Per fas et nefas

Per fas et nefas

France, 1907 : Location latine signifiant par tous les moyens, littéralement : par ce qui est permis et par ce qui est défendu.

Si, sous un prétexte quelconque, vous admettez l’attentat à la vie humaine qui s’appelle la guerre, qu’il s’autorise de l’intérêt dynastique on du salut public, vous ne pouvez plus exciper d’une règle morale pour condamner l’homicide. Napoléon, personnification de la gloire militaire, entreprit certes des guerres iniques et gagna des batailles qui coûtèrent des centaines de mille têtes d’êtres humains. La Révolution française, créatrice de la France moderne, mit à l’ordre du jour le tribunal sommaire dont la guillotine fut l’instrument. Plus d’un souverain, pour établir son prestige et assurer la succession de sa dynastie, engagea son peuple dans des aventures sanglantes et funestes ; sous la présidence de M. Thiers, le maréchal de Mac-Mahon, vainqueur de la Commune, laissa fusiller dans les rues de Paris 25,000 Parisiens. Croyez-vous que l’individu, seul arbitre de son moi, ne possède pas des droits égaux à ceux des capitaines et des princes : qu’un jeune homme, pour donner à manger à sa mère, pour préserver sa sœur de la prostitution, ne soit pas fondé à acquérir de l’argent, per fas et nefas, en supprimant une créature inutile ou nuisible ?

(Henry Bauër, L’Écho de Paris)


Argot classique, le livreTelegram

Dictionnaire d’argot classique