Permis de battre sa femme, mais pas de l’assommer

Permis de battre sa femme, mais pas de l’assommer

France, 1907 : Vieille formule de droit coutumier. En certaines provinces, plusieurs chartes bourgeoises autorisent les maris à battre leurs femmes, même jusqu’à effusion de sang, pourvu que ce ne fût pas avec un fer émoulu et qu’il n’y eût point de membre fracturé. « Les habitants de Villefranche, en Beaujolais, dit M. Quitard, jouissaient de ce brutal privilège qui leur avait été concédé par Humbert IV, sire de Beaujeu, fondateur de cette ville. Quelques chroniques assurent que le motif d’une telle concession fut l’espérance qu’avait ce seigneur d’attirer un plus grand nombre d’habitants, espérance qui fut promptement réalisée. » Voilà qui donne une singulière idée des aménités conjugales de nos aïeux. On trouve, dans un de ces vieux almanachs qui indiquaient ce qu’on devait faire chaque jour, cet avertissement répété chaque mois : « Bon battre sa femme en huis. »
« Cette odieuse coutume, continue M. Quitard, qui se maintint légalement en France jusqu’au règne de François Ier parait avoir été fort répandue dans le XIIIe siècle, mais elle remonte à une époque bien plus reculée. Le chapitre 134 des Lois anglo-normandes porte que le mari est tenu de châtier sa femme comme un enfant si elle lui fait infidélité pour son voisin. » La fessée, on le sait, existe du reste encore en Angleterre, et est réglementaire dans nombre de pensionnats et d’écoles publiques, non seulement de garçons, mais de demoiselles.


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Dictionnaire d’argot classique