Patron-minet

Patron-minet

France, 1907 : De très grand matin. Même sens que patron-jaquet ; ce serait une corruption de dès le paître minet, c’est-à-dire aussitôt que le chat se lève pour chercher sa pâture. D’autres expliquent ainsi cette expression en disant que le patron et le chat étant d’ordinaire les deux premiers levés de la maison, le patron-minet est devenu de la sorte le prototype de la diligence matinale. À cette explication un peu fantaisiste je préfère celle qu’offre naturellement le parler normand : dès le paître minet.

Dès le patron-minet, installé derrière le rideau de sa fenêtre, il guettait avec une patience de vieux matou le lever de sa voisine. Quand il apercevait un bout de chair blanche, ne fût-ce que l’espace d’une demi-seconde et la largeur de deux centimètres, il écarquillait les yeux comme s’il voulait les faire jaillir de l’orbite.

(Les Propos du Commandeur)

On dit aussi patron-minette.

Patron-minette

Delvau, 1866 : s. f. Association de malfaiteurs, célèbre il y a une trentaine d’années, à Paris comme la Camorra, à Naples.

Rigaud, 1881 : Association de malfaiteurs, sous le règne de Louis-Philippe.

Quand le président des Assises visita Lacenaire dans sa prison, il le questionna sur un méfait que Lacenaire niait. — Qui a fait cela ? demanda le président. Lacenaire fit une réponse énigmatique pour le magistrat, mais claire pour la police. — C’est peut-être Patron-Minette.

(V. Hugo)

La Rue, 1894 : L’aube.

France, 1907 : Association de malfaiteurs qui, vers 1840, exploitait la banlieue de Paris, appelée ainsi parce qu’ils opéraient à l’aube.

Patron-Minette (dès)

Delvau, 1866 : adv. Dès l’aube, — dans l’argot du peuple.


Argot classique, le livreTelegram

Dictionnaire d’argot classique