : Parler comme un livre. Faire le docteur ; parler savamment et avec facilité.
Il n’a jamais mis le nez dans un livre. Se dit par dénigrement d’un homme ignorant qui est par venu à un haut emploi.
Être écrit sur le livre rouge. Être noté dans les registres publics ou particuliers, pour quelques fautes que l’on se propose de punir à la première occasion.
Faire de cent sous quatre livres, et de quatre livres rien. Revendre, échanger à bas prix ce que l’on a payé fort cher ; faire des économies mal combinées, qui font perdre d’un côté ce que l’on gagne de l’autre.

Livre (une)

Rossignol, 1901 : Cent francs.

Livre d’architecture

Delvau, 1866 : s. m. Registre qui contient les procès-verbaux d’une loge, — dans l’argot des francs-maçons.

France, 1907 : Registre contenant les procès-verbaux d’une loge maçonnique.

Livre des quatre rois

Rigaud, 1881 : Jeu de cartes ! (F. Michel)

Livre des rois

Delvau, 1866 : s. m. Jeu de cartes. Argot des faubouriens.

Livre des rois ou des quatre rois

France, 1907 : Jeu de cartes ; argot des faubouriens. Les Anglais appellent le jeu de cartes livre du diable.

Livre rouge

Delvau, 1866 : s. m. Les registres du Dispensaire, — dans L’argot des filles.

Rigaud, 1881 : Registre du dispensaire, — dans le jargon des filles.

La Rue, 1894 : Registre du dispensaire.

France, 1907 : Livre où l’on inscrit les punitions dans les collèges. Registres du dispensaire, dans l’argot des filles.

À un moment où la dissipation semble vouloir faire irruption dans leur domaine, ils se lèvent tout à coup, descendent gravement de l’estrade, promènent çà et là des regards perçants, et, les mains armées du fatal carnet à punitions, qu’ils appellent ambitieusement le livre rouge, ils attendent.

(Eugène Nyon, Le Maitre d’études)

Livrer

d’Hautel, 1808 : Vendre et livrer c’est deux. Signifie que l’on ne réussit pas toujours dans les mesures que l’on prend pour tromper quelqu’un.

Livrer (se)

Delvau, 1864 : Ouvrir son cœur, ses cuisses, son cul — et par conséquent le paradis — à un homme.

Elle est réduite aujourd’hui à se livrer au petit Dupré.

(La France galante)

Je hais cette Lais qui trop facilement
Se livre aux premiers mots d’un galant qui la presse.

(E. T. Simon)

Elle a donc fait le serment de ne se livrer, selon la nature, qu’à des nobles.

(A. de Nerciat)

Livres libres, obscènes, orduriers, malsains

Delvau, 1864 : Ouvrages où l’on parle sans vergogne, comme dans celui-ci, des parties naturelles des deux sexes et de leurs fonctions ; de cons, de vits, de culs, de fouterie, de gamahucherie, etc. Ils sont abominés par les personnes honnêtes qui ne foutent que dans l’obscurité la plus complète et en faisant passer leur vit par un trou de la chemise de leur dame, et qui enseignent à la jeunesse que les enfants se trouvent naturellement sous des feuilles de chou.

Un livre incendiaire a rallumé tous les feux que mon austérité commençait d’assoupir.

(Mon noviciat)


Argot classique, le livreTelegram

Dictionnaire d’argot classique