Mâte

Mâte

Ansiaume, 1821 : Bon, excellent.

La tortillade ne valoit pas, mais le piquelon étoit mâte.

Matelas

Rigaud, 1881 : Tablier de forgeron.

Matelas ambulant

Rigaud, 1881 : Fille publique.

France, 1907 : Fille qui fut le trottoir, appelée plus poétiquement fleur de bitume.

Matelassée

Virmaître, 1894 : Femme qui a des seins énormes. Son estomac est matelassé. Quand c’est une fille et qu’elle maigrit, son souteneur lui dit :
— Tu t’débines des matelassés.
Quand une femme est plate comme une limande elle se matelasse en bourrant son corset d’assez de coton pour donner l’illusion. Les femmes fin-de-siècle en portent en caoutchouc qu’elles gonflent chaque matin (Argot des souteneurs).

Matelasser (se)

Delvau, 1866 : v. réfl. Garnir le corsage de sa robe d’assez de coton pour tromper les yeux — des myopes.

France, 1907 : Se rembourrer, remplacer les charmes et les appas absents par des postiches. C’était autrefois du coton, c’est maintenant du caoutchouc.

Trop frêle, trop maigre pour tenter les amoureux, elle passait chaque matin une bonne heure à se matelasser l’estomac et son postérieur de petite guenon.

(Les Propos du Commandeur)

Matelassier

France, 1907 : Genre spécial de voleur dont Pierre Delcourt donne l’explication dans Paris voleur.
Le matelassier « fait » les matelas, il est vrai, mais pas à la façon qu’on pourrait croire. Cet industriel ne pratique jamais seul.
Le plus souvent, toujours, devrions-nous dire, il appartient à une bande de « déménageurs » et n’opére sur les matelas que lorsqu’il n’a que cette pitance, assez maigre, comme seuls moyens de subsistance.
Comme il est assez difficile d’emporter, en plein jour, un pareil ustensile de ménage sans être remarqué, les matelassiers, au nombre de deux ou de trois, entrent dans une villa, toujours au moment où on emménage, défont un ou plusieurs matelas, en prennent la laine et se la placent sur la poitrine, entre leurs vêtements.
Entrés maigres dans l’immeuble, ils en sortent gras. Un certain nombre d’allées et de venues suffisent au débitement complet d’un matelas qu’on réduit aisément, par ce procédé aussi simple que pratique, à l’état de galette.

Matelot

Larchey, 1865 : « Tous deux amis et se nommant mutuellement mon matelot : ce qui est le plus grand terme d’affection connu sur le gaillard d’avant. » — Phys. du Matelot, 1843.

Delvau, 1866 : s. m. Copain, — dans l’argot des ouvriers qui ont servi dans l’infanterie de marine.

Matelotte (trimer à la)

France, 1907 : Naviguer.

Et de Nantes jusqu’à Bordeaux,
Trime à la matelotte,
N’ayant qu’un tricot sur le dos,
Et pour fond de culotte
Le drap de sa peau.

(Jean Richepin, La Mer)

Mateluche

France, 1907 : Mauvais matelot.

Matériaux

Delvau, 1866 : s. m. pl. Les aliments en général, — dans l’argot des francs-maçons, pour qui manger c’est travailler. Ils disent aussi Parfums.

France, 1907 : Nourriture ; argot des francs-maçons.

Matérielle

Fustier, 1889 : « Et alors, quelques malheureux pontes… se sont livrés au terrible travail qui consiste à gagner avec des cartes le pain quotidien, ce que les joueurs appellent la matérielle. »

(Belot, La Bouche de Madame X)

France, 1907 : Gain modeste et journalier des pontes vivant sur les maisons de jeu. Faire sa matérielle, gagner sa journée au jeu.

— Je vous ferai remarquer que si ma maîtresse avait cinquante ans, je ne serais pas obligé de jouer : j’espère qu’elle subviendrait amplement à mes besoins, car je ne joue pas pour m’amuser, je joue pour gagner ma matérielle, pour vivre, en un mot.

(Maurice Donnay)

Quelques malheureux pontes se sont livrés au terrible travail qui consiste à gagner avec des cartes le pain quotidien, ce que les joueurs appellent la matérielle.

(Adolphe Belot, La Bouche de Madame X.)

— Quels sont les habitués ?
— Les boursiers, des entrepreneurs aux affaires compromises, des commerçants aux abois, des fils de famille dont le cercle est la profession… Ils y déjeunent, ils y font leur courrier ou un somme sur un confortable divan de moleskine, et y gagnent leur matérielle — c’est-à-dire les deux ou trois louis quotidiens nécessaires à leurs dépenses en dehors du cercle — avant ou après le dîner, selon la chance…

(Edmond Lepelletier)

Maternelle

France, 1907 : Mère ; argot des écoles. « Ma maternelle à casqué de vingt sous. »


Argot classique, le livreTelegram

Dictionnaire d’argot classique