France, 1907 : Sobriquet donné dans les départements du centre aux enfants confiés aux soins des nourrices des campagnes par les hospices de Paris.
Paris
Paris
Parisianisme
France, 1907 : Habitude, état d’esprit, manière de penser ou d’agir des Parisiens.
Consultez-les, les magnats de la publicité ; s’ils daignent répondre, ils vous affirmeront d’abord qu’ « on ne peut écrire qu’à Paris ». Est-ce qu’on pense, est-ce qu’on parle français en province ? Y connait-on l’esprit parisien, le parisianisme, comme d’aucuns disent, cette qualité maîtresse, qui figure au nombre des grandes découvertes de ce siècle ?
(Est Républicain)
Il est atteint d’une infirmité : c’est une variété du snobisme, que l’on pourrait appeler le parisianisme aigu.
(Simon Boubée, Le Testament d’un martyr)
Parisien
Larchey, 1865 : Matelot indiscipliné et négligent.
Ah ! mille noms ! faut-il être Parisien ! j’ai oublié l’ampoulette !
(Phys. du Matelot, 1843)
Delvau, 1866 : s. m. Homme déluré, inventif, loustic, — dans l’argot des troupiers.
Delvau, 1866 : s. m. Niais, novice, — dans l’argot des marins.
Delvau, 1866 : s. m. Vieux cheval invendable, — dans l’argot des maquignons.
Rigaud, 1881 : Petite tricherie aux dominos, pose d’un domino non correspondant au précédent ; par exemple : du quatre sur du cinq, du trois sur du deux. Quelquefois comme « le premier pas » le parisien se fait sans qu’on y pense.
Rigaud, 1881 : Quelles que soient sa nationalité et sa condition sociale, tout être humain qui fait de la villégiature, soit pendant un jour, soit pendant six mois est un Parisien, c’est-à-dire un imbécile bon à duper, — dans le jargon des paysans des environs de Paris, qui ont le plus profond mépris pour tout ce qui vient de la ville. Œufs frais de deux mois, volailles étiques, asperges à grosses épaulettes, fruits pourris, tout ça c’est « bon pour les Parisiens ». Et le Parisien paye tout cela très cher, trouve tout cela exquis et appelle le paysan « nature simple et primitive ». Parisien. Sottise la plus grande, la plus injurieuse à un matelot. Désignation, dans les bâtiments, d’un pauvre sujet et quelquefois d’un mauvais sujet. (Villaumez, Dict. de marine)
Rigaud, 1881 : Rosse caractérisée ; cheval bon pour l’abattoir, — dans le jargon des maquignons.
La Rue, 1894 : Vieux cheval pour l’abatage.
France, 1907 : Cheval bon pour l’abattoir ; sans doute une allusion au surmenage des chevaux de Paris qui sont vite fourbus
France, 1907 : Épithète injurieuse donnée autrefois dans les régiments aux mauvais soldats, aux tireurs de carottes, aux fortes têtes, à ceux qui esquivent le service. Il serait curieux de rechercher l’origine de cette appellation, qui ne remonte pas, comme quelques-uns l’ont prétendu, aux événements de juin 1848 où la troupe eut maille à partir avec les Parisiens, car on trouve dans Vadé à l’adresse de ceux-ci une appréciation fort injurieuse. Dans un Extrait de l’inventaire des meubles et des effets trouvés dans le magasin d’une des harengères de la Halle, il donne ironiquement, sous forme de qualités, la nomenclature des défauts reprochés à différents peuples ou différentes provinces de la France :
Plusieurs autres grands traités sur divers sujets, en un petit volume, savoir :
De la constance des Français dans la manière de s’habiller !
De la bonne foi des Italiens.
De l’humanité des Espagnols et des Gascons.
De la sobriété des Allemands et des Polonais.
De la fidélité des Anglais.
De la propreté des Hybernois.
De la politesse des Suisses et des Flamands.
De la probité des Normands.
De la simplicité des Manceaux.
De la libéralité des Provençaux.
De la subtilité d’esprit des Champenois.
Des ruses des Picards.
De la bravoure des Parisiens.
— Un marin, c’est celui-là, voyez-vous, qui n’est ni pioupiou, ni Parisien, sauf votre respect ; un homme comme moi, quoi !
(G. de La Landelle, Les Gens de mer)
Parisien à gros bec
Virmaître, 1894 : Quand, dans les ateliers, un provincial fait de l’embarras, qu’il prend des airs casseurs, qu’il fait le crâne et dit : nous autres Parisiens, parce qu’il habite la capitale depuis six mois, on lui répond :
— Tu n’es qu’un Parisien à gros bec (Argot du peuple). N.
France, 1907 : Provincial fraîchement débarqué à Paris.
Parisienne
France, 1907 : « Vergue placée à une petite hauteur au-dessus du pont, et sur laquelle sont d’abord exercés les fistots, incapables naturellement de manœuvrer sur les vergues ordinaires, avant d’avoir pris de l’aplomb et s’être débarrassés du vertige.
Ce nom de Parisienne vient de la piètre estime dans laquelle tout matelot tient les recrues nées à Paris, loin de la mer, et qui sont considérées comme peu aptes à faire de bons gabiers. »
(Un ancien officier, Histoire de l’École navale)
France, 1907 : Pantalon de grosse toile que les ouvriers passent par-dessus leur pantalon ordinaire pour le garantir pendant le travail.
Parisine
France, 1907 : Mot inventé par Nestor Roqueplan, qui prétendait que l’atmosphère de Paris, l’air qu’on y respire, « son ambiance », suivant l’expression d’aujourd’hui, étaient imprégnés à haute dose, saturés d’un relent spécial qui donnait une sorte de vernis d’esprit même aux nombreux imbéciles qu’on rencontre à chaque pas dans la Ville-Lumière. Ce vernis d’esprit, dénommé avant lui bagout parisien, il l’a baptisé du nom de parisine.
Certains provinciaux de bon sens affirment que la parisine n’est qu’un composé d’ignorance, de j’m’enfoutisme et de hâblerie !
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