Pistole

Pistole

d’Hautel, 1808 : Il est cousu de pistoles. Se dit pour exagérer la fortune de quelqu’un.
Pistole de gueux. Liard ; jeton.

Delvau, 1866 : s. f. Cellule à part, — dans l’argot des prisons, où l’on n’obtient cette faveur que moyennant argent. Être à la pistole. Avoir une chambre à part.

Virmaître, 1894 : Pièce de dix francs dans l’argot des maquignons et des bouchers. La pistole, dans les prisons, est une chambre à part où les détenus, par faveur et moyennant une redevance quotidienne, jouissent de quelques douceurs. Sous la Révolution, pour être à la pistole, à la Conciergerie, les prisonniers payaient pour un lit 27 livres 12 sous le premier mois, et 25 livres 10 sous les mois suivants. Sous la Terreur, les prisonniers payaient 15 livres par nuit. Chaque lit rapportait 22 000 livres par mois. Alboize et A. Maquet qui me donnent ces chiffres dans leur Histoire des prisons de l’Europe, ajoutent que la Conciergerie était le premier hôtel garni de Paris. Les détenus qui sont à la pistole s’appellent des pistoliers (Argot des voleurs).

Hayard, 1907 : Pièce de dix francs.

France, 1907 : Pièce de dix francs ; c’est l’ancienne pièces de dix livres tournois. Le mot est encore employé en province.
En terme de prison : être à la pistole, c’est avoir une cellule à part où l’on est nourri à ses frais. Le prisonnier traité de la sorte est appelé pistolier.

Pistole (grande)

Rigaud, 1881 : Pièce de dix francs. — Petite pistole, pièce de dix sous, — dans le jargon des maquignons et des chiffonniers.

Pistole de gueux

France, 1907 : Un liard.

Pistole volante

France, 1907 : Pistole qui revient à celui qui la dépense. Les riches ont la pistole volante.

Pistoles (dortoir aux)

France, 1907 : Coffre-fort, tiroir où l’on range son argent ; argot des voleurs.

Le soir vient ; nous partons, nous crochetons la porte,
Et puis nous employons limes sourdes, marteaux,
Crochets pour enfoncer commodes et bureaux ;
Nous rencontrons enfin le dortoir aux pistoles,
Et retournons chez nous souper comme dix drôles.

(Nicolas R. de Grandval, Cartouche)

Pistolet

d’Hautel, 1808 : Si ses yeux étoient pistolets, ils me tueroient. Se dit d’un homme qui manifeste sa colère, en lançant des regards irrités, foudroyans sur quelqu’un.
Il s’en est allé après avoir tiré son coup de pistolet. Se dit lorsque quelqu’un s’est retiré d’une conversation, d’une dispute, après avoir lâché une apostrophe vive et piquante.

Delvau, 1864 : Le vit.

Une fille de village
M’a prins en affection ;
Je luy donnay mon pistolet
Qu’elle a mis comme relique
Dans le tronc de sa boutique.

(Chansons folastres)

Larchey, 1865 : Demi-bouteille de champagne. Double allusion au petit calibre de la fiole et à l’explosion de son contenu. — C’est aussi un homme singulier.

On rit avec toi et tu te fâches… En voilà un drôle de pistolet !

(Gavarni)

Delvau, 1866 : s. m. Demi-bouteille de Champagne.

Delvau, 1866 : s. m. Homme qui ne fait rien comme personne. On dit aussi Drôle de pistolet.

Rigaud, 1881 : Demi-bouteille de vin de Champagne.

La Rue, 1894 : Demi-bouteille de Champagne. Homme singulier.

France, 1907 : Demi-bouteille de vin de Champagne.

France, 1907 : Individu quelconque. Le mot est employé en mauvaise part. « Un drôle de pistolet ! » — « Qui m’a fichu un pistolet pareil ? »

Pistolet (drôle de)

Rigaud, 1881 : Original.

Pistolet (ous qu’est mon) ?

France, 1907 : Expression faubourienne d’indignation moqueuse.

— Faites donc attention, jeune homme ! Vous allez chiffonner ma robe… c’est du soixante francs le mètre, ça, mon petit ! — Soixante francs le mètre ! que j’lui dis, ous qu’est mon pistolet ? Je ne donnerais pas cent sous de l’enveloppe avec la poupée qu’est dedans.

(Baumaine et Blondelet, Locutions vicieuses)

Pistolet à 4 nœuds

Merlin, 1888 : Le fouet du tringlot.

Pistolet à la saindhomme

Fustier, 1889 : Petit crochet avec lequel le mégottier exerce son industrie.

La Rue, 1894 : Crochet du ramasseur de mégots.

Pistolet à la saint-homme

France, 1907 : « Petit crochet à l’aide duquel le mégottier exerce son industrie. »

(Gustave Forestier)

Pistolette

France, 1907 : Pièce de dix sous.


Argot classique, le livreTelegram

Dictionnaire d’argot classique