Virmaître, 1894 : Faire croire à une affaire imaginaire ; présenter à des niais un projet de mise en actions pour exploiter une fonderie de pavés ou une filature de pains de sucre. Monter un bateau, synonyme de monter le coup (Argot du peuple). N.
Rossignol, 1901 : Faire croire à un ami une chose qui n’existe pas.
Hayard, 1907 : Tromper.
France, 1907 : Tromper.
Qui qui fait percer des canaux et des isthsses ?
Ah ! mes bons amis, c’est les capitalisses.
Si les anarchiss’s avaient des capitaux,
À l’actionnaire i’s mont’rai’nt les mêm’s bateaux.
(Jules Jouy)
On dit aussi promener en bateau.
— Avant que la destinée eût fait de moi un escroc, j’étais un simple fumiste. Disons qu’un escroc est un fumiste intéressé, ou que la fumisterie, c’est de l’escroquerie à blanc. Il n’y a pas de joie plus délicate que celle de charrier les gens.
Mme Tamanoir. — Charrier ?
Henri. — Charrier ou promener en bateau. Je vais, tout à l’heure, promener un jeune homme en bateau, mais non pas à l’œil, et j’attends de lui un copieux salaire… Voilà des gens qui sortent de la Banque…. Allons, me voici devenu un pauvre musicien de théâtre. Je lui offrirai des billets. Les jeunes Parisiens aiment les billets de théâtre. Ce jeune homme, qui entre au restaurant, n’est pas mal. Il a un binocle et un petit cerveau. Au revoir, maman. Le dîner à sept heures ? J’espère vous rapporter du dessert.
(Tristan Bernard)
