Papillonne

Papillonne

Delvau, 1866 : s. f. Amour du changement, ou plutôt Changement d’amour, — dans l’argot des fouriéristes. On dit aussi Alternante.

Papillonne (la)

France, 1907 : Mot créé par Paul Fourier. C’est la passion du changement, le papillon voltige de fleur en fleur, comme le volage d’amourette en amourette. Il n’est guère homme qui, au temps de sa prime jeunesse, n’ait été plus ou moins atteint de la papillonne.

Papillonner

d’Hautel, 1808 : Être inconstant, léger ; voltiger d’objets en objets à la manière des papillons.

Vidocq, 1837 : v. a. — Voler les blanchisseurs ou blanchisseuses.

Delvau, 1866 : v. n. Aller de belle en belle, comme le papillon de fleur en fleur, — dans l’argot du peuple. Il y a près de deux siècles que le mot est en circulation. On connaît le mot de madame Deshoulières à propos de mademoiselle d’Ussel, fille de Vauban : « Elle papillonne toujours, et rien ne la corrige. » Fourier n’a inventé ni le nom ni la chose.

Rigaud, 1881 : Voler du linge.

France, 1907 : Voler du linge dans les voitures de blanchisseuses.

Papillonneur

Vidocq, 1837 : s. m. — Voici comment procèdent les Papillonneurs. L’un d’eux se rend à Boulogne ou ailleurs, et examine avec attention charger une voiture de blanchisseur. La marque du linge est ordinairement répétée à la craie rouge sur chaque paquet. Le Papillonneur, après avoir examiné la manière dont les paquets sont rangés dans la voiture, va rejoindre son camarade qui l’attend à la barrière. Lorsque la voiture arrive à son tour, tous deux la suivent de loin jusqu’au lieu de sa station. Arrivés à la place où ils ont l’habitude de s’arrêter, le blanchisseur, son épouse et son garçon prennent chacun un paquet et s’éloignent. Alors, l’un des voleurs vient à la voiture tête et bras nus, et dit à l’enfant qui garde ordinairement la voiture : « Je viens de rencontrer ton père, il m’envoie prendre le paquet marqué L. V. et celui B. X. » L’enfant, qui n’en sait pas plus long, laisse le Papillonneur enlever ce qui lui convient, et le vol est commis.
Que les blanchisseurs ne laissent la garde de leur voiture qu’à des personnes raisonnables, et que ces personnes ne remettent jamais de paquets de linge aux personnes inconnues.

Larchey, 1865 : Voleur exploitant les voitures des blanchisseurs qui apportent le linge à Paris (id.).

Rigaud, 1881 : Voleur de linge, voleur qui exploite les voitures de blanchisseurs.

La Rue, 1894 : Voleur de linge dans les voitures de blanchisseurs.

France, 1907 : Voleur qui rôde autour des voitures de blanchisseuses arrêtées sur la voie publique et guette l’occasion de les dévaliser.


Argot classique, le livreTelegram

Dictionnaire d’argot classique