Rigaud, 1881 : Mal élevé, grossier personnage. Le peuple prononce mufe.
France, 1907 : Gymnastique. Poudre de mufle, résine ; argot de l’École navale.
France, 1907 : Homme mal élevé, grossier et hôte, digne d’avoir un mufle au lieu de figure.
Le dimanche, c’est le jour de sortie des mufles. On ouvre les portes toutes grandes et on les lâche. Ils circulent, ils font ce qu’ils veulent. On ne voit que des gens laids, mal habillés, gauches, qui parlent fort et qui rient bête. Ils ont un nom : les endimanchés. Ils sont en récréation. Les jardins publics, les avenues, les boulevards, les cafés leur appartiennent. Ils envahissent les musées et ils disent devant la Joconde ou la Victoire de Samothrace des choses écœurantes, à taper dessus. Des brutes joviales. Les parents se mettent le doigt dans l’œil et les enfants dans le nez. Qu’est-ce que c’est que ces gens-là ? D’où sortent-ils ? C’est de l’humanité inférieure.
(Henri Lavedan)
On dit et écrit à tort muffe.
Ceux qui tuent journellement, lentement, des travailleurs, par économie sur le matériel ou sur le salaire, le font du moins, il faut en convenir, dans des enceintes ad hoc et privées, loin des beaux quartiers, sans scandale et sans bruit… d’une façon comme il faut. Le sang ne coule que par accident…
Tandis que les explosions indignent, effrayent — tout le monde eût pu y être — et font passer les anarchistes pour des muffes, ce qui nuit toujours à l’avenir d’un parti.
(Séverine, Le Journal)
